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Promesses d'Emmanuel Macron aux personnels de la Pitié-Salpêtrière : "On le croira sur les actes", lance Bruno Retailleau

Pour le sénateur de Vendée et président du groupe Les Républicains au Sénat, le personnel soignant "attend désormais non pas des médailles" mais "qu'on puisse augmenter les rémunérations."

Article rédigé par franceinfo
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Bruno Retailleau, le président du groupe Les Républicains au Sénat. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

En visite vendredi 15 mai à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, Emmanuel Macron a dit vouloir "mettre fin" à la "paupérisation" des personnels soignants. Il a promis que l'Etat "sera au rendez-vous", répondant aux interpellations des infirmières des urgences de l'hôpital. "On le croira sur les actes", a affirmé ce même jour sur franceinfo le sénateur de Vendée Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat.

Augmenter les rémunérations des soignants, "une priorité"

Selon Bruno Retailleau, "le personnel soignant attend désormais non pas des médailles, des récompenses, qui sont des gadgets, mais ils attendent qu'on puisse augmenter les rémunérations" des soignants, comme celles d'une infirmière qui débute avec un salaire qui n'est "guère plus haut que le Smic". Pour le sénateur, cette question est "une priorité".

Emmanuel Macron nous a appris à distinguer ses discours, ses paroles et ses actes. Et parfois, il y a une énorme différence.

Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat

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Bruno Retailleau note que "notre système de santé croule", mais il souligne "un paradoxe". La France est "un Etat qui est sans doute celui au monde qui dépense le plus en matière de dépense publique, en matière de dépenses sociales. On est surendetté et en même temps, nos soignants étaient sous équipés". Bruno Retailleau demande que ce problème soit pris "à bras le corps".

Selon lui, "ce n'est pas seulement une question de moyens, ce sera aussi une question de débureaucratisation de l'hôpital. Il faut rendre le pouvoir aux soignants, pas aux administratifs". Il souligne qu'en France, il y a "33% du personnel d'un hôpital qui est un personnel administratif, alors que, par exemple, au Danemark, c'est 20%. Donc il y a des choses à revoir profondément", explique-t-il.

Sur les conditions de déconfinement en Vendée

Interrogé sur les conditions du déconfinement, Bruno Retailleau juge que "les maires ont fait leur job". L'élu de Vendée souligne que sur les plages, il y a "des prescriptions extrêmement précises. On n'aura pas de serviette de bain avec des séances de bronzage. Ce seront des plages qu'on appelle dynamiques, précise-t-il. On pourra se baigner, on pourra courir, on pourra se mouvoir, mais pas être dans un état statique. Cela exige aussi beaucoup de surveillance".

S'il espère que "petit à petit, la vie va reprendre le cours normal des choses", en revanche, Bruno Retailleau critique les conditions du confinement voulu par le chef de l'Etat. "Cela fait pratiquement deux mois que je dis au gouvernement que confiner la France, la mettre sous cloche, arrêter toute l'activité économique, ça n'était pas suffisant."

Isoler dans des "hôtels thérapeutiques"

Le patron des sénateurs Les Républicains dénonce "une stratégie défensive" et aurait souhaité que la France mène, comme d'autres pays "qui ont beaucoup mieux réussi que nous, qui ont eu beaucoup moins de morts, une stratégie offensive en dépistant plus, en traçant les contacts, pour casser la chaîne de contamination".

Bruno Retailleau estime qu'il faut "isoler les gens qui ne sont pas malade au point d'aller à l'hôpital". Il plaide pour qu'ils soient placés "dans des hôtels thérapeutiques, des résidences thérapeutiques" afin de "les isoler pour qu'ils ne contaminent pas leurs proches, leurs familles". "Malheureusement, le gouvernement ne l'a pas fait pendant les semaines de confinement", regrette le sénateur. "Et du coup, on aborde le déconfinement dans un état, je trouve, d'impréparation de ce point de vue-là".

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