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Remaniement : ces dossiers urgents qui attendent déjà François Braun, le nouveau ministre de la Santé

Le médecin urgentiste de 59 ans  a été nommé en remplacement de Brigitte Bourguignon, battue aux élections législatives, a annoncé l'Elysée lundi. C'est lui qui avait été chargé en juin par Emmanuel Macron d'une "mission flash" sur les "soins non programmés", en pleine crise des urgences.

Article rédigé par franceinfo - Solène Le Hen - Xavier Allain
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le ministre de la Santé François Braun (à gauche), ici avec Elisabeth Borne, la Première ministre (au centre), lors d'une visite du service des urgences de l'hôpital Rene-Dubos à Pontoise (Val-d'Oise). (GEOFFROY VAN DER HASSELT / POOL)

L'homme de la situation ? Le médecin urgentiste François Braun a été nommé ce lundi ministre de la Santé et de la Prévention, en remplacement de Brigitte Bourguignon.

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Âgé de 59 ans, celui qui était encore il y a quelques heures le chef des urgences du centre hospitalier régional de Metz-Thionville et président de l'influente association Samu-Urgences de France n'est pas totalement inconnu de l'Elysée : ex-"référent santé" d'Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle, il se trouve que le nouveau ministre connaît parfaitement bien son dossier. 

La crise des urgences

C'est François Braun qui avait été chargé en juin par Emmanuel Macron d'une "mission flash" sur les "soins non programmés", en pleine crise des urgences. Il avait ainsi alerté le chef de l'Etat sur la situation catastrophique dans les services d’urgence des hôpitaux, parlant de 120 services en difficulté dans toute la France. Il a remis son rapport jeudi 30 juin à Elisabeth Borne, qui en a retenu "toutes les propositions", au nombre de 41, pour essayer de trouver des solutions de court terme, pour améliorer autant que faire se peut la situation pour l'été 2022. Il a d'ores et déjà plusieurs mesures en stock, dont une revalorisation du travail de nuit à l'hôpital. Il est donc chargé d'appliquer ses propres remèdes. 

La "grande concertation"

François Braun, malgré l'urgence, devra aussi préparer et conduire la "grande concertation" sur l'accès aux soins promise par le chef de l'Etat réélu. Car, au-delà des urgences, c’est bien tout l’hôpital qui est en difficulté : pénurie de personnel, conditions de travail dégradées, épuisement. Face au constat fait par tous les acteurs de la Santé indique qu'une réforme de fond devient plus jamais nécessaire, pour ne pas dire obligatoire. L'idée serait donc de repenser l’articulation entre la ville et l’hôpital. Pour cela, François Braun va devoir mener la grande conférence des parties prenantes promise par Emmanuel Macron pendant sa campagne. Une idée, là encore, que François Braun connaît bien : il est l’un de ceux qui ont écrit le programme santé du candidat Macron au printemps. 

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La septième vague du Covid

Les masques sont de retour, tout comme les tests et les appels à la prudence : la circulation du Covid-19 s'est intensifiée fin juin ainsi que les hospitalisations, notamment pour les plus âgés qui sont encore trop nombreux à ne pas avoir leur deuxième rappel. Ainsi, en quelques jours seulement, le taux d'incidence a augmenté de 53%, selon le dernier bulletin de l'agence sanitaire publié vendredi 1er juillet. Avec plus de 100 000 contaminations par jour, la septième vague du Covid-19 est donc là. Faudra-t-il imposer des restrictions à nouveau ? Ce sera à François Braun de trancher. Et, de nouveau, le médecin, chef du services des urgences de l’hôpital de Metz connaît : il était l’un de ceux qui avaient organisé les évacuations sanitaires de malades d’une région à une autre, au plus fort de la crise.

Les critiques

Si la tache de François Braun s'annonce d'ores et déjà de haute voltige tant les urgences se bousculent, le médecin devra aussi faire face aux critiques. Et elles n'ont pas tardé : pas encore dans le fauteuil du ministre, sa nomination est déjà huée: "Pour nous, c'est une véritable provocation", a réagi sur franceinfo Christophe Prudhomme, urgentiste et porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF). "Comment pouvons-nous avoir confiance dans ce monsieur ? Les propositions qui sont faites par François Braun sont catastrophiques. C'est une rupture du service public. Il explique qu'on peut fermer les urgences la nuit. Monsieur Braun ne représente pas les urgentistes", a-t-il accusé. 

"Monsieur Braun n'est pas selon nous quelqu'un de responsable, de raisonnable, a ajouté Christophe Prudhomme. Cela va être un adversaire, il faut être clair", avant de dénoncer un médecin "qui a choisi les enjeux de pouvoir et l'accompagnement d'une politique de dégradation du service public".

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