Second tour des municipales : coups de fils aux électeurs, rencontres dans les parcs ou sur les réseaux, comment les candidats s'adaptent pour faire campagne
Obligés de s'accomoder des règles sanitaires, les candidats et leurs équipes doivent trouver de nouveaux moyens d'approcher les électeurs avant le second tour, prévu le 28 juin.
Maire Les Républicains de Tarbes depuis 2001, Gérard Trémège en a connu bien d’autres des campagnes, mais des comme celle-ci, jamais. "Les campagnes habituelles, ce sont des réunions dans les quartiers, des réunions chez l'habitant, des meetings un peu plus importants et puis du porte-à-porte. Tout cela est exclu, c'est quelque part une frustration", déplore le maire de Tarbes. On connaît désormais tous les protagonistes de la campagne du second tour des municipales, dont le scrutin est prévu le 28 juin. Près de 5 000 communes sont concernées pour un peu plus de 16 millions d’électeurs.
Avec la crise du coronavirus, c'est une campagne très particulière qui démarre pour ce second tour des élections municipales. "Une campagne électorale est de nature à multiplier les contacts sociaux voire physiques, a mis en garde le Conseil scientifique dans un avis rendu lundi 18 mai. Elle doit être organisée dans le plus strict respect des préconisations sanitaires", a-t-il insisté. Pas de rassemblement de plus de dix personnes, le conseil scientifique encourage plutôt les actions sur les réseaux sociaux.
Tracts dans les boîtes aux lettres et coups de fils aux électeurs
Les équipes s’en remettent donc à d’autres méthodes. Des distributions de tracts directement dans les boîtes aux lettres et des coups de fil aux électeurs. "On va aussi aller chercher les abstentionnistes du premier tour par rapport aux listes d'émargement", explique Julien Plantier, porte-parole de Jean-Paul Fournier, le maire Les Républicains sortant de Nîmes. "On va devoir trouver un juste milieu : d'un côté, aller à la rencontre des gens pour les sensibiliser à cette élection et défendre notre bilan mais en même temps, ne pas être trop intrusif pour ne pas créer la moindre méfiance."
Candidat socialiste à Villeurbanne, Cédric Van Styvendael, a le même souci mais il n’entend pas délaisser le terrain pour autant. "On a quand même l'habitude quand on fait les marchés d'haranguer le chaland, d'être très pro-actif. Là, on sera plutot sur de la présence dans l'espace public pour laisser les gens venir à nous."
La politique s'invite dans les parcs et sur les réseaux sociaux
"Les électeurs ont retrouvé le plaisir de sortir", explique Philippe Klein. À Aix-en-Provence, le numéro 2 sur la liste de la marcheuse Anne-Laurence Petel, veut innover et inviter la politique dans les parcs.
Par petits groupes, on peut très bien imaginer des instants yoga ou détente musculaire, discussion politique et pourquoi pas café.
Philippe Klein, N.2 de la liste LREM d'Anne-Laurence Petel, candidate à Aix-en-Provenceà franceinfo
Et puis il y a aussi les réseaux sociaux. À Besançon, Anne Vignot prévoit des rendez-vous thématiques avec possibilité pour les internautes de l’interpeller. Cet usage du numérique est d’ailleurs plutôt nouveau pour l’écologiste. "On est dans des paradoxes quand on est écologistes, explique-t-elle, parce que le numérique on peut dire qu'il a sauvé le lien social pendant ce coronavirus mais pour autant c'est un outil qui utilise beaucoup d'énergie, de matières premières. Mais aujourdhui, si on veut être dans le débat et dans le contact avec les autres, on ne sait pas faire autrement qu'utiliser ce numérique-là".
Si l’épidémie a un impact sur la forme de la campagne, elle en a aussi sur le fond. Toutes tendances confondues, les candidats promettent de renforcer le volet social de leur programme.
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