Sondage : les Français font confiance aux soignants face au Covid-19 mais sont inquiets pour l'avenir de l'hôpital
Une immense majorité de Français interrogés font confiance aux médecins, mais dans le même temps, plus de trois quarts d'entre eux s'inquiètent de la situation sanitaire.
Les Français sont quasiment unanimes à faire confiance aux acteurs de la santé pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. C'est ce qui ressort du sondage Observatoire de la santé réalisé par Odoxa pour la MNH (Mutuelle nationale des hospitaliers), franceinfo, le Figaro Santé et la Chaire Santé de SciencesPo. Plus de neuf personnes interrogées sur dix (92%) font ainsi confiance aux médecins. Elles sont même 96% à accorder leur confiance aux infirmiers et infirmières.
La situation sanitaire liée au Covid-19 inquiète, elle, les trois quarts des Français (77%). Cette inquiétude touche même 84% des personnels hospitaliers. Selon ce sondage, les Français sont surtout inquiets pour la santé de leurs proches, à 74%. Près de six sur dix (57%), s'interrogent sur leur propre santé. Parmi les personnes en activité, 59% craignent d'être contaminées sur leur lieu de travail. Cette crainte touche près de sept soignants sur dix (68%).
Globalement, les Français sont reconnaissants au système hospitalier d’avoir su faire face à la crise sanitaire au printemps dernier. Plus de huit sur dix (83%) ont le sentiment qu'il s’en est bien sorti.
Pour 83% des Français l'hôpital public est en danger
En revanche, le ministère de la Santé a du mal à s'imposer comme un acteur de confiance. Seuls 46% des Français lui accordent du crédit, mais il est en progression notable. Le ministère d'Olivier Véran a gagné 10 points depuis le mois d'avril.
Malgré cette confiance, pour plus de deux tiers des Français (68%), l’avenir des établissements de santé est insuffisamment pris en compte par les pouvoirs publics. Ils considèrent unanimement (97%) que cet avenir constitue un enjeu de société majeur. Un sentiment qui est partagé par 96% des personnels hospitaliers. 93% des retraités et 64% des étudiants ont le même sentiment.
Les Français restent même pessimistes. 61% pensent que la qualité des soins fournis par les établissements de santé va se détériorer à l’avenir. Et ce pessimisme est majeur chez les soignants. Ils sont 91% à voir l'avenir morose. Selon ce sondage, les Français estiment, à 82%, que les moyens humains, financiers et matériels dont disposent actuellement les hôpitaux publics sont insuffisants. Et les soignants se sentent encore plus démunis. 89% d'entre eux jugent ne pas avoir les moyens suffisants pour bien soigner les patients.
74% des hospitaliers ne recommanderaient pas à leur enfant de suivre la même voie qu'eux
Malgré ce constat, sept Français sur dix (71%) recommanderaient à leur enfant d'être médecin. 58% les pousseraient à être médecin à l'hôpital, et les deux tiers (64%) à devenir infirmer ou infirmière. Mais les trois quarts des personnels hospitaliers (74%) ne recommanderaient pas à leur enfant de suivre la même voie qu'eux. 77% des infirmiers et infirmières et 74% des aides-soignants ne seraient pas prescripteurs. En revanche, un médecin sur deux (52%) conseilleraient à leur enfant d'exercer le même métier.
Selon cette enquête, ce désintérêt s'explique par le fait que les métiers de la santé ne sont plus aussi attractifs que par le passé. 59% des Français ont ce sentiment qui est également partagé par 82% des personnels hospitaliers. Tous les aspects du métier des soignants se sont dégradés : les conditions de travail (84%), la rémunération (71%) ou l’intérêt du métier (85%).
De leur côté, les personnels hospitaliers sont convaincus que leur travail n'est pas reconnu à sa juste valeur (82%) et qu’ils ne disposent pas de perspectives d’évolution motivantes (74%). L’insatisfaction au travail des personnels hospitaliers ne cesse de progresser. Elle était de 36% en novembre 2017. Elle est aujourd'hui de 56%.
Cette enquête a été réalisée auprès de 2 004 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus, et interrogées par Internet du 16 au 21 septembre. 3 910 professionnels de santé hospitaliers ont également été interrogés par Internet du 11 au 25 septembre.
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