: Vidéo "Pour moi, c'est un héros" : les enfants de médecins emportés par le coronavirus racontent leurs derniers jours
France Télévisions a recueilli les témoignages poignants de familles de soignants décédés des suites du coronavirus.
Soigner et guérir : il y a consacré sa vie. Après s'être occupé de patients atteints du Covid-19, sans réelles protections, le médecin généraliste de Fessenheim (Haut-Rhin) Mahen Ramloll a développé des symptômes le 15 mars. "Je me suis dit qu'il arriverait à s'en sortir avec du repos. Je n'avais pas assez de recul pour imaginer que j'allais perdre mon père cinq jours après...", confie son fils Nicolas Ramloll.
Diagnostiqué positif puis hospitalisé en à peine deux jours, le docteur de 70 ans a vu son état se dégrader très vite. "J'ai trouvé un père faible, qui avait du mal à parler et qui me disait qu'il était démoralisé. (...) Pour moi, c'est un héros, ça l'a toujours été, il a soigné ses patients jusqu'au bout, jusqu'à son dernier souffle", poursuit Nicolas Ramloll, ému. Son père est mort juste après sa sortie de réanimation, sans que ses enfants puissent lui dire au revoir.
Mort après deux tests négatifs
Le gynécologue Jean-Marie Boegle, installé à Mulhouse, n'a pas eu le droit non plus à des adieux. Surnommé "docteur nounours", ce bon vivant moustachu, amateur de blues, collectionnait les photos des enfants qu'il avait mis au monde. Il en avait recouvert le mur de sa salle d'attente. "C'est quelque chose dont il était très fier", raconte sa fille, Pauline Boegle.
L'homme avait pourtant passé deux tests qui s'étaient révélés négatifs. La mort du médecin a laissé un vide parmi sa patientèle. Du courrier afflue au cabinet pour lui rendre hommage et saluer, selon les mots d'une "patiente en deuil", "sa bonne humeur, sa gentillesse et sa grande empathie".
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