Test obligatoire, isolement de 7 jours pour les voyageurs hors UE : "Ces mesures n'ont du sens que si elles sont contrôlées", estime le député Olivier Becht
Le président du groupe Agir ensemble à l'Assemblée nationale estime que la mesure ne peut se baser "uniquement sur la bonne foi" des visiteurs, censés s'engager "sur l'honneur "à s'isoler pendant sept jours une fois arrivés en France avant de faire un deuxième test PCR.
"Ces mesures n'ont du sens que si elles sont contrôlées", a réagi vendredi 15 janvier sur franceinfo Olivier Becht, président du groupe Agir ensemble à l'Assemblée nationale, après l'annonce par le Premier ministre de nouvelles contraintes pour les voyageurs en provenance d'un pays hors Union européenne. À compter de lundi, tous les voyageurs souhaitant venir en France devront présenter un test négatif pour embarquer dans un avion ou un bateau. Par ailleurs, ils doivent s'engager sur l'honneur à s'isoler pendant sept jours une fois arrivés en France puis de refaire un deuxième test PCR. "Cela ne peut pas se faire uniquement sur la bonne foi", souligne-t-il.
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franceinfo : Pensez-vous que ces mesures seront respectées ?
Olivier Becht : Ces mesures n'ont du sens que si elles sont contrôlées. C'est ce qui manque aujourd'hui dans les outils législatifs. D'abord, il faut des moyens humains pour contrôler évidemment l'isolement.
"Cela ne peut pas se faire uniquement sur la bonne foi et le volontariat parce qu'on sait que 80% des gens vont le respecter et qu'il y a 20% des gens qui ne le respecteront pas. Ce sont ces gens qui vont introduire les souches dangereuses sur le territoire national."
Olivier Becht, président du groupe Agir ensemble à l'Assemblée nationaleà franceinfo
Et puis, il faut des sanctions pour les gens qui ne respectent pas. C'est quand même aberrant que dans notre pays, on risque 135 euros d'amende parce que l'on va sortir avec la mauvaise attestation après 18 heures le soir, mais qu'on ne risque rien en sortant potentiellement porteur de la Covid-19, au risque de contaminer d'autres personnes.
Qui doit effectuer ces contrôles ?
Les contrôles doivent être faits d'abord par les autorités sanitaires. Ça peut être le cas de la caisse d'assurance maladie. Je rappelle que c'est déjà le cas lorsque l'on est en arrêt de travail classique. La caisse d'assurance maladie peut venir contrôler au domicile si la personne est bien respectueuse de son arrêt de travail ou pas. Et puis, il faut évidemment, je pense, le faire évoluer pour donner à d'autres autorités, de manière déléguée, la possibilité de contrôler l'isolement des personnes qui sont en quarantaine ou qui sont positives à la Covid-19.
Quels genres de sanctions souhaitez-vous ?
Je pense qu'il faut que la sanction soit une peine d'amende. Après, on peut discuter évidemment du montant de l'amende. Est-ce que cela doit être 135 euros, 1 500 euros ou 10 000 euros ? Le montant, à la limite, importe peu. L'objectif, ce n'est pas que les gens payent l'amende. L'objectif, c'est qu'elle soit suffisamment dissuasive pour que les gens se disent : "Je fais courir potentiellement un risque à mes concitoyens en sortant parce que je peux être porteur soit du virus classique, soit d'une souche qui est encore plus contagieuse, qui pourrait demain être résistante au vaccin". Donc, il faut empêcher ces souches-là d'entrer en France et c'est le combat qu'il faut mener.
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