Transat Jacques Vabre : une arrivée en Martinique sur fond de crise sanitaire et de tensions sociales
Après plus de quinze jours de course, les premiers voiliers devraient atteindre la baie de Fort-de-France mardi, alors que l'île est soumise à un couvre-feu en raison du Covid-19 et qu'un appel à la grève générale a été lancé à partir du lundi.
Les bateaux ne sont pas encore au ponton, mais le village de la Transat Jacques Vabre commence déjà à s'animer à Fort-de-France. Cette année, et pour la première fois, l'arrivée de la célèbre course de voile aura lieu en Martinique, dans la baie de la capitale de l'île. "C'est génial !", s'enthousiasme Jean-Manuel, un habitant de Fort-de-France. "Aujourd'hui, la Martinique sera vue du monde entier. Ce genre d'événement manquait ici. Avoir la Jacques Vabre, c'est une belle opportunité pour nous", dit-il.
Mais la fête n’aura sans doute pas lieu comme imaginée initialement. En cause, le contexte de la pandémie de Covid-19. L'île est soumise à un couvre-feu à partir de 21 heures et il faut présenter son pass sanitaire pour entrer dans le village de la Transat. Une grande partie de la population vit mal cette dernière mesure. "Il y a une certaine frustration mais c'est comme pour les restaurants et le cinéma, il faut présenter le pass sanitaire", regrette Michel, habitant de Fort-de-France. "Si ce n'est pas la vaccination, c'est le test PCR, mais est-ce que ça vaut le coup d'aller faire un test PCR juste pour venir sur le village ? Ça relance un peu le débat sur le pass sanitaire et sur les restrictions dues à la situation sanitaire", poursuit-il.
"Tout le monde est très attentif à ce qui se passe en Guadeloupe"
En Martinique, le taux de vaccination ne dépasse pas les 40% et le taux d’incidence est au-delà du seuil d’alerte. Il était donc impossible de ne pas prendre les mesures maximales, explique Damien de Longueville, le président de l’association qui organise l’événement. "Chacun aura son avis sur les règles, mais on sait très bien que si on voulait organiser un événement de cette ampleur, on avait de toute façon la nécessité de faire ce que nous demandait la préfecture, dit-il. C'est le prix à payer mais on doit s'y plier, il faut faire avec."
A partir de lundi 22 novembre, les syndicats lancent un mouvement de grève générale en Martinique pour dénoncer ce contexte. Des barrages routiers et des manifestations auront sans doute lieu, sur le modèle du mouvement lancé en Guadeloupe. De là à perturber l’arrivée de la course de voile ? "Il n'y a pas d'inquiétude sur la Transat Jacques-Vabre qui arrive en Martinique", affirme Caroline Caron, la directrice générale de la course. "Cela dit, tout le monde est très attentif à ce qui se passe en Guadeloupe, ce sont quand même nos voisins", ajoute-t-elle. Hors micro et sans faire de commentaire, la préfecture de Martinique dit craindre que les violences en Guadeloupe, comme souvent, fassent tache d’huile sur l’île.
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