Vacances d'été, polémique sur Sanofi, municipales... Le "8h30 franceinfo" de Louis Aliot
Le député RN des Pyrénées-Orientales était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 15 mai.
Louis Aliot était l'invité de franceinfo, vendredi 14 mai. Il est revenu sur l'organisation du second tour des municipales, la polémique autour du laboratoire Sanofi, mais aussi sur la crise sanitaire et économique due à l'épidémie de coronavirus Covid-19.
Vacances d'été autorisées en France : "C'est un soulagement"
Le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé jeudi 14 mai que les Français pourraient partir en vacances en juillet et en août prochains dans tout le pays. "C'est un soulagement", a réagi Louis Aliot, qui approuve aussi la réouverture prochaine des bars et des restaurants. "Je peux vous dire que les professionnels du secteur du tourisme - puisque moi je suis dans un département touristique, Pyrénées-Orientales- attendaient ça depuis longtemps", a dit Louis Aliot. "Ils ont déjà anticipé, en faisant des chartes et en préparant des mesures immédiates, de sécurité sanitaire que ce soient les restaurants, les hôteliers".
Pour Louis Aliot, cette annonce du gouvernement n’est pas prématurée, après quelques jours d’un déconfinement progressif aux effets incertains sur l’évolution de l’épidémie.
Je ne crois pas que ce soit prématuré. Beaucoup de Français attendent ça et pour les départements comme les nôtres, si vous n'avez pas le tourisme, on se demande bien ce qu'il nous resterait.
Louis Aliot, député RN des Pyrénées-Orientalesà franceinfo
"Et l'annonce aussi de la réouverture des restaurants et des bars va dans le bon sens, même si ces professions ont beaucoup souffert et qu'il faudra les accompagner par des aides spécifiques", a ajouté l’élu du Rassemblement national.
"On paie notre impréparation et notre manque d’anticipation"
Le député (RN) des Pyrénées-Orientales Louis Aliot estime que la France paye, "avec ce confinement-déconfinement", son "impréparation" et son "manque d’anticipation de la crise". Citant l’exemple des masques, il juge que la promesse du gouvernement n’est "toujours pas tenue" et fait valoir que ce sont les collectivités locales qui ont su au contraire répondre présentes. "Je vous signale qu'on n'a toujours pas les masques, ce sont les collectivités qui ont commandé des masques. L'État avait promis un masque par Français, mais la promesse n'est toujours pas tenue", fait-il remarquer, évoquant également une promesse non tenue sur la question des dépistages du Covid-19.
Quant aux mesures de quatorzaine imposées aux frontières par l'Espagne, Louis Alliot estime que "chaque pays est souverain en fonction de sa situation nationale" et que par précaution, la France "devrait" faire de même. Louis Aliot veut aller plus loin et propose de "tester massivement tous les travailleurs frontaliers", "si on veut limiter l'épidémie". "Nous sommes pour un test massif", dit-il et l'isolement des personnes porteuses du virus.
Polémique autour de Sanofi : il faut changer "profondément notre orientation industrielle"
Réagissant à la polémique autour de Sanofi, dont le PDG a affirmé que les États-Unis seraient prioritaires pour obtenir l’éventuel vaccin contre le Covid-19 en raison de leurs investissements supérieurs dans la recherche, Louis Aliot a estimé sur franceinfo qu’il s’agissait de "la loi du plus fort". Le député RN des Pyrénées-Orientales souhaite que la France n’ait plus à "dépendre des États-Unis ou de la Chine pour avoir chez nous des produits qui permettent une sécurité maximum".
La part d'actionnariat française dans Sanofi est très largement minoritaire par rapport notamment aux États-Unis, donc c’est la loi du plus fort qui l'emporte, malheureusement.
Louis Aliot
"J'espère bien que à l'avenir, nous changerons profondément notre orientation industrielle, y compris en matière de pharmacologie et de laboratoire, pour assurer notre indépendance, ne pas devoir dépendre des États-Unis ou de je ne sais qui, de la Chine, pour pouvoir avoir chez nous des produits qui permettent une sécurité maximum", souhaite Louis Aliot.
Alors que les pays européens ont montré des divisions dans leur façon de réagir à la crise sanitaire, sur les masques, la recherche d’un vaccin et d’un remède, Louis Aliot refuse que la compétence sanitaire - qui reste le pré carré des États aujourd’hui- soit transférée à l’Union européenne. "Je ne l’espère pas parce que la compétence européenne en matière agricole, c’est une catastrophe pour les agriculteurs et on voit aussi la catastrophe que ça a été en matière d’industrie", dit Louis Aliot, qui préférerait une "coopération dans la recherche". "Elle existait avant l’Europe, cette coopération. Elle existera après, ce n'est pas le fait de l'Union européenne. C'est un peu comme pour les fusées Ariane et pour Airbus. On n'a pas attendu les institutions européennes pour fabriquer des fusées et des avions. On peut imaginer une coopération entre chercheurs et laboratoires sans systématiquement passer par le technocratie bruxelloise qui empêche précisément toute innovation", estime le député. "J'ajoute que l'Europe ne permet malheureusement d'éviter une concurrence internationale absolument déloyale, et qui permet quoi? Qui permet à nos laboratoires d'aller se délocaliser pour fabriquer du Doliprane en Inde ou en Chine alors qu'on devrait plutôt fabriquer des médicaments chez nous!", insiste Louis Aliot.
Municipales : "Il faut purger ce second tour des élections au mois de juin, si la sécurité (sanitaire) est là"
Le député (RN) des Pyrénées-Orientales, Louis Aliot, arrivé en tête du premier tour des municipales à Perpignan en mars dernier, avec 35,6% des voix, estime qu’il faut "purger" le second tour des élections "au mois de juin", à condition que la situation sanitaire le permette. Il redoute, si ce vote n’a pas lieu, que l’élection soit invalidée partout, même pour des maires élus au premier tour.
Pour le député RN, cela permettrait surtout d’éviter des complications juridiques importantes.
Je pense qu'il va y avoir beaucoup de recours en France qui vont demander à ce qu'on rejoue toutes les élections.
Louis Aliot
"Parce que, constitutionnellement parlant, explique Louis Alliot, je ne vois pas, à titre personnel - comment on pourrait avoir des élus du 15 mars et comment on pourrait avoir des élus de l’automne ou même de mars de l’année prochaine, qui siègeraient dans les mêmes instances avec des durées de mandats différents. Ca pose beaucoup de questions juridiques et constitutionnelles". En cela, il s'oppose à Marine Le Pen qui estime que les élus du premier tour doivent être confirmés.
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