Covid-19 : à l'hôpital Cochin, les patients en réanimation actuellement sont majoritairement "non-vaccinés et assez jeunes"
Dans l'unité de soins intensifs de l'hôpital Cochin à Paris actuellement, les lits de réanimation sont en quasi-totalité occupés par des personnes non-vaccinées ou immunodéprimées.
Si la cinquième vague de coronavirus est impressionnante en termes de contamination, elle se ressent moins que les précédentes à l'hôpital. Environ 8 500 personnes sont tout de même hospitalisées dans le pays, mais elles ont toutes un profil assez similaire. C'est ce que constate Élise Chevrel, infirmière dans le service de réanimation de l’hôpital Cochin. "Les derniers patients Covid qu'on a eu étaient des personnes non-vaccinées et assez jeunes", détaille-t-elle. "Des patients de 52, parfois 53 ans, ou dans la trentaine. Il y avait une autre patiente qui avait 33 ans et qui était enceinte. La seule personne vaccinée que j'ai eue était immunodéprimée, elle avait un cancer."
Les très rares malades graves pourtant vaccinés ont en effet généralement un déficit immunitaire, comme le constate le chef du service, le professeur Alain Cariou. "Leur organisme ne sait pas, malgré la vaccination bien faite, fabriquer correctement des anticorps protecteurs", explique-t-il. "La vaccination ne les protège donc finalement pas assez. Ces personnes immunodéprimées sont très peu nombreuses et on sait maintenant les repérer."
Peu de vaccinés deux doses non-immunodéprimés en réanimation
Il y a bien des vaccinés deux doses et non-immunodéprimés à l’hôpital mais généralement ils font des formes modérées du Covid-19. Les vaccins protégeant à 90 % des formes graves, le service de réanimation en soigne donc très peu. "On en a eu très exceptionnellement", reconnaît le professeur Cariou. "C'est normal, les études l'avait montré. Le vaccin n'offre pas 100 % de protection vis-à-vis des formes sévères, c'est presque 100 %. Donc il y a effectivement une fois de temps en temps, même si c'est très exceptionnel, un sujet qui développe quand même une pneumonie virale sévère malgré une vaccination bien faite".
Récemment, seul un patient entièrement vacciné est hospitalisé. Il vient tout juste de quitter le service de réanimation. "Il a fait une forme sévère, mais finalement de gravité quand même assez modérée. Il n'a pas eu besoin d'assistance respiratoire, il n'a pas eu besoin d'être intubé", indique le professeur Cariou. "Mon impression, c'est que si ce patient n'avait pas été du tout vacciné, il aurait probablement fait une pneumonie beaucoup plus grave." Pour le moment, le service de réanimation n’a accueilli aucun patient dont la vaccination se serait montrée inefficace en faiblissant avec le temps.
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