Covid-19 : "On s’embête un peu des fois !", face à des centres de vaccination déserts, le désarroi des soignants
Après un mois de janvier où les créneaux de vaccinations libres étaient rares, des centres sont beaucoup moins remplis ces derniers jours. C'est le cas depuis plusieurs jours à Lespinasse, au nord de Toulouse.
Des rangées de chaises vides dans la salle du centre de vaccination et des infirmiers qui discutent entre eux. À Lespinasse, au nord de Toulouse, les rendez-vous se sont enchaînés début janvier. Mais depuis ces derniers jours, les centres de vaccination sont beaucoup moins remplis, malgré un nombre de contaminations toujours très haut.
Concrètement, la baisse est évaluée à au moins 20% par rapport au taux de vaccination habituel, selon la responsable du centre interrogée par franceinfo.
"C’est sûr que c’est moins prenant que d’habitude !", confie Valentin, étudiant, et qui fait partie de l’équipe de vaccination depuis l’été dernier. "Des fois, on n’a pas le temps de s’asseoir, on jongle entre tous les postes, tri, vaccination, etc. Et là, c’est vrai que c’est beaucoup plus calme. On s’embête un peu des fois ! "
500 créneaux disponibles et des dizaines d'annulations
Ici, on vaccine en ce moment 300 personnes environ par jour, alors que 500 créneaux sont disponibles normalement. Et quand le téléphone sonne, ce n’est pas pour prendre rendez-vous mais pour l’annuler. La faute au Covid lui-même selon les professionnels sur place : la Haute-Garonne a, en ce moment, le taux d’incidence le plus élevé de France avec près de 5.000 pour 100.000 habitants. Résultat : les personnes positives et les cas contacts annulent leur rendez-vous.
"On était plein en deux semaines, jusqu’à fin février, tous les créneaux étaient pris. Et au final, on n’arrive pas à nos 500 doses parce qu’il y a plein de patients qui annulent ou qui ne viennent pas du fait d’avoir eu le Covid ou d’être cas contact… Le problème, c’est que les patients sont souvent cas contact de semaine en semaine. Ça ne fait que décaler le problème".
Ca se ressent notamment chez les enfants : un tiers des jeunes patients n'ont pas honoré les rendez-vous prévus, mardi 1er février, avec le docteur Isabelle Evenou. Elle doit donc s’adapter, surtout pour les doses qui nécessitent un stockage spécifique.
"On prépare les vaccins au fur et à mesure… On attend vraiment d’avoir les gens pour les préparer de façon à ne pas avoir trop de pertes."
Isabelle Evenouà franceinfo
L’équipe aussi s’est réduite sur place : deux personnes ont été redéployées sur le centre de dépistage à côté, qui, lui, fait le plein.
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