Covid-19 : rappel de vaccination, tests payants en octobre, mesures renforcées en outre-mer... Ce qu'il faut retenir des annonces de l'exécutif
"La crise sanitaire n'est pas derrière nous. Nous allons vivre pour encore plusieurs mois avec ce virus", a averti Emmanuel Macron, mercredi.
En pleines vacances du chef de l'État et du gouvernement, un Conseil de défense sanitaire et un Conseil des ministres aux menus chargés se sont tenus mercredi 11 août. En ouverture de ces réunions organisées en visioconférence, Emmanuel Macron a pris la parole depuis le fort de Brégançon (Var).
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Il a dressé un tableau inquiétant de la dynamique de l'épidémie de Covid-19, en particulier en outre-mer, mais il a aussi évoqué des mesures en préparation pour la rentrée. Franceinfo vous résume sa prise de parole, dont voici la vidéo intégrale, ainsi que les annonces à l'issue de la réunion.
Une campagne de rappel de vaccination lancée mi-septembre
C'est la principale annonce d'Emmanuel Macron. "Nous engageons les préparatifs pour les rappels de vaccination", a déclaré le président de la République, et ils doivent débuter "dès la rentrée". Davantage de détails sur cette campagne ont été communiqués par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, à l'issue du Conseil des ministres. "Les rendez-vous ouvriront dès la fin du mois d'août, début du mois de septembre", a-t-il notamment précisé, ajoutant que "la liste des populations concernées sera établie par la Haute Autorité de santé".
Ce choix est conforme à ce que le président du conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, Alain Fischer, expliquait avoir proposé à l'exécutif, sur franceinfo mercredi matin. Les personnes concernées sont celles pour qui la vaccination avait été ouverte en décembre et janvier dernier, expliquait-il.
L'exécutif avait déjà évoqué à plusieurs reprises la possibilité d'administrer une nouvelle dose à des personnes complètement vaccinées, pour prévenir un potentiel affaiblissement de l'immunité ou renforcer la protection contre de nouveaux variants. Mais l'organisation d'une campagne de rappel n'avait pas encore été officiellement confirmée.
Un dispositif de vaccination dans les établissements scolaires confirmé
Emmanuel Macron a également rappelé une autre évolution de la campagne vaccinale, déjà annoncée par le gouvernement : une "grande campagne" dans "l'ensemble des établissements scolaires". Ce sont plus précisément les collèges et lycées qui sont concernés, le vaccin n'étant pas autorisé pour les enfants de moins de 12 ans. Les étudiants seront aussi visés. Mais le président de la République n'a pas davantage détaillé les lieux où se fera la vaccination ni qui en sera chargé.
Fin juillet, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, expliquait sur franceinfo que les centres de vaccination ne seraient pas toujours situés dans les établissements, mais parfois dans des lieux proches et plus adaptés, et que la vaccination ne serait pas forcément effectuée par le personnel de santé de l'établissement. Le gouvernement a pour l'instant exclu de rendre la vaccination et le pass sanitaire obligatoires pour les élèves ou les enseignants, mais les jeunes non vaccinés devront suivre les cours à distance s'ils sont des cas contacts d'un de leurs camarades.
Un appel à la prudence et à la mobilisation
"La crise sanitaire n'est pas derrière nous. Nous allons vivre pour encore plusieurs mois avec ce virus", a averti Emmanuel Macron en conclusion de son avant-propos. Le chef de l'Etat a jugé "délicate" la situation sanitaire dans le pays, notamment en Corse, en Occitanie et dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur : "D'ores et déjà, nous sommes confrontés dans plusieurs territoires à des déprogrammations, et à nouveau nous revivons des évacuations sanitaires." Il a également évoqué la situation "dramatique" des départements et territoires d'outre-mer.
Gabriel Attal a confirmé la mise en œuvre de mesures renforcées en Guadeloupe, face à la situation sanitaire qui ne s'améliore pas. Les détails seront communiqués mercredi soir par le préfet du département. Du côté de la Polynésie française, l'état d'urgence sanitaire a été décrété. Il "entrera en vigueur à partir de minuit le 12 août", a précisé le porte-parole du gouvernement.
"S'il fallait faire la démonstration que la vaccination est le moyen le plus efficace de répondre à ce variant Delta, malheureusement nos Antilles en délivrent une démonstration cruelle", a estimé Emmanuel Macron, en référence au faible taux de vaccination de la Martinique et la Guadeloupe. "Notre objectif est la vaccination de tous les Français qui peuvent être vaccinés", a-t-il martelé, rappelant que l'exécutif espère franchir la barre de 50 millions personnes ayant reçu au moins une dose d'ici à la fin du mois d'août (on en comptait près de 45 millions mardi).
Le président de la République a également salué "l'esprit de responsabilité" des professionnels chargés de contrôler le pass sanitaire depuis lundi. Tout en s'en prenant aux éventuels réfractaires : "Je veux que certains se souviennent que quand il n'y avait plus de chiffre d’affaires du tout à cause de l'épidémie, c'est bien l'argent public qui a permis de rémunérer les responsables de ces lieux comme leurs salariés. Il est donc légitime, comme on le fait pour beaucoup d'autres risques, de demander une part de responsabilité à ces gestionnaires."
La fin de la gratuité des tests actée
Comme annoncé par Emmanuel Macron lors de son allocution du 12 juillet, le gouvernement a acté mercredi la fin de la gratuité des tests de dépistage du Covid-19, lorsqu'ils seront effectués sans prescription. Les tests deviendront payants à partir de la mi-octobre.
Une mesure qui correspond "aux choix que font un certain nombre de nos voisins européens", a souligné Gabriel Attal. "Les tests à répétition n'empêchent pas d'aller à l'hôpital et de contaminer fortement. D'ici mi-octobre, chacun aura eu le temps de s'organiser et de prendre ses responsabilités, nous prenons également les nôtres", a-t-il ajouté.
Des mesures renforcées dans plusieurs départements
Les départements dans lesquels le taux d'incidence dépasse les 200 cas pour 100 000 habitants seront désormais soumis à des mesures renforcées. Les préfets doivent y mettre en place le pass sanitaire dans les grands centres commerciaux, c'est-à-dire ceux dont la surface est supérieure à 20 000 m². Le port du masque est également rétabli en intérieur dans les lieux qui accueillent du public, et ce, même si le pass sanitaire y est déjà exigé.
Au 11 août, les départements concernés sont la Guadeloupe, la Martinique, les Bouches-du-Rhône, la Haute-Corse, la Corse-du-Sud, les Alpes-Maritimes, l'Hérault, le Var, les Pyrénées-Orientales, le Vaucluse, le Gard, l'Aude, La Réunion, la Haute-Garonne, le Tarn, le Tarn-et-Garonne, les Alpes-de-Haute-Provence, le Rhône, la Gironde, l'Ariège, les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées, la Guyane, les Hautes-Alpes, la Haute-Savoie, la Savoie, la Drôme, les Landes, la Lozère, le Territoire de Belfort, la Seine-Saint-Denis, la Charente-Maritime, le Lot, l'Aveyron, le Lot-et-Garonne et le Val-de-Marne.
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