Transmission du statut vaccinal des élèves aux directeurs : il y a "un risque de stigmatisation", selon le syndicat des infirmiers scolaires
Un amendement déposé par le gouvernement, visant à autoriser la transmission du statut vaccinal des élèves aux responsables d'établissement, fait craindre mercredi "un tout sécuritaire" au principal syndicat des infirmiers scolaires.
Un amendement déposé par le gouvernement au projet de loi "vigilance sanitaire", en discussion à l'Assemblée nationale mercredi 20 octobre, prévoit de permettre aux responsables d'établissements scolaires (directeurs d'écoles, principaux de collèges et proviseurs de lycées), d'avoir connaissance du statut vaccinal des élèves.
La mesure ne convainc pas le syndicat majoritaire des infirmiers de l'Education nationale : "On va vers un tout sécuritaire qui peut être préoccupant et qui peut porter à conséquence pour les élèves", a ainsi affirmé sur franceinfo Sylvie Magne, infirmière scolaire en Loire-Atlantique et secrétaire adjointe du Syndicat national des infirmières conseillères de santé (SNICS-FSU).
Des risques "de tensions ou de pressions"
"Cela fait deux ans que les élèves, les parents, la communauté éducative, jouent le jeu, supportent des injonctions. Là, c'est un pas supplémentaire avec un risque de stigmatisation des élèves", a-t-elle alerté. Si l'infirmière "entend cette volonté de protéger, de mettre en œuvre tout un tas de mesures", elle estime pour autant que l'"on va vers un tout sécuritaire qui peut être préoccupant et qui peut porter à conséquence pour les élèves".
En effet, Sylvie Magne craint qu'en portant le statut vaccinal des élèves "à une connaissance un peu plus large", il y ait un risque "que ces données sensibles soient plus facilement divulguées". Elle prévient de risques "de tensions ou de pressions sur les élèves".
Convaincre plutôt que forcer
Pour la représentante du SNICS-FSU, cette mesure ne va pas "être aussi bénéfique que ce qui est mis en avant". Pour parvenir à une couverture vaccinale plus large des élèves, elle estime qu'"il ne faut pas forcer mais convaincre. Pour y arriver, cela demande du temps."
Sylvie Magne appelle notamment de ses voeux la "création de postes infirmiers". Pour assurer l'éducation à la santé et mettre en place "une relation privilégiée avec les élèves et les familles", il faut "du monde". Elle prône l'idée que l'on "obtient bien plus par la conviction et par l'éducation que l'on va pouvoir apporter aux jeunes et aux familles". "Oui il faut convaincre les familles, mais il faut s'en donner les moyens", martèle encore Sylvie Magne.
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