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Vaccin Covid-19 : le maire de Villeurbanne demande plus de doses et "des orientations qui ne changent pas toutes les 24 heures"

Submergé par les demandes de vaccination, le maire craint que le manque de doses ne décourage ses administrés.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Cédric Van Styvendael, maire PS de Villeurbanne, le 19 février 2020. (ROLLAND QUADRINI / IP3 / MAXPPP)

Le maire PS de Villeurbanne, dans le Rhône, demande au gouvernement "de la visibilité" sur la vaccination contre le Covid-19 "et des orientations qui ne changent pas toutes les 24 heures". Interrogé mardi 23 mars sur franceinfo, Cédric Van Styvendael espère obtenir des doses supplémentaires pour le centre de vaccination municipale qu'il a ouvert le 9 mars. Dans ce territoire placé sous surveillance, il se dit "complètement submergé par la demande des Villeurbannaises et des Villeurbannais qui souhaitent se faire vacciner". Le maire craint que la lenteur de la campagne ne "décourage" des gens aujourd'hui prêts à se faire vacciner.

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franceinfo : La mise en place de vaccinodromes géants annoncée par le gouvernement, ça va dans le bon sens ?

Cédric Van Styvendael : Oui, ça va dans le bon sens. Même si à un moment on nous avait indiqué que ce n'était pas la solution, on n'est pas à l'abri de réparer un certain nombre de mauvaises orientations. On est d'autant plus favorable que, pour la ville dont je suis le maire, le rythme est très insuffisant pour faire face aux plus de 10 000 personnes qui sont âgées de plus de 75 ans. Aujourd'hui, nous vaccinons à peu près 240 personnes par semaine, ce n'est pas tout à fait à la hauteur des besoins.

En plus du centre international de Villeurbanne, vous avez voulu ouvrir un centre de vaccination municipale dès le mois de janvier, finalement le projet n'a abouti qu'en mars. Pourquoi ?

En fait, à la demande du préfet et de l'ARS, on a travaillé pour la mise en place d'un centre de vaccination avec une capacité de vaccination journalière de 600 personnes, ce qui nous semblait adapté à la taille de notre ville. Et fin janvier, trois jours avant l'ouverture, on nous a indiqué que les doses de vaccin n'étaient pas là, on n'a pas pu ouvrir le centre qui avait été organisé avec les professions de santé libérales, avec les médecins, etc. On a dû attendre le 9 mars pour ouvrir. Depuis, nous avons vacciné 671 personnes avec du Moderna et 400 lors d'une opération sur un week-end, donc 1 000 personnes vaccinées. À ce rythme-là, ça va prendre beaucoup trop de temps et nous sommes complètement submergés par la demande des Villeurbannaises et des Villeurbannais qui souhaitent se faire vacciner, il est absolument impératif qu'on donne des perspectives.

Il vous faut donc des doses supplémentaires ?

Oui, on me les annonce. Les perspectives devraient s'améliorer à partir du 12 avril puisqu'on sera à 1 800 doses par semaine. C'est une évolution significative mais encore un peu faible par rapport à la capacité de ce centre de vaccination de 600 personnes par jour.

"Si on passait à une vaccination sept jours sur sept, on pourrait traiter 4 200 personnes par semaine."

Cédric Van Styvendael, maire PS de Villeurbanne

à franceinfo

Aujourd'hui que demandez-vous au gouvernement ?

De la visibilité et des orientations qui ne changent pas toutes les 24 heures, c'est tout. Je ne me fais pas donneur de leçons, je sais bien que c'est extrêmement difficile à gérer. Mais les maires et l'ensemble des services publics sont aujourd'hui en première ligne par rapport à la demande des habitantes et des habitants. Et tout le monde nous demande quand est-ce qu'on peut se faire vacciner ? Ce serait extrêmement dommage que cet engouement pour le vaccin soit abîmé par un manque de communication claire sur les possibilités de se faire vacciner. L'autre élément, c'est qu'aujourd'hui, je ne comprends pas bien la clé de répartition sur le territoire. On est considéré comme un territoire sous surveillance et notre taux d'incidence est en train d'augmenter. On le voit dans nos centres de dépistage : on était sur un rythme moyen de 150 par jour, on repasse à plus de 250. Donc, on a absolument besoin d'avoir des perspectives claires sur la possibilité de se faire vacciner. Je comprends qu'on fasse des campagnes de communication pour convaincre les gens d'aller se faire vacciner. Mais déjà, commençons par vacciner, il y a déjà tellement de demandes non-satisfaites, qu'on a déjà largement de quoi "s'occuper". Ce serait vraiment dommage qu'on décourage, qu'on conduise des gens à ne pas se faire vacciner, car ils considèrent que c'est impossible et qu'ils n'y arriveront pas. Les Françaises et des Français ne comprennent pas qu'on ne puisse pas vacciner, alors que le vaccin existe et que les doses ont été commandées.

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