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Vaccination contre le Covid-19 : prise de rendez-vous, pass sanitaire, efficacité contre Omicron... Trouvez les réponses à vos questions
Quelle est l’efficacité du vaccin chez les enfants de 5 à 11 ans, à qui elle est désormais ouverte ? Quand peut-on recevoir une dose de rappel, et quand risque-t-on de perdre son pass sanitaire si on ne l’a pas fait ? Et le variant Omicron, peut-il échapper à l’immunité ? La campagne vaccinale contre le Covid-19 se poursuit et suscite toujours de nombreuses interrogations. Franceinfo s'efforce d’y répondre dans le cadre de son opération #OnVousRépond. Vous trouverez ici nos réponses aux questions les plus fréquentes sur les vaccins contre le Covid-19.
Il est possible de compléter avec les sites des autorités sanitaires, les travaux des sociétés savantes (comme ce dossier de la Société de pathologie infectieuse de langue française) et bien entendu auprès de son médecin.
Que voulez-vous savoir sur les vaccins contre le Covid-19 ?
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Vos questions les plus fréquentes
Tous les adultes, ainsi que les enfants de plus de 5 ans peuvent être vaccinés contre le Covid-19, sans condition. Ceux qui ont moins de 16 ans doivent avoir l’autorisation d’un responsable légal.
Le site du ministère de la Santé résume les vaccins et les lieux de vaccination auxquels vous avez accès, selon votre âge et votre situation.
A lire aussi : La vaccination sera-t-elle ouverte à de nouvelles catégories, et quand ?
Depuis le 24 janvier, le pass sanitaire est devenu un pass vaccinal : une preuve de test négatif de dépistage du Covid-19 ne suffit plus pour accéder à certains lieux.
Pour obtenir ce sésame, il faut avoir un schéma vaccinal complet, c'est-à-dire deux doses ou une seule (selon le vaccin), puis une dose de rappel "dans le délai imparti", explique le gouvernement. A partir du 15 février, ce délai sera abaissé à quatre mois après la deuxième dose, contre sept mois précédemment. L'Assurance-maladie vous aide à calculer la date à laquelle vous devez recevoir votre rappel.
Les personnes n'ayant pas encore de schéma vaccinal complet, mais souhaitant obtenir le pass vaccinal, pourront bénéficier d'un pass temporaire dès leur première dose, en s'engageant à recevoir la deuxième injection dans un délai d'un mois. "Dans l'attente du remplacement de leur pass sanitaire par un pass vaccinal, ces personnes doivent présenter un test négatif" pour jouir des mêmes droits que les détenteurs du pass vaccinal, précise le site Vie-publique.fr.
Un certificat de rétablissement après une infection au Covid-19 peut également donner droit à un pass vaccinal, au moins 11 jours après le test positif et jusqu'à six mois après. Certaines contre-indications médicales à la vaccination permettent également d'obtenir le pass vaccinal sans injection. La liste de ces rares cas est disponible sur le site de l'Assurance-maladie.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a enfin annoncé, mercredi 2 février, sur BFMTV, un assouplissement des conditions d'obtention de ce sésame. Les personnes ayant contracté le Covid-19 après avoir reçu deux doses de vaccin, pourront désormais conserver leur pass vaccinal, même en l'absence d'une dose de rappel. Mais les personnes qui n'ont eu qu'une dose de vaccin et une seule infection doivent absolument recevoir une deuxième dose sous quatre mois après la précédente exposition au virus, a-t-il détaillé.
Toutes les personnes âgées de 12 ans et plus peuvent recevoir un rappel vaccinal. Le délai à respecter après une dernière injection ou infection au Covid-19 varie toutefois en fonction des situations. Pour les personnes majeures, la dose de rappel peut, depuis le 28 décembre 2021, être administrée trois mois après la dernière injection d'un vaccin à double dose (Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca).
Les personnes précédemment vaccinées avec Janssen doivent pour leur part recevoir une injection supplémentaire de vaccin à ARN messager (Pfizer-BioNTech, Moderna) dès quatre semaines après leur primo-vaccination, puis une dose de rappel dès trois mois après cette deuxième dose.
La dose de rappel est ouverte aux 12-17 ans depuis le 24 janvier. Evoquant une "décroissance plus lente des anticorps chez les adolescents", les autorités sanitaires ont fixé à six mois le délai recommandé pour cette classe d'âge après la deuxième injection pour effectuer la dose de rappel. Elle n'est pas obligatoire, donc pas nécessaire pour maintenir la validité du pass vaccinal pour les adolescents âgés de 16 et 17 ans.
Les majeurs doivent, eux, recevoir une dose de rappel au maximum sept mois après leur dernière injection pour bénéficier d'un pass vaccinal valide. A partir du 15 février, il faudra effectuer sa dose de rappel dans les quatre mois après la dernière injection pour avoir un schéma vaccinal complet et conserver un pass vaccinal.
Pour justifier l'élargissement de la campagne de rappel en France (désormais ouverte à toutes les personnes de plus de 12 ans), la Haute Autorité de santé s'est basée sur les études menées en Israël, où la campagne de rappel a débuté en juillet 2021. La principale étude a estimé l'efficacité de la dose de rappel du vaccin de Pfizer-BioNTech à 93% contre les hospitalisations, 92% contre les formes graves du Covid-19 et 81% contre les décès.
En France, où l'ouverture de la campagne de rappel est plus récente, la Drees estimait fin novembre qu'une dose de rappel faisait passer la protection à 95% chez les 60-79 ans et 96% chez les 80 ans et plus, contre 80% et 78% chez les personnes de ces classes d'âge vaccinées depuis six mois sans dose de rappel.
Devenu quasi-hégémonique en France depuis sa détection fin décembre, Omicron a rebattu les cartes. En raison d'un grand nombre de mutations, ce variant réussit à contourner en partie la protection conférée par une précédente infection ou par les vaccins.
La Haute Autorité de santé a signalé fin décembre 2021 que les vaccins restent "efficaces contre les formes symptomatiques non graves du variant Omicron à 80% à 1 ou 2 mois" mais qu'ils "perdent plus rapidement leur efficacité qu'avec les variants précédents". Celle-ci chute à 34% quatre mois après une primovaccination avec le vaccin de Pfizer, mais remonte à 75% deux semaines après une dose de rappel.
Les nombreuses mutations de ce variant identifié fin novembre 2021 en Afrique du Sud, et la vitesse de sa transmission, y compris chez des patients vaccinés ou déjà infectés dans le passé, laissent penser qu’il échappe davantage que les précédents à l’immunité conférée par les vaccins, du moins s’agissant de la protection contre les contaminations.
Une étude de Discovery Health, une assurance privée sud-africaine, évalue à 33% l’efficacité de deux doses du vaccin Pfizer-BioNTech contre l'infection par ce variant (contre 80% contre le variant Delta) et à 70% contre l’hospitalisation (93% contre celles liées à Delta).
Une étude britannique n’a observé de son côté "aucun effet protecteur" du vaccin d’AstraZeneca contre Omicron et une baisse de l’efficacité du vaccin de Pfizer-BioNTech en primo-vaccination. Les chercheurs observent toutefois qu’une dose de rappel fait remonter la protection à 75,5% pour les personnes ayant déjà reçu deux doses de Pfizer, et 71,4% chez celles ayant reçu deux doses d’AstraZeneca.
Une étude de l'institut Pasteur, effectuée en laboratoire, va dans le même sens et observe que le sang de patients ayant reçu le vaccin de Pfizer ou de Moderna il y a cinq mois "ne neutralise quasiment plus" le variant Omicron, contrairement à celui des personnes ayant reçu une troisième dose du vaccin de Pfizer depuis un mois. Moderna a annoncé ses propres résultats, et affirme observer une multiplication par 37 du niveau d’anticorps contre Omicron après une demi-dose de rappel, et par 83 après une dose complète. Les études en laboratoire ne mesurent cependant que l’efficacité des anticorps, qui ne constituent qu’une partie de la réponse immunitaire stimulée par le vaccin.
Le PDG de BioNTech, Ugur Sahin, interrogé par Le Monde, estime de son coté qu’“après la troisième injection, notre vaccin semble fournir une protection de 70% ou 75% contre tout type de maladie, ce qui reste un bon résultat pour un vaccin en général”. Le partenaire de BioNTech, Pfizer, a annoncé qu’une version de son vaccin adaptée au variant Omicron devrait être finalisée “d’ici à mars”.
En France, la vaccination est ouverte à tous les mineurs âgés de 5 ans ou plus. Les 5-11 ans reçoivent une dose pédiatrique du vaccin Pfizer-BioNTech, qui équivaut à un tiers de la dose administrée aux adultes. La HAS avait rendu, le 20 décembre 2021, un avis favorable à l’ouverture de la vaccination à tous les enfants de 5 à 11 ans, en vaccinant en priorité les collégiens. Le gouvernement a lancé cette vaccination deux jours plus tard.
A lire aussi : Les vaccins sont-ils efficaces et utiles pour les enfants et les adolescents ?
Désormais, le pass sanitaire s’applique à partir de 12 ans, et le pass vaccinal à partir de 16 ans. La dose de rappel est ouverte aux 12-17 ans depuis le 24 janvier. Evoquant une "décroissance plus lente des anticorps chez les adolescents", les autorités sanitaires ont fixé à six mois le délai recommandé pour cette classe d'âge après la deuxième injection pour effectuer la dose de rappel. Elle n'est toutefois pas obligatoire et donc pas nécessaire pour maintenir la validité du pass vaccinal pour les adolescents âgés de 16 et 17 ans.
A lire aussi : Dans quelles circonstances le pass vaccinal est-il exigé ?
Les mineurs n’ont besoin que de l’accord d’un des deux titulaires de l’autorité parentale pour se faire vacciner. Pour cela,une attestation téléchargeable sur le site du ministère de la Santé (PDF) doit être remplie. L’enfant doit aussi exprimer oralement son consentement à la vaccination. Par ailleurs, s’il n’a pas de carte vitale, celle d’un de ses parents doit être présentée. Les plus de 16 ans n’ont quant à eux pas besoin de cette autorisation parentale et peuvent donc décider seuls de se faire vacciner.
La Haute Autorité de santé (HAS), saisie au sujet de la vaccination des enfants, a rendu des avis favorables à la vaccination des 12-15 ans, puis à celle des 5-11 ans, avec le vaccin de Pfizer-BioNTech (le vaccin de Moderna n’est pas utilisé en France pour la vaccination des moins de 30 ans).
Dans ses avis, la HAS relève notamment que les essais cliniques ont montré une réponse immunitaire chez les enfants comparable à celle observée chez les adultes. Chez les 5-11 ans, l’essai clinique a montré une efficacité contre l'apparition de formes symptomatiques de 90,7% et aucun effet indésirable grave. Chez les 12-15 ans, il a montré une efficacité de 100% et un "profil de tolérance satisfaisant". En revanche, ces essais n’ont pas permis d’évaluer l’efficacité du vaccin de Pfizer-BioNTech contre les formes sévères du Covid-19, explique la HAS, car aucun cas grave ne s’est déclaré dans les échantillons d’enfants étudiés. Ni de juger de son efficacité contre la transmission du virus, faute de suivi des cas asymptomatiques.
Mais la HAS estime que la vaccination des enfants permettrait de les protéger du risque (même faible) de forme grave du Covid-19, d’éviter qu’ils transmettent le virus à leurs proches plus fragiles, d’aider à "diminuer la circulation du virus" en France et d’éviter les fermetures de classe, dont elle rappelle l’effet délétère pour la santé mentale des jeunes. Bien que favorable à la vaccination des 5-11 ans, elle a cependant appelé à vacciner prioritairement les collégiens de cette classe d’âge et les enfants porteurs de facteurs de risque.
La vaccination des enfants âgés de 6 mois à 5 ans est par ailleurs étudiée par Pfizer et Moderna. Pfizer a annoncé le 17 décembre 2021 que son essai sur la vaccination en deux doses des enfants de 2 à 5 ans n’avait pas démontré son efficacité, tandis qu’une efficacité comparable à celle chez les adultes était observée entre 6 mois et 2 ans. Le laboratoire va tester l’administration d’une troisième dose, dans un délai de deux mois après la deuxième. Les doses administrées à ces enfants représentent un dixième de la dose des adultes.
Les données de l’agence américaine de sécurité des médicaments, publiées le 21 décembre, font état de 14 cas de myocardites rapportés chez des enfants de 5 à 11 ans, dont huit cas confirmés, sur un total de plus de 7 millions d’injections. Ces cas ont tous connu une évolution favorable. L’essai clinique de Pfizer n’avait recensé aucun effet indésirable grave, mais portait sur un effectif réduit (2 268 enfants). Cet essai observait en revanche que les effets indésirables les plus fréquents étaient les mêmes que ceux observés chez les 16-25 ans : une douleur et une réaction inflammatoire au point de piqûre, des maux de tête, des frissons ou de la fièvre.
En France, les personnes âgées de 55 ans et plus peuvent recevoir l’un des cinq vaccins ayant obtenu le feu vert des autorités sanitaires : ceux de Pfizer-BioNTech, de Moderna, de Novavax, d’AstraZeneca et de Janssen (filiale du laboratoire Johnson & Johnson). En pratique, ces deux derniers vaccins ne sont presque plus utilisés en France depuis l’été 2021, mais la Haute Autorité de santé a fait évoluer la stratégie d’utilisation du vaccin de Janssen dans un avis du 14 janvier 2022. Les vaccins d’AstraZeneca et de Novavax ne sont pas autorisés pour les doses de rappel.
Les personnes de 30 à 55 ans sont éligibles à la vaccination avec les produits de Pfizer-BioNTech, Moderna, Novavax et Janssen, seulement à titre “exceptionnel” pour ce dernier. Le vaccins d’AstraZeneca ne leur est pas accessibles en raison d’un possible surrisque de thrombose touchant les moins de 55 ans. La même règle s’appliquait à celui de Janssen mais, depuis l’avis du 14 janvier 2022, la HAS permet son utilisation “dans le cadre d'une décision médicale partagée qui permet d'informer les personnes sur les risques que présente ce vaccin”, en rappel ou en primovaccination. Il ne peut être utilisé en primovaccination qu’en cas d’indisponibilité du vaccin de Novavax.
Seule une demi-dose du vaccin de Moderna est administrée quand il est utilisé pour une injection de rappel. Les études ont conclu à une efficacité suffisante. Dans un avis le 8 décembre, le Conseil scientifique a recommandé l’injection d’une dose entière de rappel pour mieux lutter contre le variant Omicron, sans que cet avis n’ait été suivi par les autorités sanitaires.
Pour les personnes de moins de 30 ans, le recours au vaccin de Moderna est désormais déconseillé par la Haute Autorité de santé, en raison d’un risque de myocardites plus élevé qu’après une injection du vaccin de Pfizer-BioNTech. Elles peuvent recevoir le vaccin de Pfizer-BioNTech. Les personnes de 18 à 30 ans peuvent recevoir le vaccin de Novavax et (à titre exceptionnel) celui de Janssen dans le mêmes conditions que les 30-55 ans.
Pour les enfants de 5 à 11 ans, le vaccin de Pfizer-BioNTech est le seul autorisé en Europe. Il est administré dans un dosage spécifique, qui contient un tiers de la quantité d’ARN messager présente dans les doses administrées aux personnes plus âgées.
C’est la Haute Autorité de santé qui recommande, depuis le 8 novembre 2021, d’utiliser le vaccin de Pfizer pour les moins de 30 ans (qu’il s’agisse d’une primovaccination ou d’un rappel) plutôt que celui de Moderna, seule alternative disponible.
Elle explique cette décision par le risque de myocardites, une atteinte cardiaque. Ces cas sont “très rares” et évoluent favorablement, affirme la HAS. Touchant surtout les jeunes hommes, dans les sept jours suivant une injection, en particulier la deuxième dose, ils sont connus de longue date, et existent également après une injection du vaccin de Pfizer. Mais chez les 12-29 ans, “ce risque apparaît environ 5 fois moindre pour le vaccin Comirnaty® de Pfizer comparativement au vaccin Spikevax® de Moderna (100 µg)", écrit la HAS pour justifier sa recommandation.
Le vaccin de Moderna bénéficie toujours d’une autorisation pour toutes les classes d’âge à partir de 12 ans, et en rappel à partir de 18 ans. Il était administré aux moins de 30 ans en France avant cet avis, et l’est toujours dans de nombreux pays. La HAS explique par ailleurs qu’elle fait cette recommandation “dans l’attente de données complémentaires”, notamment sur l'existence ou non de ce risque après l’injection d’une demi-dose de ce vaccin (dosage retenu pour la campagne de rappel). Enfin, la HAS recommande de privilégier le vaccin de Moderna chez les personnes de 30 ans et plus, car son efficacité semble “légèrement meilleure”.
Tout dépend du type de vaccin. Dans le cas de Pfizer-BioNTech et de Moderna, les deux premières doses doivent être injectées avec un écart de trois à sept semaines. Pour le vaccin de Novavax, le délai entre les deux doses doit être de trois semaines. Concernant AstraZeneca, après une première dose de ce vaccin, la Haute Autorité de santé recommande de recevoir une deuxième dose d’un vaccin à ARN messager (Pfizer ou Moderna), après un délai de quatre semaines.
Le cas du vaccin de Janssen est un peu différent. Initialement, le schéma vaccinal ne prévoyait qu’une dose. Les autorités sanitaires recommandent désormais une dose supplémentaire d’un vaccin à ARN messager (Pfizer ou Moderna) dans un délai de quatre semaines après la première injection.
Le rappel de vaccination, qui prendra la forme d’une dose de vaccin à ARN messager (Pfizer ou Moderna), peut être effectué à partir de trois mois après la dernière injection ou la dernière infection au Covid-19, quel que soit le vaccin initialement utilisé. Ce délai est porté à six mois pour les adolescents âgés de 12 à 17 ans.
A partir du 15 février, le rappel devra être effectué au plus tard quatre mois après la fin du schéma vaccinal initial pour que le pass vaccinal reste valide. La validité du pass peut toutefois être prolongée en cas d’infection par le Covid-19.
L’Assurance-maladie peut dans tous les cas vous aider à calculer la date à partir de laquelle effectuer votre rappel de vaccination.
Oui. En ce qui concerne la primo-vaccination, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande l'administration d'une dose unique pour les personnes déjà infectées par le virus responsable du Covid-19. Il faut cependant attendre un délai de "deux mois après le test positif" avant de se faire vacciner, écrit la direction générale de la santé dans une note du 18 juin.
Concernant le rappel de vaccination, les majeurs peuvent recevoir leur dose de rappel trois mois après leur dernière injection ou leur dernière infection au Covid-19. Si vous êtes âgé de 12 à 17 ans, vous devrez attendre six mois après votre dernière injection ou infection avant d’effectuer votre rappel, précise le ministère de la Santé.
Il faut d'abord vérifier que vous êtes éligible à la vaccination, et à quels vaccins et quels lieux de vaccination vous avez accès, ce qui est possible sur le site de l’Assurance-maladie. Plusieurs choix s'ouvrent ensuite :
• Dans un centre de vaccination. Le site Santé.fr ou l'application TousAntiCovid permettent de trouver facilement le centre de vaccination le plus proche de chez vous. Il est alors possible de prendre rendez-vous par téléphone, au numéro indiqué, ou en ligne. Dans ce cas, vous serez redirigés vers l'une des trois plateformes agréées (Doctolib, Keldoc ou Maiia) et vous devrez communiquer un numéro de téléphone et une adresse e-mail.
• Chez un professionnel. Il suffit de prendre rendez-vous directement auprès de votre médecin généraliste ou de votre pharmacien ou auprès de tout autre professionnel de santé habilité à pratiquer la vaccination. En cas de difficultés, un numéro vert national (0 800 009 110) a été mis en place pour vous aider. Vous serez redirigés vers le standard téléphonique d'un centre ou vous obtiendrez un accompagnement à la prise de rendez-vous. Des dispositifs locaux sont parfois mis en place, au niveau des collectivités territoriales, afin d'aider le plus grand nombre à se faire vacciner.
L'Assurance-maladie a également mis en place des dispositifs à l'attention des personnes âgées de plus de 75 ans n'ayant toujours pas été vaccinées. Celles-ci sont contactées par téléphone et peuvent recevoir par SMS, quand c'est possible, un numéro coupe-file leur permettant d'aller dans un centre de vaccination.
Enfin, le site CovidTracker permet de trouver les prochains créneaux disponibles dans les centres, mais également chez le médecin ou en officine. La plateforme Covidliste met aussi en relation des personnes souhaitant se faire vacciner avec des professionnels de santé qui disposent de doses de vaccins non utilisées. Fin avril, le site comptait plus de 700 000 inscrits et avait permis à plus de 40 000 personnes de bénéficier d'une dose de vaccin. La vaccination est gratuite et il n'y a pas de frais à avancer.
Depuis le 3 mai, toute personne vaccinée peut demander, après avoir reçu son injection, une attestation de vaccination certifiée au format papier. Ce document comprend un QR Code qui, une fois scanné, peut être enregistré dans la fonctionnalité Carnet de l’application TousAntiCovid. Pour les personnes vaccinées avant cette date et pour tous les nouveaux vaccinés qui le souhaitent, une plateforme gérée par l’Assurance-maladie permettra de récupérer soi-même ce document certifié, précise le site Ameli, qui promet sa mise en ligne dans "la seconde quinzaine de mai”.
“Pour les personnes qui ne maîtrisent pas les outils numériques ou qui n’y ont pas accès”, l’attestation pourra être envoyée par courrier par l’Assurance-maladie. Par ailleurs, un dispositif d’assistance téléphonique gratuit est disponible au 0 800 08 71 48 (7 jours sur 7, de 9 heures à 20 heures). Un guide pour récupérer et stocker son attestation de vaccination est également disponible dans la foire aux questions de l’appli TousAntiCovid.
Pour pouvoir être scanné dans les autres pays qui mettront en place le système européen de carnet sanitaire, le code délivré par la France va cependant devoir être modifié. La nouvelle version sera disponible à partir du 21 juin. Pour en bénéficier, il faudra mettre à jour TousAntiCovid ou refaire les démarches pour obtenir une version papier de son attestation, a précisé Cédric O le 7 juin sur franceinfo. L’Union européenne prévoit cependant une période de six semaines après le lancement du carnet sanitaire européen, le 1er juillet, durant laquelle les anciens formats de justificatifs devront être acceptés aux frontières.
Publics concernés
La vaccination contre le Covid-19 est ouverte à tous les Français de 5 ans et plus depuis le 22 décembre 2021, date à laquelle elle est devenue accessible à tous les 5-11 ans. Quant à la campagne de rappel vaccinal, d’abord ouverte aux seuls majeurs, elle a été élargie aux plus de 12 ans le 24 janvier 2022.
Concernant les moins de 5 ans, les laboratoires Pfizer et Moderna mènent des essais sur l’efficacité de leur vaccin chez les enfants âgés de six mois à 5 ans. Pfizer a annoncé en décembre de premiers résultats insuffisants (en anglais) et a dit étudier un schéma vaccinal à trois doses. Le laboratoire a annoncé le 1er février le dépôt aux Etats-Unis d’une demande d’autorisation de son vaccin pour ce très jeune public.
La vaccination est désormais obligatoire pour de nombreuses professions, dont le personnel soignant et les pompiers. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé le renforcement de “l’obligation vaccinale des soignants et des pompiers en intégrant la troisième dose à partir du 30 janvier”.
La liste complète des métiers concernés est détaillée à l’article 12 de la loi sanitaire. L’ensemble du personnel des établissements de santé (hôpitaux, cliniques), des Ehpad, des centres et maisons de santé, des services de prévention et de santé au travail, des structures rattachées aux établissements de santé est concerné, y compris le secteur administratif. Cette mesure s’applique aussi aux étudiants qui exercent dans ces établissements. Les professionnels de santé libéraux, les aides à domicile accompagnant les personnes fragiles âgées ou handicapées font également partie de cette liste. Les transporteurs sanitaires et les pompiers (professionnels et bénévoles) sont aussi concernés. Les travailleurs qui refusent la vaccination obligatoire sont interdits d'exercer et leur salaire suspendu. Par ailleurs, le texte instaure une autorisation d'absence pour les professionnels qui doivent honorer un rendez-vous de vaccination sur leur temps de travail.
Pour d’autres professions, la vaccination n’est pas obligatoire, mais très fortement encouragée. Depuis le 30 août, les salariés des lieux où le pass sanitaire est étendu, comme les cinémas ou les restaurants, doivent être en mesure de présenter ce document. Tout salarié ne le présentant pas alors que son emploi l'exige peut voir son contrat suspendu. Cette suspension prend fin lorsque le salarié produit "les justificatifs requis" ou s’il se voit proposer un autre poste au sein de l'entreprise.
“L'extension du pass à d'autres lieux de travail” est “une hypothèse”, mais ”n'est pas aujourd'hui dans notre scenario de travail", a affirmé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal le 19 décembre.
A lire aussi : La vaccination est-elle obligatoire pour obtenir le pass sanitaire ?
Si la vaccination est ouverte à tous les adultes et enfants de plus de 5 ans, et le rappel vaccinal à tous les majeurs, la liste des comorbidités et des maladies associées à un risque de formes grave du Covid-19 donne toujours une indication des personnes pour lesquelles la vaccination est particulièrement importante. Elle est accessible sur cette page du ministère de la Santé.
>> Quelles sont les personnes pour qui la vaccination est contre-indiquée ?
Du côté des enfants, si la vaccination est désormais ouverte à tous à partir de 5 ans, elle avait d’abord été ouverte à ceux présentant le plus de risque de développer des formes graves du Covid-19. La liste des pathologies était la suivante : cardiopathies congénitales non corrigées, asthmes (pour lesquels il existe une nécessité de recours aux corticoïdes par voie générale, ou ayant nécessité une hospitalisation ou ALD), maladies hépatiques chroniques, maladies cardiaques et respiratoires chroniques, cancer en cours de traitement, maladie rénale chronique, handicap neuromusculaire sévère, maladies neurologiques, immunodéficience primitive ou secondaire (infection par le VIH ou induite par médicaments), obésité, diabète, hémopathies malignes, drépanocytose et trisomie 21. Les enfants de 5 à 11 ans “en contact étroit et rapproché” avec des personnes immunodéprimées pouvaient également être vaccinés.
La Haute Autorité de santé a finalement recommandé l’ouverture de la vaccination à la totalité des 5-11 ans, mais a invité à vacciner en priorité ces enfants fragiles (ainsi que les collégiens).
Parce qu'ils augmentent le risque d'hospitalisation et de décès liés au Covid-19. Le groupe Epi-Phare a publié une étude, le 9 février, afin de déterminer les facteurs de risques médicaux d'hospitalisation et de décès à l'hôpital pour Covid-19. Ces risques augmentent de manière exponentielle avec l'âge. "Par rapport aux 40-44 ans, le risque d'hospitalisation est doublé chez les 60-64 ans (décès multipliés par 12), triplé chez les 70-74 ans (décès multipliés par 30), multiplié par 6 chez les 80-84 ans (décès multipliés par 100) et par 12 chez les 90 ans et plus (décès multipliés par presque 300)". Les hommes ont 1,4 fois plus de risques d'être hospitalisés que les femmes et 2,1 fois plus de risques de décéder du Covid-19.
Sept pathologies augmentent nettement les risques d'hospitalisation et de décès : la trisomie 21 (risque d'hospitalisation x7, risque de décès x23), le retard mental (x4 et x7), la mucoviscidose (x4 et x6), l'insuffisance rénale chronique terminale sous dialyse (x4 et x5), le cancer actif du poumon (x3 et x4), les patients ayant bénéficié d'une transplantation rénale (x5 et x7) et d'une transplantation du poumon (x3 et x6).
Contre-indications
Les contre-indications médicales à la vaccination contre le Covid-19 ont été fixées par un décret publié le 8 août. La liste, plutôt succincte, regroupe :
• Les personnes ayant un antécédent d’allergie à l’un des composants des vaccins, "en particulier polyéthylène-glycols et par risque d'allergie croisée aux polysorbates". Elle doit être "documentée" au moyen de l'avis d'un allergologue.
• Les personnes ayant fait "une réaction anaphylactique au moins de grade 2" après avoir reçu une première dose de vaccin contre le Covid-19. Là encore à condition qu'une "expertise allergologique" ait établi cette réaction.
• Les personnes ayant déjà présenté des épisodes de syndrome de fuite capillaire.
• Les personnes chez qui s'est déclaré un effet secondaire "d'intensité sévère ou grave" après la première dose de vaccin contre le Covid-19, par exemple une myocardite ou un syndrome de Guillain-Barré. L'effet secondaire doit avoir été "attribué à la première dose de vaccin" à l'issue d'une "concertation médicale pluridisciplinaire".
• Les enfants ayant déclaré un syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique (PIMS) après une contamination par le virus.
• Le décret mentionne par ailleurs deux contre-indications “temporaires”, pour les personnes traitées par anticorps monoclonaux contre le Covid-19 et pour les personnes ayant subi des myocardites ou des péricardites avant d'avoir reçu une première dose de vaccin, si elles sont "toujours évolutives".
• Enfin, un autre décret, publié le 11 août, a ajouté à cette liste une nouvelle contre-indication pour les "personnes ayant présenté un syndrome thrombotique et thrombocytopénique" après avoir reçu une dose du vaccin d’AstraZeneca.
A lire aussi : Vaccination contre le Covid-19 : quels sont les (très rares) cas de contre-indication ?
Les recommandations concernant les femmes enceintes ont évolué. La vaccination "doit être priorisée dès que possible, selon l'accord passé entre le médecin et la patiente", assure la Haute Autorité de santé à franceinfo. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a quant à lui déclaré, le 20 juillet, que "ni la grossesse [au] premier semestre, ni la grossesse [au] dernier trimestre" n'étaient des contre-indications à la vaccination contre le Covid-19.
Avant ces déclarations, les autorités sanitaires ne recommandaient la vaccination qu'à partir du deuxième trimestre de grossesse. "Jusqu'à présent, nous n'avions pas communiqué sur une vaccination lors du premier trimestre par manque de recul scientifique et pour éviter l'amalgame entre fausse couche spontanée et vaccination, ce qui aurait freiné la campagne vaccinale”, explique à franceinfo la professeure Joëlle Belaisch Allart, présidente du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF).
Une étude a, depuis, été menée aux Etats-Unis sur d’éventuels effets indésirables. Elle porte sur plus de 35 000 femmes enceintes ayant bénéficié d’une première dose de vaccin à ARNm au cours de leur grossesse. “La fréquence des effets indésirables locaux et systémiques chez les futures mères est similaire à ce qui est observé dans la population générale”, souligne l’Agence nationale de sécurité du médicament, qui cite des travaux parus mi-juin (en anglais). D’autres études aboutissent (en anglais) au même résultat. Une étude similaire a été lancée en France.
Début mars, le Centre de référence sur les agents tératogènes, spécialisé dans les risques des médicaments et vaccins pendant la grossesse, précisait déjà que "les vaccins à ARNm et à vecteur viral contre la Covid-19 étant dépourvus de pouvoir infectant, il n'y a pas lieu de craindre une infection embryo-fœtale par le Sars-Cov 2 lors d'une vaccination en cours de grossesse".
Il n’existe pas d’étude sur le passage dans le lait. Mais “les mécanismes biologiques” ne permettent pas d’imaginer ”d’effet attendu chez le nourrisson et l’enfant allaités par une femme vaccinée”, précise l’ANSM. Des études au stade de prépublication montrent quant à elles l'existence d'une transmission de la protection vaccinale de la mère à l'enfant. Des anticorps neutralisants ont été retrouvés dans le lait maternel de plusieurs femmes américaines et israéliennes vaccinées.
Les personnes qui vivent avec le virus du VIH n'ont pas été exclues des études mais les données de ce groupe n'ont pas été incluses dans l'analyse de l'efficacité du vaccin de Moderna, par exemple. La Haute Autorité de santé recommande tout de même de leur proposer la vaccination, "quel que soit le nombre de CD4" (une protéine de surface dont le nombre détermine l'état immunitaire du patient).
Les personnes ayant un traitement immunosuppresseur et les personnes immunodéprimées (hors VIH) ont été exclues des études cliniques, rappelle la HAS (PDF). Mais la vaccination est tout de même recommandée dans ces situations, car ces populations font partie des personnes à risque de forme grave. Il convient d'en parler avec son médecin.
La vaccination n'est pas contre-indiquée chez les patients sous anticoagulants, à condition de prendre les précautions nécessaires. La Haute Autorité de santé en détaille quelques-unes : injection dans le muscle deltoïde, aiguille de petit calibre, pression ferme sur le point d'injection sans massage ni frottement (pendant deux minutes au moins…). Par ailleurs, le patient doit être informé du risque d'hématome avant de bénéficier du vaccin.
Oui, c’est possible. En ce qui concerne le vaccin contre la grippe et celui contre le Covid-19, ils peuvent même être administrés le même jour sans “aucun danger”, a estimé la Haute Autorité de santé dans une recommandation publiée le 27 septembre. Leur injection concomitante peut permettre "d'éviter tout délai dans l'administration de l'une ou l'autre de ces injections", fait valoir la HAS.
Pour les autres vaccins, la HAS avait déjà préconisé de respecter tout de même un intervalle minimum de 14 jours entre un vaccin contre le Covid-19 et un autre vaccin. Il est également conseillé, dans le cas d’injections nécessitant un rappel, "de ne pas faire un autre vaccin dans l'intervalle entre les deux doses de l'un ou l'autre des vaccins", précise la HAS. Enfin, si le vaccin contre le Covid-19 est administré par inadvertance dans les 14 jours suivant l'administration d'un autre vaccin, il n'est pas nécessaire de refaire une injection supplémentaire pour l'un ou l'autre de ces vaccins.
Prise de rendez-vous et conseils
En France, la dose de rappel ne peut être effectuée qu’avec les vaccins à ARN messager, de Pfizer ou de Moderna. Les personnes initialement vaccinées avec ceux de Janssen ou d’AstraZeneca reçoivent donc nécessairement un vaccin différent. Et celles vaccinées avec un vaccin à ARN messager peuvent aussi bien recevoir un rappel du même vaccin ou de son concurrent. “Aucune inquiétude, c’est pareil”, expliquait Olivier Véran début décembre, ce que plusieurs scientifiques ont confirmé à franceinfo. Les seules limites sont la recommandation de ne pas vacciner les moins de 30 ans avec le vaccin de Moderna et la disponibilité des doses.
La primovaccination, en revanche, se fait en général avec le même vaccin pour les deux doses. Des exceptions avaient été acceptées début 2021 pour les personnes de moins de 55 ans ayant reçu une première dose du vaccin d’AstraZeneca avant qu’il soit interdit à cette classe d’âge. Elles avaient reçu un vaccin à ARN messager pour leur deuxième dose. Pour le vaccin de Janssen, dont le schéma ne comprenait au départ qu’une injection, la Haute Autorité de santé a finalement recommandé de le compléter d’une dose d’un vaccin à ARN messager.
Si vous avez été contaminé après un schéma de vaccination complet, vous pouvez recevoir une dose de rappel à partir de trois mois après votre contamination.
Si vous avez été contaminé dans les 15 jours suivant une première dose de vaccin, vous devez toujours recevoir une deuxième dose, mais dans un délai de deux à six mois après votre contamination. Puis une dose de rappel dans les mêmes délais que le reste des vaccinés.
Si vous avez été contaminé après une seule dose de vaccin, plus de 15 jours après l’injection, votre vaccination est considérée comme une vaccination initiale complète. Vous pouvez recevoir une dose de rappel à partir de trois mois après votre contamination.
Si vous avez été contaminé sans avoir reçu aucune dose, une seule injection suffit pour que la vaccination initiale soit considérée comme complète. Cette injection peut avoir lieu à partir de deux mois après votre infection. Vous pouvez ensuite recevoir une dose de rappel trois mois après la dernière injection, selon le même calendrier que les autres vaccinés.
L’Assurance-maladie a créé un site internet permettant de vous aider à trouver la date à partir de laquelle vous pouvez effectuer votre rappel en fonction de votre situation.
De moins en moins, d’autant plus que les vaccins d’AstraZeneca et de Janssen ne sont quasiment plus utilisés en France.
Des restrictions ont été émises au fil du temps en fonction des effets indésirables constatés sur les différents vaccins. Pour la première dose, il était possible de recourir à l’un des quatre vaccins autorisés en France : ceux d’AstraZeneca, Janssen, Moderna et Pfizer-BioNTech. Le 19 mars 2021, la Haute Autorité de santé a recommandé de réserver le vaccin d’AstraZeneca aux 55 ans et plus, en raison d’"évènements graves thromboemboliques et hémorragiques" survenues chez des personnes vaccinées avec ce produit. Le 9 juillet 2021, elle émettait la même recommandation pour le vaccin unidose de Janssen, qui est également réservé aux plus de 55 ans et nécessite une dose de rappel dans les quatre semaines.
En ce qui concerne la dose de rappel, elle doit nécessairement se faire avec un vaccin à ARN messager, jugé plus efficace contre le variant Delta, selon la Haute Autorité de santé, dans un communiqué du 23 août. Il s’agit donc soit du vaccin de Pfizer-BioNTech, soit de celui développé par Moderna. A une réserve près concernant ce dernier : il ne doit plus être administré aux moins de 30 ans en raison d’un risque de myocardite.
Cela doit rester exceptionnel. En effet, il ne faut “pas perturber la chaîne logistique”, expliquait la direction générale de la santé au Parisien, début mai. Les doses sont allouées en fonction des bassins de population. Un afflux de vacanciers dans les centres pourrait bouleverser les calculs. En conséquence, les Français sont “encouragés à recevoir leurs deux injections au même endroit”, ajoute le ministère de la Santé sur son site. Afin de gérer au mieux les départs en vacances, les autorités ont préféré assouplir le délai entre les deux choses. Il est vivement recommandé de recevoir ses deux doses au même endroit.
Les plateformes de réservation prévoient tout de même la possibilité de réserver un second rendez-vous dans un centre, même s’il n’est pas relié à la première dose. Il s’agit d’une simple tolérance. Le cas échéant, il ne faut pas oublier d’annuler le second rendez-vous pris dans le centre initialement prévu.
Cela ne semble pas utile, sauf si vous avez été en contact avec une personne malade. Si vous avez eu le Covid-19, il suffit, comme expliqué plus haut, d'attendre trois mois après le début des symptômes, voire de prendre conseil auprès de votre médecin. Par ailleurs, la HAS ne recommande pas la réalisation d'une sérologie pour appuyer la décision de vaccination, car celle-ci "ne permet pas d'attester d'une immunité face au virus". Il est encore difficile, à l'heure actuelle, de définir "le marqueur immunologique de protection contre le Sars-Cov-2”, détaille la Haute Autorité de santé.
Les tests sérologiques, qui recherchent dans le sang la présence d’anticorps contre le Covid-19 témoignant d’une contamination antérieure, sont accessibles (et payants) de longue date dans les laboratoires. Il n’est pas obligatoire de faire un test sérologique avant de se faire vacciner, et un test sérologique positif n’est pas considéré comme une preuve d’infection permettant de recevoir une dose de moins lors de sa vaccination.
Après avoir jugé dans un premier temps que la sérologie n’était “pas pertinente” pour juger de la nécessité de vacciner, la Haute Autorité de santé avait changé d’avis en juin 2021, recommandant de faire passer un test sérologique, rapide et facultatif, aux patients dans les centres de vaccination, avant la première injection. Des expérimentations ont été menées à Paris et Lyon. Mais le dispositif n’a jamais été généralisé.
Les tests sérologiques n’ont aucune utilité pour savoir si une personne a été infectée par le virus si elle a déjà reçu une ou plusieurs doses de vaccin, car il est impossible de distinguer la réponse immunitaire déclenchée par une infection ou par une vaccination.
Le rendez-vous commence avec un questionnaire, qui permet de vérifier que vous êtes bien éligible à la vaccination et que vous ne présentez pas de contre-indications. Après l'injection, vous devrez patienter quinze minutes sur place avant de pouvoir repartir – il s'agit là d'une simple mesure de précaution, pour veiller à l'absence de réaction allergique.
Ce délai passé, une attestation de vaccination vous sera remise. Elle contient notamment le QR code faisant figure de pass sanitaire, et un autre QR code vous permettant d’ajouter votre certificat à l’application TousAntiCovid.
En cas d'effet indésirable éventuel après votre injection, vous pouvez en avertir le professionnel de santé ou vous rendre sur la plateforme signalement.social-sante.gouv.fr.
Pour être vaccinés, les mineurs de moins de 16 ans doivent par ailleurs présenter une attestation (PDF) prouvant qu’ils ont l’autorisation de leurs parents, et être accompagnés de l’un d’eux lors de l’injection.
Cette question a notamment fait l'objet d'un débat en Russie, début décembre, après des consignes gouvernementales prônant deux semaines d'abstinence avant la première injection et trois semaines après la seconde, soit deux mois au total en comptant l'intervalle. "Si vous voulez être forts et avoir une réponse immunitaire forte, ne buvez pas d'alcool", a notamment déclaré la responsable de l'agence sanitaire russe. En France, le Haut Conseil de la santé publique avait d'ailleurs classé la surconsommation d'alcool parmi les facteurs pouvant expliquer une non-réponse au vaccin contre l'hépatite B.
Cette durée de deux mois semble toutefois exagérée et ne repose sur aucune donnée scientifique. Interrogé à ce propos par New Scientist (en anglais), le responsable du centre Gamaleïa de Moscou a simplement évoqué la nécessité d'adopter un comportement responsable, comme pour tous les vaccins, afin de laisser le corps former une réponse immunitaire dans de bonnes conditions – au moins pendant trois jours avant et après. Les fabricants Pfizer et Moderna n'ont émis aucun avertissement sur ce point, qui reste mal documenté scientifiquement.
Pass vaccinal, vie sociale et voyages
Le pass sanitaire étant devenu un pass vaccinal, une preuve de test négatif de dépistage du Covid-19 ne suffit plus pour accéder à certains lieux, depuis le 24 janvier. Ce sésame concerne toutes les personnes, à partir de 16 ans.
Pour les plus de 18 ans. Pour que votre pass vaccinal soit valide, vous devez présenter un schéma vaccinal complet, c'est-à-dire deux doses ou une seule (selon le vaccin), puis une dose de rappel "dans le délai imparti". A partir du 15 février, ce délai sera abaissé à quatre mois après la dernière injection, contre sept mois précédemment. L'Assurance-maladie vous aide à calculer la date à laquelle vous devez recevoir votre rappel.
Si vous ne disposez pas encore d’un schéma vaccinal complet, vous pouvez bénéficier d'un pass vaccinal temporaire dès la première dose en vous engageant à recevoir la deuxième injection dans un délai d'un mois. "Dans l'attente du remplacement de leur pass sanitaire par un pass vaccinal, ces personnes doivent présenter un test négatif", précise le site Vie-publique.fr. Un certificat de rétablissement après une infection au Covid-19 peut également faire office de pass vaccinal, au moins 11 jours après un test positif et jusqu'à quatre mois après.
Pour les jeunes âgés de 16 à 17 ans. Le pass vaccinal peut être valable avec un simple schéma vaccinal à deux doses, même si le rappel est possible.
Pour les adolescents de 12 à 15 ans. Cette tranche d’âge n’est pas soumise au pass vaccinal, même si la campagne de rappel de vaccination lui est ouverte depuis le 24 janvier. Les adolescents de 12 à 15 ans restent toutefois concernés par le pass sanitaire, qui inclut la possibilité de présenter la preuve d'un test négatif de moins de 24 heures pour accéder aux lieux où il s’applique.
Le pass vaccinal remplace, depuis le 24 janvier 2022, le pass sanitaire précédemment en vigueur pour accéder aux bars, discothèques et restaurants, "à l'exception de la restauration collective, de la vente à emporter de plats préparés et de la restauration professionnelle routière et ferroviaire", précise le gouvernement. Il est également requis pour accéder aux lieux de loisirs tels que les cinémas, musées, théâtres, "enceintes sportives, salles de sport et de spectacle" ainsi que les "foires, séminaires et salons professionnels", liste le gouvernement.
Ce pass devient également obligatoire pour les transports interrégionaux (qu'il s'agisse des trains, des bus ou de l'avion) et les préfets peuvent décider de l'imposer pour accéder à des grands magasins et centres commerciaux.
Les salariés qui devaient déjà présenter un pass sanitaire sur leur lieu de travail - dans un cinéma, une bibliothèque publique ou dans un restaurant - sont également soumis au pass vaccinal. Un "justificatif d'engagement dans un schéma vaccinal" est toutefois suffisant pour continuer à travailler dans ces secteurs, pour les personnes en voie d’obtenir un schéma vaccinal complet (c'est-à-dire deux doses ou une seule, en fonction du vaccin, puis une dose de rappel "dans le délai imparti", selon le gouvernement).
Un pass sanitaire, pour lequel un dépistage négatif récent est valable, suffit toutefois pour accéder aux établissements médicaux et médico-sociaux, que vous soyez un patient ou un accompagnateur. Aucun pass n'est demandé pour entrer, en cas d'urgence, dans les hôpitaux, cliniques et Ehpad. Le pass vaccinal n'est pas non plus obligatoire en cas de "motif impérieux d'ordre familial ou de santé" pour prendre des transports interrégionaux. Il faut alors simplement présenter un test négatif.
Pour l’heure, la vaccination obligatoire concerne uniquement certaines professions, en particulier le personnel des hôpitaux et autres établissements de santé, et les pompiers. A partir du 30 janvier, ces professionnels devront avoir reçu une dose de rappel.
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Dans d’autres professions, la vaccination n’est pas obligatoire mais très fortement encouragée. Depuis le 30 août, les salariés des lieux où le pass sanitaire est exigé, comme les cinémas ou les restaurants, doivent être en mesure de présenter ce document. Cette suspension prend fin lorsque le salarié produit "les justificatifs requis" ou s’il se voit proposer un autre poste au sein de l'entreprise, prévoit la loi sanitaire. L’élargissement de cette règle à d’autres professions est une “hypothèse”, mais elle n’est pas privilégiée, affirmait le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, le 19 décembre.
Il existe déjà un pass sanitaire. Il ne rend pas la vaccination obligatoire, mais pénalise la non-vaccination, car il est indispensable pour les Français majeurs d’en disposer pour accéder à certains lieux, comme les cafés, restaurants et bars, ou prendre certains modes de transport longue distance. Le gouvernement prépare un projet de loi qui ferait de ce pass sanitaire un pass vaccinal, en le réservant aux personnes vaccinées ou rétablies d’une contamination récente, excluant la possibilité de l’obtenir grâce à un test négatif. L’exécutif compte présenter le texte fin décembre, pour une application mi-janvier, selon les informations de France Télévisions.
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Instaurer une vaccination obligatoire pour toute la population est une hypothèse qui “existe”, a par ailleurs déclaré Emmanuel Macron lors de son interview diffusée le 15 décembre. "Nous sommes quasiment à l'obligation vaccinale, quand vous avez 90% des personnes qui peuvent se faire vacciner qui l'ont fait", a estimé le président de la République. Sa position a progressivement évolué. "Je veux être clair, je ne rendrai pas la vaccination obligatoire", déclarait-il en novembre 2020. En juin dernier, il jugeait finalement qu’il faudrait "peut-être se poser la question", si “la science” prouvait la nécessité de vacciner 80 à 90% de la population et si ce seuil n'était pas accessible par le volontariat. "En fonction de l'évolution de la situation, nous devrons nous poser la question de la vaccination obligatoire pour tous les Français", avait-il renchéri dans son allocution du 12 juillet.
C’est le ministère de la Santé, et non l’employeur, qui définit si la vaccination est obligatoire pour certains métiers, rappelle le ministère du Travail. Ainsi, conformément à la loi sanitaire, des professionnels du secteur du soin, comme le personnel des établissements de santé ou les aides à domicile accompagnant les personnes fragiles âgées ou handicapées, sont soumis à la vaccination obligatoire. La liste détaillée des professions concernées par cette obligation vaccinale est à retrouver en cliquant sur le lien ci-dessous.
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L’instauration de cette obligation vaccinale est toutefois progressive. Une tolérance est accordée pour ceux qui ont reçu une seule dose dans le cadre du schéma vaccinal à plusieurs injections. Jusqu’au 15 octobre inclus, ces derniers seront autorisés à exercer leur activité à condition de présenter le résultat négatif d'un test virologique. Quant aux travailleurs qui refusent la vaccination obligatoire, ils seront interdits d'exercer et verront leur salaire suspendu. Par ailleurs, le texte instaure une autorisation d'absence pour les professionnels qui doivent se rendre à un rendez-vous pour se faire vacciner sur leur temps de travail.
Dans les secteurs où cette obligation s’applique, ce sont les employeurs qui sont chargés d’opérer des contrôles pour vérifier que les travailleurs se plient à la règle, prévoit l’article 13 de la loi sanitaire. "Pour ce qui est d’un soignant dans un établissement hospitalier, c’est la direction de l’hôpital qui devra contrôler, pour un professionnel de santé libéral c’est l’Agence régionale de santé et la caisse primaire d’Assurance-maladie qui devront faire le contrôle", avait déjà déclaré le 13 juillet le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sur Europe 1.
S’il n’exerce pas dans un secteur concerné par la vaccination obligatoire, un employeur ne peut pas imposer à un salarié de se faire vacciner, ni prendre une quelconque mesure contre lui du fait de sa non-vaccination. L’employeur n’a de toute façon pas le droit de demander à un salarié s’il est vacciné ou non contre le Covid-19. Cette information est couverte par le secret médical.
Toutefois, depuis le 30 août, les salariés des lieux où le pass sanitaire est exigé pour les clients, comme les cinémas et les restaurants, doivent aussi être en mesure de présenter ce document. Mais il ne s’agit pas d’une obligation vaccinale au sens strict, puisque le pass sanitaire peut également être obtenu par la preuve d’un test de dépistage négatif récent ou celle d’une immunité acquise après avoir contracté le Covid-19.
Pour l'heure, en France, les personnes qui ont bénéficié d’un schéma vaccinal complet doivent continuer de porter le masque et de respecter les gestes barrières. Dans un avis publié le 25 avril, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a toutefois estimé que les personnes complètement vaccinées pouvaient abandonner le masque dans le cadre privé, en milieu intérieur fermé, à condition "de respecter les autres mesures barrières", comme la distanciation physique et l'aération des pièces. Cette recommandation ne s'applique pas en présence d'une personne qui “présente un facteur de risque de formes graves (âge, comorbidité)” ou qui n'a pas bénéficié d'un schéma vaccinal complet.
Par ailleurs, les règles ont évolué concernant les personnes cas contacts vaccinées. Elles ne sont plus tenues de s’isoler, prévoit une note de la direction générale de la santé du 27 juillet. Elles doivent cependant réaliser un premier test de dépistage immédiatement après avoir été informées de leur statut de cas contact, et un second sept jours après le dernier contact avec la personne contaminée. Il leur est également recommandé de porter un masque dans l’espace public ou encore de limiter leurs interactions sociales. Cette décision s’appuie notamment sur une recommandation du HCSP du 18 juin, établie en prenant en compte l’émergence des variants, le déploiement de la vaccination, l’efficacité des vaccins et l’effet de la vaccination sur la transmission du virus chez les personnes vaccinées.
Aucun don de sang n'est possible en cas de symptômes, rappelle l'Etablissement français du sang – bien que le virus ne soit présent dans le sang qu'en cas de forme sévère. Il faut attendre 28 jours après l'arrêt de symptômes grippaux ou évocateurs du Covid-19 pour se présenter à une collecte, et ce délai est porté à 42 jours dans le cas d'un pronostic avéré de Covid-19. Il est possible de donner son sang après une injection de vaccin, "sans aucun délai d'ajournement à respecter", sauf dans le cas de vaccinations à l'étranger ou dans le cadre d'un essai vaccinal, qui imposent de respecter un délai.
Pour les résidents français, ce sont les attestations certifiées de vaccination, les résultats de tests de dépistage PCR ou antigéniques ou les certificats de rétablissement du Covid-19 qui servent de sésame pour franchir les frontières européennes depuis le 1er juillet. Ces documents peuvent être présentés sur l'application TousAntiCovid ou sous forme papier.
Le site du gouvernement explique que, depuis le 25 juin, les certificats de tests ou de vaccination sont directement transmis au format européen, en version bilingue (français et anglais). Si vous avez complété votre schéma vaccinal avant cette date, vous pouvez récupérer un certificat conforme aux normes du pass sanitaire européen via le téléservice de l’Assurance-maladie ou auprès de votre professionnel de santé. En ce qui concerne le certificat de rétablissement du Covid-19, il s’agit d’un test PCR positif effectué il y a plus de 11 jours et il y a moins de six mois, prévoit un décret du 8 juillet. Vous pouvez vous le procurer en vous rendant sur le portail SI-DEP, comme pour les tests négatifs. Enfin, si vous aviez déjà importé votre document dans l’application TousAntiCovid avant le 1er juillet, celui-ci a été automatiquement converti au format européen, ajoute le site du gouvernement.
Ce n’est pas une nécessité. Aujourd'hui, la France continue d'encadrer les déplacements à l’étranger de ses résidents, mais ne réserve aucune destination aux personnes vaccinées. Avoir bénéficié d’une vaccination complète permet simplement, depuis le 9 juin, de ne pas justifier d’un motif impérieux pour se rendre dans un pays classé “orange”, comme le Mexique, la Chine ou la plupart des pays d’Afrique. A compter du 21 juillet, les personnes non vaccinées devront aussi justifier d'un motif impérieux pour se déplacer entre la Martinique et l'Hexagone, rapporte la préfecture de la Martinique. Cette règle s'applique déjà, depuis le 12 juillet, pour les voyages entre la Martinique et la Guadeloupe.
Pour se rendre dans un pays “rouge”, toute personne, même vaccinée, doit en revanche justifier d’un motif impérieux et présenter la preuve d’un résultat négatif de test PCR ou antigénique de moins de 48 heures. Vous pouvez retrouver en détail toutes ces informations sur le portail de l’administration française.
Les conditions de voyage à l’étranger dépendent surtout des règles fixées par les pays de destination. Pensez donc à vous renseigner, avant votre départ, sur le site du ministère des Affaires étrangères. Dans les pays qui participent au système de certificat sanitaire européen, qui est entré en vigueur le 1er juillet, être vacciné est une des façons de pouvoir franchir la frontière. Un test PCR ou antigénique négatif ou une preuve d'une infection antérieure suffisent également. Les règles sont plus disparates dans le reste du monde. Certains pays permettent aux personnes vaccinées d'entrer sans condition, mais aucun pays ne réserve l'entrée sur son territoire aux seules personnes vaccinées.
Avoir reçu un vaccin contre le Covid-19 peut donc faciliter considérablement les voyages, mais n'est pas obligatoire. Par ailleurs, la liste des vaccins acceptés est susceptible de varier selon les pays.
Tout dépend de la destination. L’Union européenne a décidé de créer un système de certificat numérique, que tous ses Etats membres doivent accepter, et qui permet à ses détenteurs de prouver qu’ils ont bien été vaccinés (ou testés négatifs). Ce certificat a officiellement été mis en place le 1er juillet, mais certains pays avaient anticipé cette règle, comme l’Espagne, où les touristes vaccinés sont les bienvenus depuis le 7 juin, ou la France, qui leur a ouvert ses frontières depuis le 9 juin.
Bruxelles affirme qu’un Européen vacciné ne doit pas pouvoir être bloqué à la frontière d’un Etat membre, mais n’exclut pas des exceptions si elles sont justifiées par la situation sanitaire. Les pays participants doivent accepter les personnes ayant reçu l’un des quatre vaccins autorisés dans l’UE, mais peuvent aussi accepter d’autres vaccins s'ils le souhaitent, selon le texte adopté par le Parlement européen.
Depuis le 9 juin, la France ne demande plus à ses résidents vaccinés de justifier d’un motif impérieux pour se rendre dans un pays extérieur à l’UE, à l’exception d'une liste rouge d’une vingtaine de pays. Mais les règles des pays de destination s’appliquent toujours. Certains pays, comme la Turquie, acceptent la plupart des voyageurs vaccinés sans les soumettre à un test PCR ou une quarantaine. Mais ils restent minoritaires par rapport aux pays qui demandent un test à tous les entrants ou qui restent fermés aux voyageurs français ou étrangers en général.
Pour entrer sur le sol français depuis le 9 juin, les personnes vaccinées en provenance d’un pays classé "vert" (c’est-à-dire d’un pays de l'espace européen, de l’Arabie saoudite, de l’Australie, de Bahreïn, de Brunei, du Canada, du Chili, des Comores, de Corée du Sud, des États-Unis, de Hong Kong, d’Israël, du Japon, de Jordanie, du Liban, de la Nouvelle-Zélande, de Singapour, de Taïwan, de l’Ukraine, de l’Uruguay et du Vanuatu) n’ont plus à justifier d’un test négatif. En revanche, tout voyageur en provenance d’un pays classé "orange" ou "rouge", même vacciné, doit présenter le résultat négatif d’un test PCR ou antigénique de moins de 48 heures, détaille le site du ministère des Affaires étrangères.
Le pass sanitaire, qui était en vigueur jusqu'au 23 janvier 2022 en France, permettait d'accéder à certains lieux après une vaccination considérée comme complète, un résultat de test positif datant de plus de 11 jours et moins de six mois constituant une preuve de rétablissement du Covid-19 ou encore un résultat négatif d’un test de dépistage (PCR, antigénique ou autotest réalisé sous la supervision d’un professionnel de santé) de moins de 24 heures.
Depuis le 24 janvier, il a été remplacé par le pass vaccinal, qui n'est activé qu'après une vaccination complète ou un rétablissement du Covid-19 ou dans le cas de certaines contre-indications à la vaccination. Le test négatif ne fait plus foi. Ce pass vaccinal est demandé, en France, aux personnes âgées de 16 ans et plus pour accéder à divers lieux de loisirs, aux restaurants ou aux transports publics interrégionaux, par exemple. Les adolescents de 16 et 17 ans sont toutefois, à ce stade, dispensés de la dose de rappel pour activer leur pass vaccinal. La campagne de rappel vaccinal a débuté le 24 janvier pour les 12-17 ans, sans obligation.
Les jeunes âgés de 12 à 15 ans restent soumis à l'obligation de présenter le pass sanitaire pour l'accès à ces activités de loisirs, aux restaurants ou encore aux transports publics interrégionaux. Aucun pass n'est requis pour les enfants de moins de 12 ans pour ces activités.
Oui, mais seulement pour les adolescents de moins de 12 à 15 ans. Le pass sanitaire a été remplacé le 24 janvier 2022 par le pass vaccinal, qui n'est activé qu'après une vaccination complète ou un rétablissement du Covid-19. Le pass vaccinal est désormais demandé aux personnes âgées de 16 ans et plus. Les adolescents de 16 et 17 ans sont toutefois, à ce stade, dispensés de la dose de rappel pour activer leur pass vaccinal. La campagne de rappel vaccinal a débuté le 24 janvier pour les 12-17 ans, sans caractère obligatoire.
Les jeunes âgés de 12 à 15 ans restent soumis à l'obligation de présenter leur pass sanitaire pour l'accès à des activités de loisirs, à des restaurants ou encore aux transports publics interrégionaux. Pour être valable, ce pass nécessite une preuve de vaccination, un résultat de test positif datant de plus de 11 jours et moins de six mois constituant une preuve de rétablissement du Covid-19, ou un résultat négatif d’un test de dépistage (PCR, antigénique ou autotest réalisé sous la supervision d’un professionnel de santé) de moins de 24 heures. Aucun pass n'est requis pour les enfants de moins de 12 ans pour ces activités.
Pour que votre pass vaccinal soit valide, vous devez présenter un schéma vaccinal complet, c'est-à-dire deux doses ou une seule (selon le vaccin), puis une dose de rappel "dans le délai imparti", explique le gouvernement. A partir du 15 février, ce délai sera abaissé à quatre mois après la dernière injection, contre sept mois précédemment. L'Assurance-maladie vous aide à calculer la date à laquelle vous devez recevoir votre rappel.
Si vous ne disposez pas encore de schéma vaccinal complet, vous pouvez bénéficier d'un pass vaccinal temporaire dès la première dose en vous engageant à recevoir la deuxième injection dans un délai d'un mois. "Dans l'attente du remplacement de leur pass sanitaire par un pass vaccinal, ces personnes doivent présenter un test négatif", précise Vie-publique.fr. Un certificat de rétablissement après une infection au Covid-19 peut également fonctionner comme pass vaccinal, au moins 11 jours après le test positif et jusqu'à six mois après.
Les personnes infectées après deux doses de vaccin pourront conserver leur pass vaccinal, même sans dose de rappel, a annoncé le ministre de la Santé, Olivier Véran, mercredi 2 février, sur BFMTV. "Pour bénéficier du pass vaccinal, il faut que notre système immunitaire ait été stimulé au moins trois fois", a-t-il expliqué.
Pour vérifier la validité de votre pass vaccinal, vous pouvez scanner le QR code qui y est associé à l'aide de l'application TAC Verif (sur iOS ou Android), utilisée notamment par les professionnels de la restauration.
Attestation de vaccination et application
Les personnes chargées du contrôle du pass sanitaire ne doivent pas être au courant de votre état de santé, explique la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), dans un avis publié le 12 mai. Elles doivent seulement pouvoir vérifier que le pass présenté est bien celui de la personne qui l'utilise. Seule votre identité doit donc être mentionnée, et non les autres informations sur votre certificat, qu'il provienne d'une vaccination ou d'un test.
Si vous utilisez l'application TousAntiCovid, celle-ci vous permet de présenter un QR code accompagné de votre prénom et nom. Mais attention, à l’ouverture de la rubrique “Mon carnet”, le certificat présente les données d'identité, mais aussi les données de santé, c'est-à-dire si le certificat provient d'un test ou d'une vaccination. Il faut donc veiller à appuyer quelques secondes sur le QR code pour que s'affiche une page blanche avec la seule mention du code et de votre identité.
Si vous présentez une version papier du certificat, l'Assurance-maladie conseille de plier l’attestation. En effet, deux colonnes apparaissent sur le document fourni en cas de vaccination : l'une propose un QR code avec votre identité, l'autre énonce les détails de l'injection (laboratoire, date...) ainsi qu'un deuxième QR code pour importer le certificat dans l'application TousAntiCovid. Seule la première colonne présente des informations exigées dans le cadre du pass sanitaire. Exposer seulement cette colonne vous permet de ne pas dévoiler vos données personnelles de santé.
L'application TousAntiCovid a été mise à jour en avril et intègre désormais un "carnet". Il permet de présenter le résultat certifié (positif ou négatif) d'un test de dépistage du Covid-19 ou une attestation de vaccination dans l'application. "Il n'y a pour l'instant aucune nouvelle obligation, mais une nouvelle fonctionnalité pour simplifier le passage des frontières", d’après le cabinet de Cédric O, secrétaire d'Etat chargé de la Transition numérique.
Cela doit faciliter les passages aux frontières, mais l'un des objectifs annoncés est également de lutter contre de possibles fraudes aux tests falsifiés. La France se conforme ainsi aux requêtes de l'Union européenne, qui a demandé aux Etats membres de mettre en place un système de ce genre d'ici le 17 juin. Il s'agit donc d'une première étape sur la certification des tests, permettant une harmonisation des pratiques au niveau européen.
L’attestation de vaccination, qui est l’un trois documents qui peut être présenté dans le cadre du pass sanitaire, n’est valable que lorsque le schéma vaccinal est considéré comme “complet”, explique le site Service-public.fr.
Pour les vaccins à double injection (Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca), le pass est désormais valable sept jours après réception de la seconde dose, contre 14 auparavant, a annoncé, le 13 juillet, le ministre de la Santé. Ce nouveau délai ne s’applique toutefois qu’à l’échelle de la France. Si vous comptez voyager à l’étranger, une période de deux semaines après la seconde injection reste en vigueur.
“Au niveau de l’harmonisation européenne, le travail reste à faire”, a reconnu Olivier Véran.
Pour le vaccin unidose de Janssen (laboratoire Johnson&Johnson), ce délai est de quatre semaines après l’injection. Enfin, pour les personnes qui ont contracté le Covid-19, et qui ne reçoivent donc qu’une dose de vaccin, le certificat de vaccination devient valable deux semaines après l’injection.
A lire aussi : Comment fonctionne le "carnet" de l'application TousAntiCovid ?
Si vous résidez dans l’un des pays de l'Union européenne, à Andorre, en Islande, au Liechtenstein, à Monaco, en Norvège, au Royaume-Uni ou en Suisse, le certificat Covid numérique qui vous a été délivré est accepté en France. Vous n’avez aucune démarche à effectuer, explique le site France Diplomatie.
Pour les Français vaccinés résidant dans un autre pays, un dispositif spécifique a été mis en place depuis le 2 août. Pour en bénéficier, il faut avoir reçu l’un des quatre vaccins acceptés par l’Agence européenne des médicaments (Pfizer, Moderna, AstraZeneca et Janssen). Le flou demeure pour les personnes ayant reçu un autre vaccin, comme le Spoutnik V russe ou le Sinovac chinois. Il vous faudra ensuite télécharger et remplir un formulaire disponible sur le site France Diplomatie. Une fois ce formulaire complété, plusieurs justificatifs vous seront demandés : une pièce d'identité française, votre certificat de vaccination délivré dans le pays tiers ainsi que votre justificatif de résidence à l'étranger. La demande devra être envoyée par e-mail à l'adresse correspondant à votre pays de résidence à l'étranger, et que vous pouvez retrouver sur le site. Une fois votre dossier traité, un courriel contenant le QR code vous sera adressé.
Efficacité des vaccins
Il est difficile de comparer les données d'efficacité des différents vaccins, car les critères d'évaluation ne sont pas toujours les mêmes lors des essais cliniques et des études académiques. C'est un exemple parmi d'autres, mais le laboratoire Pfizer a recueilli ses données sept jours après la seconde dose, contre quatorze pour Moderna. Voici néanmoins les données dont nous disposons.
Pfizer-BioNTech. Le vaccin est efficace à 97% contre les cas symptomatiques et les formes graves de Covid-19, selon une étude en conditions réelles en Israël. Dans un communiqué commun, paru le 11 mars, le ministère de la Santé et le laboratoire ajoutent que le vaccin est également efficace à 94% contre les formes asymptomatiques. Ces données n'ont pas encore fait l'objet d'une publication détaillée. Fin février, une étude menée sur près de de 600 000 personnes vaccinées en Israël (avec un groupe témoin équivalent) avait été publiée dans le New England Journal of Medicine. L'efficacité était évaluée à 92% pour les formes asymptomatiques (46% après une dose), 94% pour les hospitalisations (74% après une dose) et 92% pour les formes graves (62% après une dose). L'efficacité avait été mesurée à 95% contre les formes graves, lors des essais cliniques.
Moderna. L'efficacité avait été mesurée à 94,1% sur les formes symptomatiques, lors des essais cliniques menés par le laboratoire.
AstraZeneca. Après une seule dose, le vaccin est efficace à 94% pour prévenir les hospitalisations (85% après une dose du vaccin de Pfizer-BioNTech), selon une étude en vie réelle menée sur 500 000 personnes en Ecosse, qui doit encore faire l'objet d'une relecture. Plus largement, l'efficacité avait été mesurée à 70% lors des essais cliniques menés par le laboratoire, avec toutefois une différence entre le schéma avec une demi-dose puis une dose (90%) et le schéma avec deux doses complètes (62%), qui est celui adopté dans les campagnes vaccinales.
Johnson & Johnson. L'efficacité de ce vaccin a atteint 85,4% contre les formes graves lors des essais cliniques, quatre semaines après l'injection unique (76,7% après deux semaines). Dans le cas des formes modérées à sévères, l'efficacité atteignait 72% aux Etats-Unis, 66% au Brésil et 57% en Afrique du Sud – des résultats contrastés, sans doute en raison des différents variants en circulation.
A titre de comparaison, l'efficacité du vaccin contre les grippes saisonnières oscille entre 60 et 70% selon les années, parmi les populations jeunes. L'OMS considère que l'efficacité d'un vaccin doit atteindre au minimum 50% pour permettre sa mise sur le marché.
L'émergence de certains variants (Alpha identifié au Royaume-Uni, Beta identifié en Afrique du Sud, Gamma identifié au Brésil, Delta identifié en Inde...) met à l'épreuve les vaccins disponibles sur le marché. Ces variants comportent en effet de petites mutations sur la zone du virus ciblée par les anticorps développés grâce à la vaccination. Des études scientifiques doivent permettre d’établir si ces mutations sont susceptibles ou non de diminuer l'efficacité des vaccins sur le virus.
"Tous les variants du virus du Covid-19 qui sont apparus jusqu'à présent répondent aux vaccins disponibles et approuvés" par l'Organisation mondiale de la santé (c’est le cas des quatre autorisés en France), avait assuré Hans Kluge, le directeur de l’OMS Europe, le 20 mai. Le patron du laboratoire BioNTech a quant à lui déclaré le 10 août qu’il n’était “pas encore” nécessaire d’adapter son vaccin aux variants et qu’il valait mieux miser sur l’administration d’”une dose de rappel”. "Il est possible que dans les six à 12 mois prochains, un variant émerge et requière l'adaptation du vaccin, mais ce n'est pas encore le cas", selon lui.
Les données disponibles à ce jour tendent toujours à montrer que les vaccins restent efficaces face au variant Alpha identifié au Royaume-Uni. Concernant le variant Delta, désormais majoritaire en France, l'efficacité des vaccins à ARN messager (Pfizer, Moderna) et du vaccin d'AstraZeneca sur la prévention des formes graves "est établie", rapporte la HAS dans une note publiée le 9 juillet. Les variants Beta et Gamma sont tous deux porteurs d’une mutation susceptible de diminuer la réponse aux anticorps neutralisants. Des données publiées par l’Institut Pasteur en juillet sont toutefois encourageantes et suggèrent qu'un schéma vaccinal complet avec un vaccin à ARN messager protège à 77% d'une contamination au variant Beta.
Pour en savoir plus sur l’efficacité des vaccins contre chacun des principaux variants, vous pouvez vous référer aux questions suivantes :
Quelle est l'efficacité des vaccins contre le variant B.1.1.7, ou Alpha, identifié au Royaume-Uni ?;
Quelle est l'efficacité des vaccins contre le variant B.1.351, Beta, identifié en Afrique du Sud ?;
Quelle est l’efficacité des vaccins contre le variant P.1, Gamma, identifié au Brésil ?;
Quelle est l'efficacité des vaccins contre le variant B.1.617, Delta, identifié en Inde ?;
Le vaccin de Pfizer-BioNTech reste efficace contre ce variant. Les données d’une vaste étude en vie réelle menée en Israël, publiées le 5 mai dans la revue médicale The Lancet (en anglais), suggèrent une protection de l’ordre de 95,3% de ce vaccin contre les contaminations, de 97,2% contre les hospitalisations et à 96,7% contre les décès. Une autre étude des autorités de santé britanniques (en anglais) révélée le 22 mai; mais qui n’a pas été publiée dans une revue, observe une efficacité de 93% contre les formes symptomatiques. Quelques semaines plus tôt, deux études menées in vitro, et publiées dans la revue Nature (en anglais) et le New England Journal of Medicine (en anglais), suggéraient déjà que l'activité neutralisante de ce vaccin n’était pas moindre sur ce variant. Le 10 mai, le laboratoire BioNTech a jugé qu’”à ce jour” une modification de son vaccin pour contrer les principaux variants n’était pas “nécessaire”, mais assure développer ”une stratégie complète pour faire face à ces variants si le besoin s'en faisait sentir à l'avenir”.
Après une étude in vitro, fin janvier, Moderna affirmait déjà dans un communiqué (en anglais) que son vaccin permettait de neutraliser ce variant, même avec un nombre d'anticorps réduit. Même chose pour le vaccin d'AstraZeneca. Ce dernier était également inclus dans l’étude des autorités de santé britanniques, qui ont observé une efficacité de 66% pour prévenir les formes symptomatiques.
Quant au vaccin de Janssen (laboratoire Johnson & Johnson), la Haute Autorité de santé estime que “les données de la littérature” suggèrent qu'il reste lui aussi “actif” contre le variant identifié au Royaume-Uni.
Le variant Beta est porteur d’une mutation, appelée E484K, susceptible d’engendrer une relative résistance aux anticorps neutralisants liés à la vaccination ou à une précédente infection. "Son impact en termes de perte d'efficacité vaccinale et d'augmentation du risque de réinfection est plus marqué que pour n’importe quel autre variant du Sars-CoV-2 connu à ce jour", selon l'analyse de risque liée aux variants émergents, publiée le 28 juillet par Santé publique France.
L'étude ComCor de l'Institut Pasteur suggère qu'un schéma vaccinal complet avec un vaccin à ARN messager (Pfizer, Moderna) protège à 77% d'une contamination au variant Beta, selon des données publiées le 14 juillet. Des données encourageantes concernant le vaccin de Pfizer-BioNTech, issues de la campagne de vaccination au Qatar, ont par ailleurs été publiées le 5 mai dans le New England Journal of Medicine (en anglais). Elles suggèrent une protection de l’ordre de 75% contre une contamination à ce variant et de 97,4% contre les formes graves.
Pour le vaccin de Janssen (filiale de Johnson & Johnson), les informations en vie réelle manquent encore, relève le site du dictionnaire médical Vidal. Lors d’un essai clinique de phase 3 de ce vaccin, mené dans plusieurs pays, l’immunité acquise était de l’ordre de 81,7% pour les formes graves en Afrique du Sud (85% tous pays de l’essai confondus). Mais cette efficacité tombait à 64% pour prévenir les formes modérées à sévères de la maladie en Afrique du Sud (66% tous pays de l’essai confondus).
En avril, la Haute Autorité de santé préconisait de ne pas utiliser le vaccin d’AstraZeneca dans les territoires où le variant Beta circulait de manière significative, et de “privilégier” les autres vaccins.
Face à ce variant, l'efficacité des vaccins "paraît conservée mais diminuée", expliquait le Conseil scientifique le 16 avril (PDF). Comme pour le variant Beta, l'une des mutations du virus, baptisée E484K, lui permettrait de contourner plus facilement les anticorps, ce qui aurait ”un impact sur l'échappement immunitaire post-infection et post-vaccination”, notait Santé publique France dans une analyse de la circulation des variants datée du 8 avril (PDF).
Le site du dictionnaire médical Vidal explique ainsi que le taux de protection apporté par les vaccins à ARN messager "est peut-être très légèrement diminué contre les variants Beta [et] Gamma". Concernant le vaccin d'AstraZeneca, "les données fiables manquent" encore, selon le Vidal.
Concernant le variant Delta, désormais majoritaire en France, l'efficacité des vaccins à ARN messager (Pfizer et Moderna) et du vaccin d'AstraZeneca dans la prévention des formes graves "est établie, y compris vis-à-vis” de ce variant, rapporte la HAS dans une note publiée le 9 juillet. L'autorité française s'appuie notamment sur des données préliminaires (en anglais) publiées le 14 juin et issues de la campagne vaccinale menée au Royaume-Uni. Elles suggèrent une protection de l'ordre de 96% contre les formes du Covid-19 nécessitant une hospitalisation grâce au vaccin de Pfizer-BioNTech. Ce taux est de l'ordre de 92% pour le vaccin d'AstraZeneca.
A noter que bien qu'"encourageantes", les données concernant le vaccin de Janssen sont encore "insuffisantes pour conclure formellement à la conservation de [son] efficacité" face au variant Delta, poursuit la HAS. Des données prépubliées en juillet suggèrent que le vaccin de Janssen préserverait davantage son efficacité contre le variant Delta que face aux variants Beta ou Gamma, rapporte le site du dictionnaire médical Vidal.
Immunité
A l'exception du vaccin de Janssen (laboratoire Johnson & Johnson) qui ne nécessite qu'une dose, tous les vaccins contre le Covid-19 autorisés en France ont besoin d'être administrés en deux fois pour être pleinement efficaces. "Dans le cas des vaccins à ARN messager [comme ceux de Pfizer-BioNTech et Moderna], il faut entre 12 et 15 jours après la première injection pour que les premiers anticorps apparaissent", rappelle à franceinfo le professeur Yves Buisson, président de la cellule de veille Covid-19 au sein de l'Académie nationale de médecine.
Une étude menée sur 600 000 personnes ayant reçu le vaccin de Pfizer-BioNTech en Israël, parue fin février dans le New England Journal of Medecine (en anglais), rapporte une efficacité de 46% contre la possibilité d'être infecté entre le 14e et le 20e jour suivant la première injection. Ce taux passe à 60% entre le 21e et le 27e jour après réception de la première dose. Il faut attendre sept jours après la deuxième injection pour que la protection contre une infection soit de l’ordre de 92%.
Concernant le vaccin à vecteur viral d’AstraZeneca, la protection contre les formes symptomatiques du Covid-19 atteint 76% 22 jours après la première injection, assure le laboratoire dans un communiqué de presse (PDF), et se maintient à ce niveau pendant au moins 12 semaines. En respectant un délai de 12 semaines entre les deux injections, comme le recommande d’ailleurs la Haute Autorité de santé, l'efficacité du vaccin atteint 82 %, ajoute le laboratoire. Pour le vaccin à vecteur viral unidose de Janssen, la protection vaccinale débute 14 jours après l’injection, écrit le ministère de la Santé.
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La réponse n'est pas encore connue avec précision. Début février, une étude parue dans la revue Science s'était penchée sur la présence des anticorps après une infection naturelle. Dans près de 90% des cas, les auteurs en avaient encore trouvé pendant six à huit mois. Mais cette question reste ouverte dans le cas de l'immunité acquise, car les débuts de la campagne vaccinale sont encore récents.
On sait simplement que le vaccin de Moderna avait produit des anticorps persistant 90 jours après la vaccination, selon les conclusions d'une étude clinique présentées début décembre. La durée de protection vaccinale est sans doute bien supérieure à trois mois, ne serait-ce que parce que le titre d'anticorps induits par le vaccin est généralement supérieur à celui induit par une infection naturelle. Il s'agit donc d'un plancher et des travaux sont en cours pour y voir plus clair. En France, comme le signale BFMTV, deux essais cliniques vont mesurer, entre autres, la durée de cette immunité acquise après l'administration des vaccins de Pfizer-BioNTech et de Moderna.
Cette protection vaccinale, par ailleurs, ne repose pas uniquement sur la présence ou non d'anticorps à un instant "t". La réponse immunitaire s'appuie sur les lymphocytes B, qui produisent les anticorps spécifiques au coronavirus, et sur les lymphocytes T, qui détruisent les cellules infectées. Certes, ils finiront par disparaître après l'infection, explique l'Inserm, mais des lymphocytes B et T dits "mémoires" vont tout de même persister. En cas d'exposition future, ils seront rapidement réactivés et offriront alors une réponse "spécifique, rapide, efficace". Patience, toutefois, car sur ce point, les études sont plus complexes à mener que celles consistant à mesurer simplement les niveaux d'anticorps.
C’est Moderna qui a choisi, en septembre, de demander à l’Agence européenne du médicament (EMA) l’autorisation de son vaccin pour une dose de rappel de 0,25 mL contenant 50 microgrammes d’ARN messager, soit la moitié de la dose utilisée pour les premières injections. Cette autorisation a été accordée et c’est une demi-dose qui est utilisée en France depuis le début de la campagne de rappel. “Une dose de rappel de 50 microgrammes entraîne une forte réponse immunitaire contre le Covid-19", a justifié Moderna après la décision de l’EMA, notamment fondée sur les données des essais menés par l’entreprise. Moderna n’a pas testé l’administration de doses de rappel complètes.
Une étude britannique a cependant comparé l’efficacité, en rappel, d’une dose entière et d’une demi-dose du vaccin de Pfizer, qui repose sur la même technologie. L’injection d’une demi-dose de Pfizer n’entraine qu’"un recul minime" de l’immunité induite par rapport à l’injection d’une dose entière, ont observé les chercheurs, estimant que ce dosage était suffisant et permettrait d’augmenter le nombre de doses disponibles.
Depuis, Moderna a annoncé, le 20 décembre, avoir observé qu’une dose de rappel entière serait encore plus efficace face au variant Omicron : selon ses nouveaux résultats, le niveau d’anticorps observé contre Omicron est multiplié par 37 après une demi-dose, et par 83 après une dose entière. Avant même ces données, le Conseil scientifique avait plaidé pour un changement de stratégie, dans un avis du 8 décembre, recommandant une dose de rappel entière de Moderna “pour induire une meilleure réponse immunologique vis-à-vis du variant Omicron”. Un avis qui n’a pas, pour l’instant, été suivi par les autorités sanitaires.
Le Premier ministre d’Israël a annoncé, le 20 décembre, qu’une quatrième dose allait être proposée aux Israéliens de plus de 60 ans et au personnel de santé du pays. Israël est un des pays du monde où la vaccination a débuté le plus tôt, et avait donc observé plus tôt la baisse de l’immunité avant le rappel. Cette nouvelle relance l’interrogation, plus globale, sur le nombre de rappels vaccinaux qui seront nécessaires dans le futur. Tous les Français majeurs sont déjà éligibles à une dose de rappel, qui pour la plupart d’entre eux est la troisième.
On ignore dans quelle mesure l’immunité offerte par la dose de rappel finira également par décroitre et à quelle vitesse. “Le niveau d'immunité après le rappel est significativement plus élevé qu'après la primo-vaccination. (...) Il y aura forcément une décroissance, mais partir d'un plus haut niveau de protection est toujours mieux", estime ainsi Alain Fischer, le président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, interrogé par LCI le 9 décembre.
L’émergence de nouveaux variants échappant mieux à l’immunité peut aussi justifier de la renforcer par une injection supplémentaire, voire par une dose d’un vaccin adapté au variant en question. Le Premier ministre israélien a ainsi présenté la quatrième dose comme un moyen de mieux affronter le variant Omicron. Pfizer et Moderna ont déjà annoncé travailler à des versions de leurs vaccins adaptées à ce variant. Jusqu’ici, aucune nouvelle version d’un vaccin ciblant un nouveau variant n’a cependant été mise sur le marché. Ce scénario rapprocherait la lutte contre le Covid-19 de celle contre la grippe saisonnière, pour laquelle un nouveau vaccin est élaboré et administré chaque année.
Difficile de répondre à cette question. L'immunité collective correspond au pourcentage d'une population exposé naturellement au virus ou vaccinée (et par conséquent protégé après avoir développé des anticorps spécifiques) à partir duquel un sujet infecté va transmettre le pathogène à moins d’une personne en moyenne, amenant de fait l’épidémie à l’extinction, car le pathogène rencontre trop de sujets protégés, explique l’Institut Pasteur. Au 9 septembre, 69% de la population française totale avait bénéficié d’une vaccination complète.
Mais cette immunité collective dépend également du degré de contagiosité du virus. Plus exactement, du nombre de reproduction de base du virus, aussi appelé R0, qui correspond au nombre de personnes infectées en moyenne par une personne porteuse du virus. Plus le virus est contagieux et plus le niveau d'immunité doit être élevé au sein de la population. La diffusion du variant Delta, plus transmissible et partiellement plus résistant à l'immunité naturelle ou vaccinale, a donc changé la donne ces derniers mois. Pour l’heure, il est compliqué de savoir précisément si cette immunité collective pourra être atteinte face au Covid-19. Et si oui, quand. En attendant, les spécialistes estiment que la vaccination, qui permet de protéger contre les formes sévères de la maladie et de soulager le système hospitalier, doit être couplée au maintien des gestes barrières pour ne pas mettre à mal les capacités hospitalières.
Le risque de réinfection est aujourd'hui considéré comme négligeable dans un délai de deux mois après l'infection, explique Santé publique France (lien vers un PDF), mais on parle de réinfection (possible, probable ou confirmée) passé ce délai.
Ce risque pose la question de la persistance des anticorps après une première contamination. Or, les chercheurs ont encore du mal à déterminer la durée exacte de l'immunité acquise après une infection et celle-ci pourrait être altérée par l'émergence de nouveaux variants. Des données du CHU de Strasbourg (en anglais), dévoilées en mai mais non relues par des pairs, avançaient que les anticorps dirigés contre la protéine spike du virus du Covid-19 pouvaient persister "jusqu'à 13 mois après l'infection". Les chercheurs suggèrent que la concentration de ces anticorps dans l'organisme, 13 mois après l’infection, permet de neutraliser la souche originelle du virus et le variant Alpha, mais pas le variant Beta. Une étude italienne publiée début mai (en anglais) suggérait quant à elle que les anticorps restaient dans le sang pendant au moins huit mois après une infection.
Enfin, une étude américaine des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (en anglais), publiée en août, tend de son côté à suggérer que les personnes non vaccinées ont deux fois plus de risques d'être réinfectées par le virus du Covid-19 que les personnes entièrement vaccinées.
Un patient peut tout à fait contracter la maladie tant qu'il n'a pas complété son processus de vaccination. Or, à l'exception du vaccin Johnson & Johnson qui ne nécessite qu'une dose, tous les vaccins contre le Covid-19 autorisés en France ont besoin d'être administrés en deux fois pour être pleinement efficaces. "Dans le cas des vaccins à ARN messager [comme ceux de Pfizer-BioNTech et Moderna], il faut entre 12 et 15 jours après la première injection pour que les premiers anticorps apparaissent. Auparavant, il est tout à fait possible d'être infecté", prévient le professeur Yves Buisson, président de la cellule de veille Covid-19 au sein de l'Académie nationale de médecine.
>> Covid-19 : pourquoi on peut s'attendre à ce que des personnes vaccinées soient infectées malgré tout
Par ailleurs, "aucun vaccin n'est efficace à 100%, rappelle Anne-Claude Crémieux. Les vaccins à ARN messager, qui sont aujourd'hui les plus efficaces, apportent après la deuxième dose une protection de 90% contre les formes symptomatiques de la maladie, et de 80% contre les formes asymptomatiques." Mais il existe toujours un risque, aussi faible soit-il, de développer une forme asymptomatique ou symptomatique de la maladie. En protégeant contre les formes graves et les décès, les vaccins permettent en tout cas de sauver des vies et de soulager la tension dans les établissements hospitaliers.
Le vaccin ne permet pas d'écarter complètement le risque de transmission du virus. Mais il permet tout de même de casser une bonne partie des chaînes de transmission, selon plusieurs études scientifiques. A ce stade, les premières données disponibles sont encourageantes, bien qu'encore assez restreintes.
Tout en étant bien protégées contre les formes graves du Covid-19, certaines personnes vaccinées peuvent être infectées, c'est-à-dire porteuses du virus. Elles conservent tout de même un avantage, car la quantité de particules virales ("la charge virale") est alors plus faible que sans vaccin. Des chercheurs israéliens ont comparé les échantillons nasopharyngés de deux catégories de porteurs du virus : les personnes ayant reçu le vaccin de Pfizer-BioNTech et les non-vaccinés. La charge virale était entre 2,8 et 4,5 moins importante chez les premiers après deux doses, observe l'étude parue fin mai dans la revue Nature (en anglais). “On peut raisonnablement estimer qu'avoir moins de virus, c'est être moins infectieux", soulignaient en avril plusieurs chercheurs du CNRS. Des données britanniques, parues dans la revue Nature (en anglais), suggèrent quant à elles que le vaccin réduit le risque de transmission au sein d’un même foyer entre 40% et 50%.
“Le risque zéro [de transmission] n'existe pas", rappelait cependant début juin Jean-Daniel Lelièvre, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Henri-Mondor, interrogé par France Inter. En réalité, rares sont les vaccins stérilisants, "qui permettent une immunité totale contre un virus”, comme ceux contre la variole, le tétanos ou la rougeole.
Effets indésirables éventuels
Au 19 août, 78 639 cas d'effets indésirables ont été analysés par les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) sur plus de 83 586 000 injections réalisées depuis le début de la campagne de vaccination en France le 27 décembre 2020, rapporte l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
>> Comment sont suivis les éventuels effets indésirables ?
Pour le vaccin de Pfizer-BioNTech, 44 587 cas d’effets indésirables ont été analysés sur plus de 66 445 000 injections effectuées depuis le début de la campagne de vaccination. "La majorité des effets indésirables sont attendus et non graves", relève l'ANSM. Les effets les plus fréquents sont une réaction au site d'injection (douleur, gonflement), mais aussi de la fatigue, des maux de tête, des douleurs musculaires, des frissons, des douleurs articulaires ou encore de la fièvre, peut-on également lire sur le site de l'ANSM. Des cas de myocardite et de péricardite ont très rarement été signalés. "Les données disponibles suggèrent que l’évolution de la myocardite ou de la péricardite après la vaccination est identique à l’évolution de la myocardite ou de la péricardite en général”, souligne l’ANSM.
Pour le vaccin de Moderna, 9 167 cas d’effets indésirables ont été analysés sur plus de 8 389 000 injections effectuées au 19 août. Dans l’écrasante majorité, il s’agissait de réactions locales non graves, note l’ANSM. Ajoutons que, comme pour le vaccin de Pfizer-BioNTech, de rares cas de myocardites et de péricardites ont été signalés.
Pour le vaccin d'AstraZeneca, 24 384 cas d’effets indésirables ont été analysés sur plus de 7 766 000 injections réalisées au 19 août. "La grande majorité de ces cas concerne des syndromes pseudo-grippaux, souvent de forte intensité (fièvre élevée, courbatures, céphalées)", écrit l'ANSM. Une réaction au point d'injection (sensibilité, douleur, chaleur, démangeaisons, ecchymoses) est également fréquente, complète l'agence. En outre, 65 cas de thromboses “de localisation atypique” ont été constatés par les centres régionaux de pharmacovigilance depuis le début de la vaccination, dont 14 ont conduit à un décès.
Pour le vaccin de Janssen (Johnson & Johnson), 501 cas d’effets indésirables ont été analysés au 19 août. Ce vaccin n’est utilisé en France que depuis le 24 avril et 984 000 injections avaient été administrées au 19 août. La majorité des effets indésirables sont non graves, comme des malaises par exemple, écrit l’ANSM. "Dans le cadre de l’évaluation européenne sur les cas de thromboses, une information a été envoyée aux professionnels de santé sur le lien entre le vaccin et la survenue de thromboses en association avec une thrombocytopénie", ajoutait par ailleurs l'agence dans un précédent rapport.
Le premier étage du dispositif de pharmacovigilance repose sur un réseau de 31 centres régionaux (CRPV), répartis sur l'ensemble du territoire. Ils servent de centres experts et de recours pour les professionnels de santé et les patients qui s'interrogent sur un effet indésirable potentiel (et peuvent rédiger des signalements sur cette plateforme). "Parfois, il y a un lien évident, par exemple de réactogénicité (fièvre, courbatures...). Mais pour d'autres cas, ça peut être plus compliqué", explique à franceinfo Antoine Pariente. Dans ces situations, les centres de pharmacovigilance ont pour rôle de compléter "un dossier médical complet avec les antécédents du patient et les enquêtes complémentaires" pour trouver les autres causes.
Les dossiers sont ensuite saisis dans la base nationale de pharmacovigilance, elle-même reversée dans les bases internationales, avec une validation informatique par l'ANSM. Dans le cadre du suivi renforcé des vaccins, ces informations sont transmises tous les jours aux deux centres de pharmacovigilance (Bordeaux et Marseille) qui sont en charge de faire la synthèse des données, de conduire des analyses fines et de regrouper les déclarations par catégories (éventuels troubles neurologiques, cardiaques...). Chaque jeudi, une synthèse est présentée lors d'un comité de suivi. Cette surveillance va se poursuivre au minimum durant toute la durée de la campagne vaccinale.
Pour développer un médicament ou un vaccin, il faut d'abord mener des essais précliniques (in vitro et sur l'animal), puis des essais cliniques (sur l'homme) divisés en trois phases. La première est menée sur quelques dizaines de participants, afin notamment de vérifier la toxicité du produit. La seconde fournit des données d'efficacité, avec plusieurs centaines de personnes. La dernière phase permet d'avoir une vue d'ensemble, avec plusieurs milliers de participants, voire plusieurs dizaines de milliers dans le cas des vaccins contre le Covid-19 (30 000 pour Moderna, 40 000 pour AstraZeneca, 44 000 pour Pfizer, voire 90 000 pour deux essais de Johnson & Johnson). Si les données d'efficacité et de sécurité sont concluantes, une autorisation de mise sur le marché peut alors être accordée. Mais ce n'est pas terminé pour autant. En effet, et même avec plusieurs dizaines de milliers de participants dans les essais cliniques, il est toujours possible que des complications très rares soient passées à travers les mailles du filet. Par ailleurs, il convient de contrôler l'évolution de la situation en "vie réelle", afin de surveiller d'éventuelles alertes. C'est la mission de la pharmacovigilance, parfois nommée phase 4, qui doit identifier d'éventuels effets indésirables rares et des complications tardives. Il existe tout un réseau permettant de remonter des signalements, grâce aux centres régionaux de pharmacovigilance, qui travaillent en collaboration avec l'ANSM. Cette phase 4 n'est jamais réellement terminée. Elle se déroule aussi longtemps que le vaccin est utilisé.
Non, les vaccins à ARN messager ne peuvent pas modifier le génome humain. Grâce à leur capsule graisseuse, ces brins entrent dans le cytoplasme des cellules et leur code est déchiffré par les ribosomes, permettant la synthèse de l'antigène (protéine S). Mais le "matériel génétique de la personne vaccinée, qui se trouve dans le noyau de la cellule, ne va pas interagir avec l'ARN du vaccin", explique à franceinfo Etienne Simon-Lorière, responsable de l'unité de génomique évolutive des virus à ARN à l'Institut Pasteur. Ces brins sont ensuite dégradés, toujours dans le cytoplasme de la cellule. Ils y côtoient d'ailleurs de nombreux autres ARN d'origine étrangère à l'organisme.
Cet ARN messager est un peu comme la photocopie d'une page de livre (ADN), dont il est tout à fait incapable de réécrire les chapitres. En réalité, seuls les rétrovirus, comme le VIH, ont la capacité d'opérer une "rétro-transcription" de l'ARN à l'ADN, afin d'intégrer le noyau des cellules-hôtes. Les séquences ARN utilisées dans les vaccins de Pfizer et de Moderna ne contiennent pas l'enzyme (transcriptase inverse) permettant de rebrousser le chemin vers l'ADN, ni celle (intégrase) permettant d'intégrer le génome – le coronavirus "sauvage" entier non plus.
Le vaccin d'AstraZeneca est proportionnellement celui pour lequel il y a le plus de signalements après une injection. "Tous les vaccins donnent des syndromes pseudo-grippaux, mais ce vaccin AstraZeneca donne des syndromes pseudo-grippaux plus marqués que les vaccins Moderna ou Pfizer", fait valoir Jean-Louis Montastruc, directeur du centre régional de pharmacovigilance de Toulouse (CRPV). "Ces syndromes pseudo-grippaux sont aussi plus marqués chez les plus jeunes que chez les plus vieux, les plus de 65 ans", note le pharmacologue, qui avance une explication : "Les jeunes sont plus immunocompétents. Leur système immunitaire est plus actif, donc il réagit plus."
Une alerte a d'abord été formulée le 16 mars par l'institut Paul-Ehrlich de Langen (Allemagne), après le signalement de sept cas de thromboses veineuses cérébrales (TVC), observés entre quatre et seize jours après une injection du vaccin d'AstraZeneca. Par la suite, plusieurs dizaines de signalements similaires sont venus grossir les bases de phamarcovigilance. Le 7 avril, le comité d'évaluation des risques en pharmacovigilance (Prac) de l'EMA a finalement estimé que ces caillots sanguins associés à des plaquettes sanguines basses devaient apparaître comme un effet secondaire "très rare" du vaccin d'AstraZeneca.
Au 4 avril, 169 signalements de thromboses veineuses cérébrales et 53 signalements de thromboses veineuses splanchniques (dans l'appareil digestif) avaient été déposés sur la base EudraVigilance, sur 34 millions de vaccinations dans l'Espace économique européen et au Royaume-Uni (18 décès au 22 mars). La plupart de ces signalements concernent des femmes de moins de soixante ans, dans les deux semaines qui ont suivi l'injection. Mais l'EMA n'a pas identifié de facteur de risque spécifique comme l'âge, le sexe ou des antécédents médicaux.
"Une explication plausible de ces effets secondaires rares est une réponse immunitaire au vaccin", a ajouté Emer Cooke, directrice exécutive de l'EMA, mais les enquêtes se poursuivent pour comprendre ce qui s'est passé dans ces très rares cas. L'EMA estime que le bénéfice offert par le vaccin d'AstraZeneca reste bien supérieur aux risques.
Le vaccin de Janssen, filiale du laboratoire Johnson & Johnson, a fait l'objet de rares signalements aux Etats-Unis, où il est autorisé depuis fin février. Des "événements thrombo-emboliques graves", parfois associés à de bas niveaux de plaquettes dans le sang, sont survenus chez quelques personnes ayant reçu une injection du vaccin de Janssen.
Mi-avril, huit cas avaient été signalés sur plus de 7 millions d'injections aux Etats-Unis, et l'un de ces cas a entraîné un décès. Ils sont tous survenus chez des personnes âgées de moins de 60 ans, en majorité des femmes, dans les trois semaines ayant suivi la vaccination. Aucun facteur de risque spécifique n'a pu être identifié. Ces caillots sanguins ont été observés sur des sites rares : thromboses du sinus veineux cérébral (CVST), thromboses veineuses splanchniques dans l'abdomen, thromboses dans les artères.
L'Agence européenne des médicaments relève que ces cas sont "très similaires à ceux observés avec le vaccin d'AstraZeneca" et avance comme hypothèse une réponse immunitaire semblable à celle parfois observée chez des patients traités à l'héparine, nommée thrombopénie induite par l'héparine (TIH) – caractérisée notamment par de bas niveaux de plaquettes dans le sang. L'autorité juge toutefois que la balance bénéfices-risques reste très "positive". En France, le vaccin de Janssen est administré depuis le 24 avril, mais son utilisation a été restreinte aux personnes de plus de 55 ans, comme pour le vaccin d’AstraZeneca.
Le 3 mai, le Danemark a annoncé qu’il n’utiliserait plus le vaccin de Janssen pour sa campagne de vaccination. Les autorités du pays justifient cette décision par le risque, très faible, de thromboses atypiques. Mi-avril, le Danemark avait été le premier pays européen à abandonner le vaccin d’AstraZeneca pour les mêmes raisons.
Même si le risque est infinitésimal, voici tout de même quelques signaux à prendre en compte dans les trois semaines qui suivent une injection du vaccin d'AstraZeneca ou de Janssen : essoufflement, douleur thoracique ou abdominale, gonflement des jambes, symptômes neurologiques (maux de tête sévères et persistants, trouble de la vision...) et minuscules taches de sang sous la peau (qui peuvent apparaître ailleurs qu’au niveau de la piqûre). Le cas échéant, il est recommandé de contacter un professionnel de santé.
L’existence de cas d'inflammations cardiaques chez des personnes vaccinées avec les vaccins à ARN messager (Moderna et Pfizer) est connue depuis le début de 2021. Cinq cas étaient signalés en avril par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), et une étude israélienne a conclu en juin à un lien possible avec l’injection d’une deuxième dose du vaccin de Pfizer. Les pathologies signalées sont principalement des myocardites, une inflammation du myocarde, le principal muscle du coeur. Mais aussi parfois des péricardites, inflammations du péricarde, la membrane qui entoure le coeur.
Début novembre, une étude associant l’ANSM et l’Assurance maladie (regroupées dans la structure Epi-Phare) a confirmé que les vaccins à ARN messager augmentaient le risque de survenue de ces maladies dans les sept jours suivant la vaccination, en particulier chez des hommes de moins de 30 ans. Mais ce risque reste rare et l’évolution des malades est “généralement favorable”, observe l’étude. Aucun cas mortel chez un patient vacciné n’a été recensé. Le rapport bénéfice-risque de ces vaccins reste positif, conclut Epi-Phare.
L’étude observe en revanche un risque plus fort chez les patients ayant reçu le vaccin de Moderna qu’avec celui de Pfizer. La Haute Autorité de santé recommande donc désormais de privilégier le vaccin de Pfizer pour la vaccination des moins de 30 ans.
Non. Les anticorps induits par la vaccination ne peuvent pas être dirigés contre des protéines humaines, et donc contre la syncytine, nécessaire à la fabrication du placenta. Mi-novembre, 12 grossesses avaient été recensées dans le groupe vaccin de l'essai clinique de phase 3 de Pfizer (11 dans le groupe placebo). Des études complémentaires doivent être menées.
Le principe actif des vaccins de Pfizer et de Moderna est l'ARN. En raison du mode d'action, aucun produit n'est ajouté pour stimuler et améliorer la réponse immunitaire. Contrairement aux vaccins inactivés et à protéine recombinante, les vaccins à ARN n'ont donc pas besoin d'adjuvant.
Les différents composés nécessaires au vaccin de Moderna sont disponibles sur le site (PDF, en anglais) de l'Agence européenne des médicaments. On retrouve tout d'abord les quatre composants des petites particules grasses qui encapsulent l'ARN, lui permettant d'entrer dans les cellules (lipide SM-102, cholestérol, lipide DSPC et lipide PEG2000 DMG). Figurent également dans la liste des sels et une solution tampon, qui permet de maintenir le PH (trométamol et hydrochloride de trométamol, acide acétique et acétate de sodium trihydratée). On trouve également du sucrose, pour la viscosité, et de l'eau stérile.
La liste des composants du vaccin de Pfizer et BioNTech est disponible à cette adresse (PDF, en anglais), avec là encore des composants pour les nanoparticules (lipide ALC-0315, lipide ALC-0159, lipide DSPC et cholestérol), des sels et une solution tampon (chlorure de potassium, phosphate de monopotassium, chlorure de sodium et phosphate disodique déshydraté), du sucrose et de l'eau stérile. (mis à jour le 16 janvier)
Non, ils ne relèvent en aucun cas des thérapies géniques. Cette expression désigne des techniques prometteuses permettant de réparer le gène d'un patient. Le pôle de recherche financé par le Téléthon, par exemple, a récemment obtenu le feu vert pour un essai clinique sur la myopathie de Duchenne, une maladie dégénérative des muscles. Le principe est d'acheminer la séquence ADN du gène en question dans le noyau des cellules, grâce à un vecteur viral adapté en conséquence. L'ARN des vaccins de Pfizer et de Moderna a pour principe de guider la production d'une protéine S au niveau des ribosomes, dans le cytoplasme. Il n'entre pas dans le noyau, ne côtoie pas les chromosomes et ne peut pas interagir avec eux. (mis à jour le 16 janvier)
Développement des vaccins
Il existe quatre grandes familles de vaccins, basés sur différentes technologies : à ARN messager (Pfizer, Moderna...), à protéine recombinante, atténués ou inactivés (vaccins chinois des laboratoires Sinovac et Sinopharm...) et à vecteur viral, comme AstraZeneca. Les trois premières familles ont le même objectif : identifier la protéine S du coronavirus pour la cibler et la neutraliser. Il s'agit en effet de la "clé" utilisée par le virus pour débloquer la serrure des récepteurs des cellules et traverser leur membrane.
Vaccins à ARNm (Pfizer-BioNTech, Moderna, CureVac...). Le code génétique de la protéine "Spike" est connu. Des fragments d'ARNm sont donc fabriqués en laboratoire puis encapsulés dans du lipide, afin de les doter de la capacité d'entrer dans les cellules. Une fois dans le cytoplasme, ces codes sont alors déchiffrés par les ribosomes, de petites usines qui traduisent cette information en protéines "Spike" isolées. Celles-ci sont ensuite libérées et font office d'antigène, puisqu'elles sont détectées par le système immunitaire qui active une réponse et la production d'anticorps spécifiques. L'organisme dispose alors d'une protection en cas d'exposition future au coronavirus. Il saura identifier et neutraliser la protéine S, ce qui privera le virus de sa clé pour infecter les cellules.
Vaccins à vecteur viral (AstraZeneca, Janssen de Johnson & Johnson, Spoutnik V...). Le principe, ici encore, est de demander aux cellules de produire elles-mêmes la protéine "Spike". Mais cette fois-ci, le code génétique est inséré dans un cheval de Troie, à savoir un adénovirus débarrassé de ses fonctions pathogènes. Ce virus transporteur est donc modifié génétiquement (OGM), mais il conserve sa capacité d'entrer dans les cellules. Une fois dans le cytoplasme, le principe est le même qu'avec les vaccins à ARNm. L'information est déchiffrée par les ribosomes puis la protéine "Spike" isolée est libérée, ce qui déclenche la production d'anticorps et l'acquisition d'une immunité.
Vaccins à protéine recombinante (Novavax...). Cette fois encore, on veut priver le virus de sa clé. Grâce au code génétique de la protéine "Spike", il est possible de la produire dans des fermenteurs (ou bioréacteurs). Mais cette molécule est peu immunogène, c'est-à-dire qu'elle est peu susceptible d'entraîner une réponse immunitaire. Il faut donc avoir recours à des adjuvants pour stimuler l'immunité innée et attirer sur le site de la piqûre les macrophages, de grosses cellules qui font office de sentinelles dans l'organisme. Ces éclaireurs de première ligne ne vont pas se contenter de dévorer les adjuvants, mais ils vont également détecter les protéines S injectées dans le vaccin et en informer le système immunitaire, ce qui permettra de produire des anticorps spécifiques (immunité adaptative) qui resteront en mémoire.
Vaccins atténués ou inactivés (vaccins chinois de Sinopharm et Sinovac...). C'est la technique classique, d'ailleurs utilisée pour le vaccin contre la grippe saisonnière. Elle consiste à injecter tout ou partie d'un virus après lui avoir fait subir un traitement le rendant inoffensif. Le virus est d'abord cultivé au sein de cellules animales, par exemple des cellules rénales de singes verts (laboratoire Sinovac). L'opération suivante consiste à le "désactiver" en lui faisant subir une forte hausse de température ou un traitement chimique. Puis il est concentré, purifié et stérilisé. Après un tel traitement, ce virus n'est plus en capacité d'infecter les cellules, mais il fait tout de même l'objet d'une réponse immunitaire.
Le vaccin de Pfizer-BioNTech est autorisé en France depuis le 24 décembre 2020. Il s’agit d’un vaccin à ARN messager. Il est le seul qui peut être administré à tous les Français quel que soit leur âge (avec un dosage plus réduit pour ce qui est des enfants de 5 à 11 ans). Il est un des trois vaccins utilisés pour la campagne de rappel.
Le vaccin de Moderna est autorisé en France depuis le 8 janvier 2021. Il s’agit également d’un vaccin à ARN messager. Il n’est plus administré aux personnes de moins de 30 ans en raison d’un risque de myocardites dans cette classe d’âge plus important qu'après une injection du vaccin de Pfizer. Il est un des trois vaccins utilisés pour la campagne de rappel.
Le vaccin d’AstraZeneca est autorisé en France depuis le 2 février 2021. Il s’agit d’un vaccin à vecteur viral. Il est réservé aux personnes de 55 ans ou plus, en raison d’un risque de thromboses chez les sujets moins âgés. En pratique, il n’est pratiquement plus utilisé depuis l’été 2021.
Le vaccin de Janssen (parfois appelé Johnson & Johnson) est autorisé en France depuis le 12 mars 2021, et pour les doses de rappel depuis le 14 janvier 2022. Il s’agit également d’un vaccin à vecteur viral. Il était réservé aux personnes de 55 ans ou plus, en raison d’un risque de thromboses chez les sujets moins âgés. Mais la HAS a autorisé, le 14 janvier 2022, de déroger à cette règle pour les personnes ne souhaitant pas recevoir un vaccin à ARN messager, en rappel ou en primovaccination (dans ce cas, seulement si le vaccin de Novavax est indisponible). Initialement, son schéma vaccinal prévoyait l’administration d’une seule dose. La HAS a finalement estimé qu’une seconde injection (du même vaccin ou d’un vaccin à ARN messager) était nécessaire deux mois après la première.
Le vaccin de Novavax a été autorisé en France le 14 janvier 2022 par la HAS, après l’avoir été en Europe le 20 décembre. Il peut être administré à toutes les personnes majeures, uniquement en primo-vaccination, et la HAS recommande tout de même de privilégier les vaccins ARNm. Il s’agit d’un vaccin “sous unitaire”, qui utilise des protéines pour déclencher une réponse immunitaire. La Commission européenne avait conclu un contrat pour l’achat de 200 millions de doses de ce vaccin.
Actuellement, cinq vaccins, approuvés par le régulateur européen, bénéficient d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) : les vaccins à ARNm de Pfizer-BioNTech et Moderna, ceux à “vecteur viral” d’AstraZeneca et de Janssen (laboratoire Johnson & Johnson) et, depuis le 20 décembre, celui à base de protéines de Novavax. Ce dernier n’a pas encore été autorisé en France.
L’Agence européenne des médicaments (EMA) examine les demandes d’autres vaccins dans le cadre de procédures au fil de l'eau, nommées "révisions en continu". Les données sont envoyées au fur et à mesure de l’avancée des travaux et sont analysées en temps réel. Ces examens en continu se poursuivent jusqu’à ce que suffisamment d’éléments probants soient disponibles pour une demande formelle d’autorisation de mise sur le marché. Quatre vaccins sont examinés dans ce cadre par l’EMA :
• Le vaccin russe Spoutnik V est examiné par l’EMA depuis le 4 mars 2021. C’est un vaccin à “vecteur viral”, comme ceux d’AstraZeneca et de Janssen. Il a déjà été autorisé dans plus de 70 de pays, selon la plateforme Covid-19 Vaccine Tracker (en anglais), dont la Russie, l’Argentine, le Venezuela, la Libye ou la Serbie. Dans l’Union européenne, seule deux pays ont donné leur feu vert à ce vaccin, la Hongrie et la Slovaquie. Cette dernière y a renoncé.
• Le vaccin chinois de Sinovac fait l’objet d’une procédure d’examen par le régulateur européen depuis le 4 mai. Il utilise la technique classique du virus inactivé, qui consiste à injecter tout ou partie de celui-ci après lui avoir fait subir un traitement le rendant inoffensif. Ce vaccin est autorisé dans près de 50 pays, toujours selon Covid-19 Vaccine Tracker, dont la Chine, le Chili, le Brésil, les Philippines, l’Ukraine ou encore la Turquie.
• Le vaccin français de Sanofi Pasteur, développé en partenariat avec le Britannique GSK (pour l'adjuvant), est examiné par l’EMA depuis le 20 juillet. Il s’agit d’un vaccin “sous unitaire", à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire. Pour l’heure, des essais sont encore en cours et il n’est donc autorisé dans aucun pays. Cependant l’UE a déjà passé une précommande, en septembre 2020, pour l’achat de 300 millions de doses.
• Le vaccin franco-autrichien de Valneva est examinée par l’EMA depuis le 2 décembre. Il s’agit d’un vaccin à “virus inactivé”, comme le vaccin de Sinovac, une technique plus classique utilisée par la plupart des vaccins infantiles ou anti-grippaux. Aussi appelé VLA2001, ce vaccin n’est pour l’instant utilisé nulle part dans le monde, mais la Commission européenne a déjà signé un accord avec Valneva pour une commande allant jusqu'à 60 millions de doses, livrées d’ici à 2023.
L’évaluation du vaccin allemand de CureVac, débutée en février, a pris fin en octobre à la demande de son fabricant, qui a expliqué se concentrer sur d’autres projets de vaccins contre le Covid-19. Le vaccin évalué reposait sur la technologie de l’ARN messager. En novembre 2020, l’Union européenne avait passé une précommande pour l’achat de 225 millions de doses, avec une option pour 180 millions de doses supplémentaires. Mais les premiers essais avaient donné des résultats décevants.
Les laboratoires planchent sur de nouvelles versions de leurs vaccins pour les adapter aux variants qui ont émergé. "Nous essayons d'avoir quelque chose de prêt d'ici à l'automne, donc cette année", a déclaré le chef de la recherche d'AstraZeneca, Mene Pangalos, cité début février par l'agence Reuters. Certains groupes pharmaceutiques ont déjà débuté les essais. Moderna a annoncé le 10 mars qu'il avait administré des doses de la nouvelle génération de son vaccin, conçu notamment pour lutter contre le variant B.1.351 identifié en Afrique du Sud, dans le cadre d'un essai de phase 2.
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Pfizer et BioNTech ont commencé en mars des tests sur "une version modifiée" de leur vaccin, “spécifique aux variants". Parallèlement, une étude clinique est en cours pour évaluer l'effet d'une troisième injection sur la prolongation de l'immunité et la protection contre les variants. BioNTech a jugé le 10 mai qu’"à ce jour" une nouvelle modification de leur vaccin n’était pas "nécessaire" pour contrer les principaux variants, estimant qu'aucune étude ne plaide à ce stade en cette faveur.
La procédure d'autorisation de mise sur le marché (AMM) est européenne. C'est le Comité des médicaments à usage humain (CHMP), sous tutelle de l'Agence européenne des médicaments (EMA), qui a pour mission d'étudier ces demandes à partir des données transmises par les différents fabricants. Des experts de chaque Etat membre peuvent ainsi éplucher "plusieurs dizaines de milliers de pages", expliquait un expert interrogé par franceinfo.
Les documents transmis par les fabricants sont confidentiels, mais ces données portent traditionnellement sur la qualité pharmaceutique, les études chez l'animal, la pharmacodynamie (ce que le médicament fait à l'organisme), la pharmacocinétique (ce que l'organisme fait à un médicament), l'efficacité et la sécurité clinique. L’examen se poursuit aussi longtemps qu'il est nécessaire avant d'obtenir (ou non) les preuves nécessaires à l'autorisation du produit sur le marché.
Afin de gagner du temps, les demandes relatives au Covid-19 sont examinées dans le cadre de procédures au fil de l'eau, nommées "révisions en continu" (rolling review). Cela veut dire que les données sont envoyées au fur et à mesure de l’avancée des travaux, et qu'elles sont analysées en temps réel. Le CHMP se réunit lors d'une réunion extraordinaire, puis transmet son éventuel avis favorable à l'EMA. Celle-ci formule une recommandation positive à la Commission européenne, qui consulte alors tous les Etats membres avant de délivrer rapidement une autorisation.
A voir, car l’enthousiasme n’est pas débordant à Paris. Les résultats de ce vaccin candidat sont pourtant excellents, puisque l'efficacité atteint 91,6% contre les formes symptomatiques, selon les résultats publiés dans la revue The Lancet et validés par des experts indépendants. Le 4 mars, l'Agence européenne des médicaments a annoncé le début d'une procédure de révision en continu pour ce vaccin candidat développé par le centre Gamaleïa de Moscou. Après cette annonce, les autorités russes se sont dites prêtes à fournir des vaccins à 50 millions d'Européens à partir de juin. Aucune date, toutefois, n'a encore été annoncée pour la fin de l'examen.
Fin novembre, une délégation française s'était rendue à Moscou, emmenée par Marie-Paule Kieny, présidente du Comité vaccin Covid-19. Et début février, avant même le début de la procédure européenne, Emmanuel Macron avait souligné sur TF1 qu'il ne s'agissait pas d'une "décision politique" mais d'une "décision scientifique, et heureusement".
Sauf que le ton a évolué depuis. En marge d'un Conseil européen, le président de la République avait évoqué "une guerre mondiale" sur ce terrain, " face notamment aux attaques, aux velléités de déstabilisation russes, chinoises, d'influence par le vaccin". Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian avait estimé qu'il s'agissait davantage "d'un moyen de propagande et de diplomatie agressive qu'un moyen de solidarité et d'aide sanitaire”.
L'Allemagne ne partage pas ces réserves et s'impatiente. Son ministre de la Santé, Jens Spahn, a annoncé, le 8 avril, vouloir discuter avec Moscou de possibles livraisons de Spoutnik V, sans attendre le feu vert de l'UE. Le lendemain, la Russie a confirmé l'ouverture de "discussions" avec des représentants du gouvernement allemand en vue de conclure "un contrat d'achat anticipé" avec Berlin.
L'Agence européenne des médicaments (EMA) a annoncé le 4 mai le lancement d'une procédure d'"examen continu" du vaccin du laboratoire chinois Sinovac, ouvrant la voie à une éventuelle demande d'autorisation prochaine dans l'Union européenne. L’EMA va ainsi étudier "des résultats préliminaires d'études en laboratoire et des études cliniques", explique-t-elle dans un communiqué (en anglais). Ce vaccin utilise la technique classique du virus inactivé, qui consiste à injecter tout ou partie de celui-ci après lui avoir fait subir un traitement le rendant inoffensif. Il a déjà été autorisé en Chine, au Chili, au Brésil, aux Philippines, en Ukraine ou encore en Turquie.
Par ailleurs, la Hongrie est le seul pays membre de l’Union européenne à administrer l’un des deux vaccins développés par Sinopharm, un autre laboratoire chinois. Ces derniers, qui reposent également sur la technologie du virus inactivé, n’ont pas encore reçu le feu vert des autorités européennes. Fin mars, la Hongrie a aussi été le premier pays de l'UE à autoriser le vaccin chinois (à vecteur adénovirus) de CanSino.
Le groupe Sanofi Pasteur développe un candidat vaccin à protéine recombinante (également appelé vaccin “sous-unitaire”) en partenariat avec le Britannique GSK (pour la partie adjuvant). Le vaccin est examiné par l’Agence européenne des médicaments depuis le 20 juillet, en vue d’une potentielle autorisation sur le marché européen. Le groupe a publié des résultats, qu'il juge "excellents", de la phase 2 des essais cliniques menés pendant plusieurs mois sur 722 volontaires de plus de 18 ans aux Etats-Unis, au Honduras et au Panama. Une étude internationale de phase 3 est désormais en cours. Ce vaccin pourrait être mis sur le marché à la fin de l'année 2021. Le groupe pharmaceutique avait connu un revers mi-décembre 2020, avec des résultats décevants pour son essai de phase I/II. Sanofi a par ailleurs mis un terme, le 28 septembre, au développement de son vaccin à ARN messager. Malgré des résultats intermédiaires positifs pour la phase 1-2 de l'essai clinique, le laboratoire français a jugé que ce vaccin arriverait trop tard sur le marché.
Fin janvier, l'Institut Pasteur avait annoncé l'arrêt de son principal projet, un vaccin à vecteur viral, en raison d'une efficacité moindre qu'espéré. Il travaille toujours sur deux autres projets, un vaccin administrable par voie nasale, et un autre à ADN. Dans les deux cas, les travaux sont encore en phase préclinique.
Le laboratoire Valneva, enfin, a annoncé le lancement d'une étude clinique de phase 3, dernière étape avant une demande d’autorisation de mise sur le marché, de son candidat-vaccin à virus inactivé.
Pour le moment, le rôle de la France est surtout cantonné à la production ou au conditionnement de vaccins développés par d'autres laboratoires. Le pays ne dispose d'aucun site de fabrication de substance active de l'ARN messager de capacité industrielle. L'usine Delpharm, en Eure-et-Loir, s'est lancée dans la production du vaccin de Pfizer-BioNTech et plusieurs sites français vont prochainement participer aux efforts européens. Sanofi va notamment permettre à Johnson & Johnson d'utiliser son site de Marcy-l'Etoile (Rhône) pour produire environ 12 millions de doses par mois. Le groupe français a également signé un accord avec Pfizer-BioNTech pour produire plus de 125 millions doses du vaccin à ARNm.
En 1989, une société californienne est parvenue à insérer de l'ARN messager dans des nanoparticules de lipide avant de l'introduire dans des cellules, raconte le blog du Monde Réalités médicales. Et l'année suivante, des chercheurs du Wisconsin ont montré qu'un tel protocole permettait bien de guider la synthèse d'une protéine par les cellules. Il aura donc fallu plus de trente ans de travaux pour obtenir ce résultat. Cet "outsider" a surpris de nombreux observateurs, car la technologie avait déjà subi quelques revers dans des projets contre le Zika, la grippe, la rage et le cytomégalovirus, lors d'essais sur plusieurs centaines de participants. Est-ce pour cette raison que la Commission européenne a tardé avant de passer commande auprès de Pfizer et de Moderna ? Peut-être en partie.
Les chercheurs ne sont pas partis de zéro dans cette aventure. Ils avaient déjà ciblé un antigène pour les coronavirus, la protéine S, en raison des épidémies passées de Sars-CoV (2003) et de Mers-CoV (2012). Les fabricants de vaccins à ARNm disposaient également de données grâce aux essais menés contre plusieurs maladies. Juste après la publication de la séquence de l'antigène, en janvier 2020, le principe actif du vaccin était déjà prêt car on sait produire des brins d'ARN en laboratoire. Rapide à mettre en œuvre, cette technologie a logiquement pris l'ascendant sur les autres.
Les fabricants ont parfois superposé plusieurs phases des essais cliniques (1, 2 et 3), afin de gagner du temps, et les différentes autorités nationales et supranationales ont commencé à étudier les données des essais sans attendre un dossier complet, dans le cadre de procédures de "révision en continu" *(*ou rolling review). Cette mobilisation a permis de délivrer assez rapidement des autorisations de mise sur le marché "conditionnelles", qui nécessitent encore davantage de données pour être entérinées. Enfin, d'importants investissements publics et privés ont été réalisés pour répondre à l'urgence de la situation. Les laboratoires ont pu rapidement disposer de crédits importants, ce qui a dopé leurs travaux.
Le virus a été identifié en 1983, mais en effet, il n'existe toujours pas de vaccin contre le sida. Cela s'explique par les caractéristiques du VIH et le mécanisme de son action. Ou plutôt des VIH, qui peuvent être très différents génétiquement, et qui cochent toutes les difficultés possibles.
Tout d'abord, ce virus est en mutation constante et rapide, "ce qui lui permet d'échapper à tous les vaccins potentiellement développés", explique à franceinfo Serawit Bruck-Landai, directrice du pôle qualité et recherche en santé du Sidaction. L'enveloppe externe du virus est d'ailleurs capable d'évoluer même après l'infection, et ce jeu du chat et de la souris est impossible à remporter pour le système immunitaire. Ce n'est pas le cas du Sars-CoV-2, malgré l'émergence de nouveaux variants dus à des mutations bien précises sur quelques sites de la protéine S. Le rythme est bien plus lent.
Ensuite, le VIH a la capacité de s'intégrer au génome des personnes infectées. La famille des rétrovirus, en effet, a pour particularité de convertir l'ARN en ADN. Les gènes du virus sont alors intégrés au génome de la cellule infectée et ce "piratage" entraîne la production de nouvelles particules virales. Le Sars-CoV-2, lui, se comporte de manière traditionnelle, et sans parasitage génétique. Par conséquent, "on arrive à prendre des bouts du virus, à stimuler le système immunitaire pour pouvoir contrer l'infection", conclut Serawit Bruck-Landai.
Cette stratégie vaccinale "classique" ne s'applique donc pas au VIH, qui s'attaque justement aux cellules du système immunitaire. Un essai clinique de phase 1 doit toutefois être lancé en avril pour un candidat vaccin développé par l'Institut de recherche vaccinale (IVR) français. Les chercheurs tentent de faire identifier une protéine de l'enveloppe du VIH par un certain type de cellules immunitaires, dites "denditriques", afin d'amorcer une réponse. C'est la première fois qu'un vaccin vise directement ces cellules, explique l'Inserm.
Pour l'heure, les brevets sur les vaccins contre le Covid-19 sont détenus par les laboratoires qui les ont mis au point. Lever les brevets suspendrait temporairement le droit de propriété intellectuelle sur ces vaccins et permettrait à d'autres entreprises d'avoir accès à leur "recette" de fabrication. Les partisans de cette mesure estiment que cela permettrait notamment de fabriquer davantage de doses, à des prix plus faibles, et ainsi d’accélérer la distribution des vaccins dans le monde.
Mais les fabricants de vaccins, qui perdraient leur monopole, jugent que cette mesure ne dopera pas la production. Maîtriser la technologie de l'ARN messager par exemple, à la base des vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna, acheter les machines, mener les essais cliniques, lancer la fabrication à grande échelle, "ne se fait pas en 6, 12 ou 18 mois", a défendu le PDG de Moderna, Stéphane Bancel. Les laboratoires pharmaceutiques craignent également que la levée des brevets ne complique l'approvisionnement en matières premières des composants vaccinaux. Ils redoutent enfin que cette mesure constitue un précédent pour les crises sanitaires à venir et réduise l’incitation à investir et à innover.
L'Organisation mondiale de la santé s’est déclarée favorable à la levée des brevets. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) en débat depuis décembre, à l’initiative de l’Inde et l’Afrique du Sud, dont la proposition est cosignée par plus de 60 pays. Le texte a été amendé fin mai pour élargir la demande, qui porte désormais plus largement sur les outils nécessaires à la lutte contre la pandémie, notamment les brevets des technologies nécessaires pour fabriquer les vaccins.
Le 5 mai, les Etats-Unis ont apporté un soutien de poids à cette mesure. De son côté, l'Union européenne se montre sceptique et considère que la production et l'exportation de vaccins à partir des usines existantes est le meilleur moyen pour répondre rapidement à la demande mondiale. Le président du Conseil européen, Charles Michel, s'est déclaré le 8 mai "prêt à débattre (...) dès lors que des propositions concrètes seraient mises sur la table", mais estime que "sur la question de la propriété intellectuelle" la levée des brevets ne peut pas être “à court terme” une “solution magique". Mais le Parlement européen a adopté, le 20 mai, un texte appelant la Commission européenne à soutenir l’initiative de l’Inde et l’Afrique du Sud devant l’OMC.
En France, Emmanuel Macron a plusieurs fois exprimé son scepticisme face à cette idée, mettant davantage en avant le partage de doses au niveau mondial via le mécanisme Covax. Le 21 mai, il a demandé qu’"un rapport conjoint, incluant les analyses de l'OMC, de l'OMS" sur la pertinence d’une levée des brevets soit présenté au G20 de Rome en octobre, assurant que "si ses conclusions impliquent de faire usage de nouvelles mesures en matière de propriété intellectuelle, évidemment, [il] les soutiendrai[t]".
Organisation de la campagne vaccinale
Jusqu’au début du mois de juillet, la possibilité de recevoir la deuxième injection dans un autre centre que la première devait rester "l'exception", en cas d'"impératif", pour ne pas entraîner une "désorganisation" de la campagne vaccinale. Cependant, à l’approche des vacances d’été, le ministre de le Santé avait annoncé un assouplissement. Et depuis le 5 juillet, les candidats à la vaccination peuvent prendre rendez-vous pour deux injections dans deux lieux différents.
Pour la campagne de rappel, là encore, il est possible de recevoir cette dose dans un autre lieu que celui où vous aviez reçu vos précédentes injections.
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En Ehpad, ce sont les médecins coordonnateurs, les médecins traitants, les médecins et infirmiers libéraux, les médecins et infirmiers d’équipes mobiles et les infirmiers des Ehpad qui sont en mesure de vacciner les résidents.
Les médecins et pharmaciens de ville, les médecins du travail, les infirmiers et les sages-femmes sont en outre autorisés à réaliser des injections en ville ou en entreprise à l’aide des vaccins d’AstraZeneca et de Janssen (filiale du groupe Johnson & Johnson), mais aussi du vaccin Moderna. “Tous les professionnels habilités à vacciner peuvent [également] le faire en centre de vaccination”, rappelle le ministère de la Santé.
Par ailleurs, depuis fin mars, les chirurgiens-dentistes, les pharmaciens hospitaliers et biologistes, les vétérinaires, les manipulateurs radio, les techniciens de laboratoire, les étudiants en santé et les pompiers sont aussi autorisés à vacciner en centre. Ces derniers “ne peuvent pas tous prescrire les vaccins, mais peuvent les injecter, sous réserve d’une formation rapide”, ajoute le ministère de la Santé. Depuis le 12 mai, cette liste a été encore étendue aux kinésithérapeutes, aides-soignants, auxiliaires de puériculture et ambulanciers.
Le rôle des pharmaciens d'officine dans la campagne vaccinale s’est progressivement étendu. Ces professionnels peuvent prescrire le vaccin et vacciner, comme le prévoit un décret paru au Journal officiel le 5 mars. Les pharmaciens doivent au préalable avoir été formés à la vaccination. Ils ont d’abord été autorisés à pratiquer ces injections avec le vaccin d’AstraZeneca, puis avec le vaccin Janssen (Johnson & Johnson).
Depuis la fin du mois de mai, le vaccin à ARN messager de Moderna est administré dans les pharmacies, comme dans les cabinets médicaux, et non plus dans les centres de vaccination, conformément à l'annonce du ministère de la Santé le 11 mai. Alors que les vaccinodromes tendent progressivement à fermer leurs portes, les pharmaciens, comme les médecins, sages-femmes ou encore infirmiers libéraux ont également accès au vaccin de Pfizer depuis le 1er octobre.
Les salariés volontaires âgés de 55 ans et plus peuvent être vaccinés par les médecins et infirmiers du travail internes aux entreprises ou des services de santé au travail interentreprises. Lorsque cette possibilité existe, "les employeurs sont encouragés à diffuser l’information à leurs salariés", écrit le ministère du Travail. Ces salariés peuvent recevoir le vaccin d’AstraZeneca et/ou celui de Janssen, filiale du laboratoire Johnson & Johnson. Depuis juin, la médecine du travail peut aussi commander et administrer des doses du vaccin de Moderna, comme le rapporte une note de la direction générale de la santé.
En pratique, le salarié peut s’absenter sur ses heures de travail pour se faire vacciner sur son lieu de travail. Aucun arrêt de travail n’est nécessaire, et l’employeur ne peut en aucun cas s’opposer à son absence, rappelle le ministère de la Santé. En outre, la vaccination en entreprise "n’est en aucun cas obligatoire", ajoute le ministère. Hormis les professions soumises à la vaccination obligatoire à compter du 15 septembre, l’employeur n’a pas non plus à connaître le statut vaccinal du salarié, ni son acceptation ou son refus de la vaccination.
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Au 25 juillet, et depuis le lancement de la campagne de vaccination en entreprise le 25 février, plus de 1 425 500 injections ont été réalisées, selon le ministère du Travail.
Une trentaine de personnes ont été tirées au sort pour travailler sur plusieurs thématiques liées à la campagne de vaccination (craintes éventuelles, questions éthiques...). Elles sont encadrées par une commission temporaire de 31 conseillers du Conseil économique, social et environnemental (Cese). La première réunion de travail du collectif s'est déroulée le 16 janvier. Ces derniers mois, les réflexions ont notamment porté sur les cibles de la campagne vaccinale et l'accompagnement de la campagne. Le suivi et le bilan seront examinés à partir du mois de juillet. En marge de ce collectif, une plateforme numérique de consultation a également été créée pour que tous ceux qui le souhaitent puissent s'exprimer. Hébergée par le Cese, elle est disponible à cette adresse.
Ce collectif citoyen n'est pas décisionnaire. Il n'a pas vocation à définir la stratégie vaccinale, mais plutôt à proposer des mesures d'accompagnement afin de favoriser "de manière objective l'acceptabilité du vaccin", avait précisé Matignon au Monde**. "Recommandation ne veut pas dire décision, le pouvoir politique garde toute sa liberté", résumait encore à la mi-février Alain Fischer, président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale.
Dans un rapport rendu public début mai, les membres du collectif critiquent le manque de clarté dont ont pu faire preuve les autorités et jugent nécessaire de délivrer "une information qui ne change pas du jour au lendemain". Pour renforcer la confiance vis-à-vis de la campagne vaccinale, ces citoyens appellent à réfléchir à de nouvelles formes de communication, notamment en direction des jeunes. Le collectif insiste aussi sur la nécessité de faciliter la prise de rendez-vous et d’aller vers “les populations cachées” pour ne laisser personne à la marge de cette campagne.
Logistique de la vaccination
Tous les Etats membres doivent avoir "accès en même temps aux vaccins contre la Covid-19", précise la Commission européenne. La distribution est assurée "au prorata de la population afin de garantir un accès équitable" dans l'espace européen, qui compte 448 millions d'habitants. La France a droit à 15% des doses livrées (67 millions d'habitants), quand l'Allemagne en reçoit 18,6% et l'Espagne 10,5%. Les commandes sont donc réalisées au niveau européen. Les Etats membres, d'ailleurs, se sont engagés "à ne pas mener de négociations parallèles avec les fabricants de vaccins avec lesquels des discussions sont en cours au niveau de l'UE", rappelle la Commission.
Voici le résumé des commandes de doses de vaccins contre le Covid-19 passées par l’Union européenne. Les livraisons doivent s'étaler dans le temps.
• Pfizer-BioNTech (2,4 milliards de doses) : un premier contrat portant sur une commande de 300 millions de doses a été signé le 11 novembre 2020. Le 8 janvier, un autre contrat a été conclu pour l’achat de 200 millions de doses, plus une option d’achat de 100 millions de doses. Le 8 mai, la Commission européenne a annoncé avoir conclu un nouvel accord pour la période 2021-2023, qui inclut une commande ferme de 900 millions de doses ainsi qu’une option pour 900 millions de doses supplémentaires.
• Moderna (460 millions de doses) : le contrat initial, signé le 25 novembre 2020, comprend l’achat d’un total de 160 millions de doses. Un deuxième accord a été conclu le 17 février pour l’achat de 150 millions de doses, avec une option pour 150 millions de doses supplémentaires pour 2022.
• Johnson & Johnson (400 millions de doses) : un contrat incluant une commande ferme de 200 millions de doses du vaccin de Janssen, ainsi qu’une option sur 200 autres millions de doses a été signé le 7 octobre 2020.
• AstraZeneca (400 millions de doses) : le contrat existant porte sur une commande ferme de 300 millions de doses et une option de 100 millions de doses supplémentaires. “Pour le moment”, la Commission européenne n’a pas renouvelé sa commande pour “après le mois de juin", a déclaré le commissaire européen, Thierry Breton. L’Union européenne a par ailleurs lancé une action en justice contre le laboratoire pour non-respect de ses engagements de livraison. Seules 30 millions de doses ont été livrées au premier trimestre sur les 120 millions prévues.
• Sanofi-GSK (300 millions de doses) : ce contrat de précommande a été signé le 18 septembre 2020. Ce vaccin est en cours d’examen par l’Agence européenne des médicaments depuis le 20 juillet.
• CureVac (305 millions de doses) : ce contrat, signé le 19 novembre 2020, inclut une précommande ferme de 225 millions et une option d’achat pour 180 millions de doses supplémentaires. Le vaccin de CureVac ne bénéficie pas encore d’une autorisation sur le marché européen, et est en cours d’examen par le régulateur européen.
• Novavax (200 millions de doses) : la Commission européenne a approuvé, le 4 août, un contrat d’achat anticipé pour 100 millions de doses, avec une option pour 100 millions de doses supplémentaires. Pour l’heure, le vaccin de Novavax n’est pas encore utilisé dans l’Union européenne et est encore en cours d’examen par le régulateur européen.
A la date du 29 août, et depuis le début de la campagne vaccinale, la France a reçu quelque 97,8 millions de doses de vaccins, selon les données gouvernementales (fichier CSV). La grande majorité de ces approvisionnements ont été réalisés par Pfizer-BioNTech (70,10 millions de doses), devant AstraZeneca (10,74 millions), Moderna (14,61 millions) et Janssen (2,38 millions).
Ce n’est pas la France qui négocie directement les contrats de livraisons de vaccins, mais la Commission européenne. Les doses sont ensuite réparties entre les Etats membres, au prorata de leur population. La France communique le nombre de doses qu’elle prévoit de recevoir dans le cadre des contrats européens. Au 16 juillet, elle annonçait la livraison de 670 800 doses supplémentaires du vaccin de Moderna au cours de la semaine se terminant le 18 juillet. Elle prévoyait surtout l’arrivée de 44,02 millions de doses du vaccin de Pfizer/BioNTech d’ici au 2 janvier 2022.
Le document du gouvernement ne mentionne aucune livraison prévue des vaccins d’AstraZeneca ou de Janssen après le 4 juillet, sans plus de précisions.
Les doses de vaccins sont réparties en fonction du nombre d’habitants figurant parmi les populations éligibles, suivant un principe d’égalité. En clair, la répartition est donc effectuée selon des critères démographiques et non épidémiologiques. Quand de nouveaux publics sont à leur tour concernés par la campagne vaccinale, cette répartition est adaptée en conséquence. Certaines régions pourraient bénéficier d’un effort accru lors de l’ouverture de la vaccination à tous les adultes, prévue mi-juin, en raison de leur pyramide des âges. Deux exceptions corrigent à la marge ce grand principe général. Tout d'abord, des doses du vaccin de Moderna sont parfois livrées dans certains territoires particulièrement touchés. Enfin, un effort supplémentaire est réalisé dans certains territoires d'outre-mer confrontés à une situation délicate.
Les différents vaccins contre le Covid-19 n'empruntent pas tous le même chemin depuis l'usine, en fonction de leurs caractéristiques et du public auxquels ils sont adressés.
Pfizer-BioNTech. Un premier flux (nommé "A") est destiné notamment aux Ehpad et au ministère des Armées. Les doses sont livrées directement depuis les usines dans les cinq plateformes de stockage de Santé publique France. Les pharmacies des Ehpad ou les officines référentes passent ensuite leurs commandes. Le second flux (nommé "B") alimente une centaine d'établissements de santé pivots (un par département environ) équipés de congélateurs fournis par l'Etat, nécessaires au stockage du vaccin de Pfizer-BioNTech. Ces doses permettent de réaliser des vaccinations sur place, mais également de livrer les centres de vaccination et les Ehpad hospitaliers.
Moderna. Les approvisionnements sont plus modestes et l'allocation des doses est cette fois réalisée au niveau régional (puis départemental par les Agences régionales de santé) avec, à chaque fois, entre deux et sept établissements de santé pivots. Le principe général est le même que pour le vaccin de Pfizer-BioNTech, avec une allocation proportionnelle à la population ciblée. Mais les doses du vaccin de Moderna ont également été utilisées de manière plus ponctuelle, afin de renforcer les capacités vaccinales des territoires où circulait fortement le virus.
AstraZeneca. Le schéma est plus classique, car les conditions de conservation de ce vaccin sont moins contraignantes. Les doses sont livrées à des grossistes-répartiteurs, puis à des milliers d'officines (pour une vaccination sur place ou chez le médecin) qui passent commande. Des doses ont également été livrées dans 107 établissements pour être distribuées dans les centres de vaccination, afin d'honorer les créneaux prioritaires pour les professionnels éligibles. Le vaccin de Janssen, filiale de Johnson & Johnson, va emprunter le même schéma.
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