Variant anglais du coronavirus : à Dunkerque, des parents d'élèves sceptiques sur le décalage des horaires d'école
Les établissements scolaires ont adapté leurs horaires pour réduire les attroupements, et ainsi atténuer les risques de propagation du Covid-19. Le variant anglais du virus est très présent localement et inquiète beaucoup.
À Dunkerque (Nord), devant l’école de la Porte d’Eau, les parents arrivent au pas de course, alors qu'il n'est que 8h50. D'habitude, les enfants entrent en classe à 9 heures. Hakim tient la main de son fils Sabri, en CE2, ce soir il viendra aussi le récupérer en avance, à 16h30 au lieu de 17 heures : "Ce soir ils sortent une demi-heure avant, mais ça change quoi ? Est-ce efficace ? Aucune idée, on ne sait pas, on verra."
Face au variant anglais du coronavirus, Dunkerque met en place de nouvelles mesures. Avec un taux d’incidence de 515 cas pour 100 000 habitants, contre 384 il y a une semaine dans le Dunkerquois, l’inquiétude grandit. Conséquence, depuis lundi 15 février au matin, les entrées et les sorties dans les établissements scolaires sont décalées, pour éviter les attroupements. Hakim aurait préféré que l'école ferme carrément, d'autant que les vacances scolaires arrivent à la fin de la semaine. "En plus, on est avertis toujours au dernier moment. On a reçu le changement de programme hier soir par email", regrette-t-il.
L’idée de ces horaires décalés est d’éviter les attroupements, de réduire les risques de propagation de ce variant anglais, qui affole ici. Sauf que tout cela chamboule l’organisation des parents, comme Pauline, qui se presse devant la grille avec ses garçons : "Je vais devoir attendre une demi-heure le matin et une demi-heure le soir, devant l'école avec mon troisième enfant, vu que le petit et le grand quittent à 16h30 et mon second quitte à 17 heures." Quant à une fermeture totale des écoles, la maman hésite : "Je vous avoue que je suis partagée, étant donné qu'il ne faut pas non plus que les enfants accumulent du retard. Leur scolarité, c'est leur avenir. Après, fermer quand il y a beaucoup de cas, c'est mieux pour les protéger."
"Je ne pense pas que ce soit la meilleure des solutions. Mais bon, il faut bien trouver des choses, quand l'État ne veut rien faire à son niveau pour protéger nos enfants."
Pauline, mère de trois enfantsà franceinfo
Pas de nuée d’enfants ici, beaucoup de parents ont fait le choix ce matin de ne pas emmener leurs enfants à l’école, qui compte d’habitude 280 élèves. Aïcha, elle, a été obligée d'emmener son fils Moise. Même si elle angoisse beaucoup, elle travaille et ne peut pas le garder avec elle : "Cela m'inquiète beaucoup beaucoup, mais je n'ai pas d'autres choix. Je lui dit tout le temps de se protéger, en restant un peu à l'écart des copains, en gardant un peu sa distance, en jouant un peu plus loin, parce qu'on ne sait jamais. Je lui rappelle de tout le temps se laver les mains et de ne pas trop se toucher le visage."
D'autres mesures ont également prises, dans les collèges et les lycées dunkerquois, avec par exemple un fonctionnement mixte, c’est-à-dire en présentiel et en distanciel, pour réduire le nombre d’élèves présents.
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