Variant Omicron : le vol arrivé à Amsterdam d'Afrique du Sud "est une bombe à retardement", s'alarme un passager
"Ça ressemblait plus à de la détention qu'à un confinement organisé", raconte Anatole. Selon lui les voyageurs ont passé des heures collés les uns aux autres sans masque.
"C'est une bombe à retardement si le variant est présent", a déclaré à franceinfo, samedi 27 novembre, Anatole, un passager français de l'un des deux vols en provenance d'Afrique du Sud qui a atterri à Amsterdam vendredi et dans lesquels 61 passagers ont été testés positifs au Covid-19. Des analyses sont en cours pour savoir s'il s'agit du nouveau variant Omicron apparu sur le sol sud africain. Anatole, testé négatif et de retour en France, s'inquiète d'avoir été contaminé lors de l'attente à l'aéroport dans des conditions "déplorables".
"Nous sommes restés six heures dans l'avion"
L'homme d'affaires rentrait d'un voyage professionnel en Namibie, en passant par Johannesburg. Avant le vol, tous les passagers ont présenté un test négatif de moins de 72h mais à l'arrivée, les autorités néerlandaises ont interdit aux passagers de débarquer. "Une heure avant d'arriver, le commandant nous annonce qu'on ne peut pas sortir à cause du nouveau variant. On a été laissé sans information supplémentaire toute la journée, nous sommes restés six heures dans l'avion", raconte-t-il. Certains passagers s'agacent alors et tombent déjà le masque.
Après ces six heures d'attente, 600 passagers sont finalement "parqués dans des bus" puis amenés dans des salles d'attente de l'aéroport pour être testés. "Rien n'était organisé", raconte le Français, "il y avait trois testeurs, ça a pris énormément de temps. On nous a dit qu'on aurait les résultats en trois heures, finalement ça a mis dix heures !"
Ni masque, ni distanciation
Pendant ce temps d'attente, aucun véritable protocole sanitaire n'a été mis en place, affirme Anatole. : "Ça ressemblait plus à de la détention qu'à un confinement organisé, il n'y avait pas de gel, pas de masques, pas de distanciation, on était 300 dans une salle d'attente qui n'était pas très grande, serrés les uns contre les autres". En fin de journée, des sandwichs sont livrés dans des cartons, sans emballage individuel : "tout le monde s'est jeté sur les cageots de nourriture, on a tous plongé les mains dans le même cageot, c'est effarant le manque de préparation", s'étonne-t-il.
Quand les résultats des tests arrivent enfin, le personnel de l'aéroport divise les passagers en deux groupes, "à droite les négatifs, à gauche les positifs." 61 personnes, soit 10% des passagers, s'avèrent positives. "On a tous été surpris de voir le groupe s'agrandir autant", raconte Anatole. Les passagers positifs ont reçu la consigne de s'isoler, à l'hôtel pour les étrangers ou chez eux pour les Néerlandais. "Tous les autres ont pu continuer leur route à travers l'Europe", explique, soulagé, le Français.
"On a passé la journée collés les uns contre les autres avec beaucoup d'agitation, les gens s'énervaient, enlevaient leur masque, j'ai parlé à des personnes positives qui m'ont postillonné dessus"
Anatole, passager du volà franceinfo
Lui a continué son voyage vers la France, un train vers Paris puis vers le Sud-ouest. "Je n'ai pas eu d'informations sur ce que je devais faire." Anatole craint d'avoir été contaminé : "Je fais mon maximum, je fais très attention et j'irai me faire tester dès lundi" mais selon lui, "c'est une bombe à retardement si le variant est présent, qui pourrait se disséminer dans toute l'Europe." Il redoute que le nombre de contaminations soit bien plus élevé que celui annoncé par les autorités néerlandaises.
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