Variante du Covid-19 au Royaume-Uni : "On est en train de prendre des mesures panique, alors qu'on ne connaît pas grand-chose"
Alors que la France a pris la décision ce dimanche de suspendre pour 48h tous les déplacements en provenance du sol britannique, l'enseignant et spécialiste des questions européennes, Patrick Martin-Genier, conteste ces mesures prises, selon lui, "dans l'urgence".
"On est en train de prendre des mesures panique, dans l'urgence, sans coordination, alors que finalement, on ne connaît pas grand-chose sur cette nouvelle souche du virus" détectée au Royaume-Uni, a regretté lundi 21 décembre sur franceinfo Patrick Martin-Genier, enseignant à Sciences Po-Paris et spécialiste des questions européennes.
"On est en train de nous dire des tas de choses" sur cette nouvelle variante du virus au Royaume-Uni, a relevé Patrick Martin-Genier alors que plusieurs pays, dont la France, ont décidé de suspendre leurs liaisons pour 48 heures avec la Grande-Bretagne pour tenter de limiter la propagation de cette variante, qui serait plus contagieuse, du Covid-19.
Manque de "coopération" au sein de l'Union européenne ?
"J'ai écouté Christian Drosten, le grand virologue allemand, nous dire 'Attendez, nous n'avons aucune information sur ce virus. On n'est même pas sûrs qu'il soit plus dangereux que les autres. On n'est même pas sûrs que ce soit lié à la deuxième vague du coronavirus' et on vient de nous dire en Angleterre que ce virus est 70 % plus contagieux que le premier virus, ce qui n'est pas scientifiquement démontré", a pointé Patrick Martin-Genier.
Pour lui, les États européens manquent également de "coopération". "Ce ne sont pas quelques coups de fil à des chefs d'Etats qui font une coopération européenne", a jugé ce spécialiste des questions européennes. Il y a, selon lui, une "concertation" entre dirigeants dans la gestion de la crise sanitaire mais les gouvernements agissent "en ordre dispersé".
Une "compétition" pour être celui "qui protège le mieux sa population"
Selon Patrick Martin-Genier, des décisions différentes selon les pays européens pourraient encore être prises concernant les vaccins. "Même si on se met d'accord sur les gens qui seront prioritaires, il n'est pas certain que, logistiquement, ça se passe de la même façon dans tous les États", a-t-il expliqué. "Il y a des enjeux politiques très importants et par conséquent, certains sont prêts à aller plus vite", a assuré Patrick Martin-Genier qui a pointé "une compétition politique interne" entre dirigeants européens pour être celui "qui protège le mieux sa population".
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