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Vidéo "Le nucléaire est indispensable pour répondre au défi climatique", assume Agnès Pannier-Runacher

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Article rédigé par franceinfo - avec France Inter
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Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'Industrie, a estimé mercredi 13 octobre sur France Inter que l'énergie nucléaire est "indispensable pour nous permettre de répondre aux enjeux du défi climatique".

"Ce plan, c'est retrouver notre esprit de conquête, reconstruire une innovation et une industrie puissante. Pas celle du passé, celle dont on va avoir besoin à l'horizon 2030", a indiqué Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'Industrie, mercredi 13 octobre sur France Inter, après les annonces mardi 12 octobre d'Emmanuel Macron concernant le plan d'investissement de 30 milliards d'euros destinés à "décarboner" et relancer l'industrie en France d'ici à 2030.

"Nous avons réformé notre pays, nous l'avons mis sur une trajectoire de reconquête industrielle."

Agnès Pannier-Runacher

à France Inter

Interrogée sur le calendrier de ces annonces à l'approche de la présidentielle 2022, la ministre a assuré que "la crise sanitaire avait accéléré les choses", en révélant "des problèmes de souveraineté". "Nous n'avons pas rien fait ces 4 dernières années", s'est-elle défendue, "nous avons réformé notre pays, nous l'avons mis sur une trajectoire de reconquête industrielle". Selon Agnès Pannier-Runacher, le gouvernement a "recréé de l'emploi industriel, ce qui n'était pas arrivé depuis 2000".

Objectif : 50% de part du nucléaire d'ici 2035

Sur le nucléaire, elle a rappelé l'enjeu du gouvernement : "mettre au point", et "investir dans des petits réacteurs qui soient plus modulables et en appui de grands sites industriels". Agnès Pannier-Runacher a par ailleurs réagi à la critique formulée lundi 11 octobre sur franceinfo par le candidat écologiste, Yannick Jadot, affirmant qu'on "ne va pas mettre de l'argent aujourd'hui dans des petits réacteurs qui seront disponibles dans au moins 20 ans, quand on aura gagné, ou perdu, la bataille du climat". "Yannick Jadot passe à côté de la responsabilité première d’une personne politique, le temps long, a-t-elle indiqué, nous travaillons sur le nucléaire avec EDF pour assurer l’augmentation de notre production d’électricité. Mais ne pas penser la prochaine génération de réacteurs, c’est une faute politique. C’est le fait, au fond, de ne voir qu’à trois ou six mois. Ce n'est pas du tout la posture du président de la République."

Agnès Pannier-Runacher a estimé qu'il n'était "pas impossible" que le gouvernement décide de commander de nouveaux EPR, malgré le retard et le coût engendré par celui de Flamanville. "Ce n'est pas tranché, mais si nous voulons être au rendez-vous de la décarbonation, ne plus dépendre du pétrole et du gaz naturel, il y aura une date limite pour prendre cette décision, courant 2022", a-t-elle ajouté. C'est, selon elle, une solution pour "permettre aux Français d’avoir accès à une électricité peu chère, et fiable, à la demande", tout en réaffirmant que l'objectif, fixé par le gouvernement, de ramener à 50% la part du nucléaire dans la production d'énergie d'ici 2035, "ne changeait pas ".

"Il n'y a aucun gouvernement, depuis le démarrage de la Ve République, qui a fait autant pour minimiser l'empreinte environnementale de nos entreprises et de nos activités humaines", a-t-elle estimé. "Soyons très clairs, nous produisons de l'hydrogène bas carbone, le nucléaire est une énergie bas carbone, le nucléaire est indispensable pour nous permettre de répondre aux enjeux du défi climatique. Ceux qui disent le contraire sont des menteurs", a taclé Agnès Pannier-Runacher. La ministre a toutefois reconnu qu'il fallait "faire en sorte que le nucléaire devienne circulaire", qu'il fallait "investir dans la question du recyclage des déchets et du cycle du combustible". "Ce sont les deux enjeux sur lesquels nous mettons de l'argent pour trouver les bonnes technologies", a-t-elle promis sans préciser l'enveloppe qui sera destinée à la question du traitement des déchets nucléaires.

Agnès Pannier-Runacher a également répondu à la polémique initiée par ses propres propos sur "l'industrie, un des rares endroits au XXIe siècle où on trouve encore de la magie", et les lignes de production qui ne sont "pas une punition", qui ont suscité indignation et moqueries. "Si mes propos ont pu être mal interprétés par certains, j’en suis désolée", a-t-elle assuré. "Mais je persiste à penser que l’industrie est un secteur d’avenir et un secteur de fierté. Et c’était ça mon propos", a-t-elle poursuivi. "Quand je visite des lignes de production et que j’ai des gens qui me disent 'je suis fier de travailler pour fabriquer des hélicoptères, des vaccins, des éléments d’une fusée Ariane', j’entends cette fierté", a dit la ministre, tout en estimant que "les conditions de travail ont évolué depuis les années 70". "Je ne sous-estime pas les conditions aujourd’hui, mais l’automatisation impacte moins les corps, les troubles musculo-squelettiques."

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