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Vidéo Renforts sanitaires en outre-mer : comment l'Etat a oublié la rémunération des aides-soignants

Publié
Temps de lecture : 3min
L'oeil du 20 heures - 20 décembre 2021
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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
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Ils ont prêté main forte dans les hôpitaux d'outre-mer depuis cet été, mais n'ont toujours pas été payés. Si un arrêté ministériel prévoit la rémunération des médecins et des infirmiers, il semble avoir oublié tous les autres : aides-soignants, laborantins, kinésithérapeutes, etc.

Cassidy Renaison, aide-soignante en intérim, se souvient bien de l’appel lancé par Olivier Véran le 8 août 2021.

"Je fais appel à la solidarité nationale des soignants de métropole pour venir en aide aux hôpitaux ultra-marins. (...) Nous prendrons évidemment en charge votre transport, votre hébergement, avec des rémunérations à la clé," annonçait le ministre des solidarités et de la santé dans une vidéo postée sur internet.

Un arrêté ministériel incomplet

"Quand il parle d’une rémunération et qu’on n'a pas de rémunération à l’heure actuelle, c’est un peu mensonger," réagit Cassidy Renaison, qui a travaillé cinq semaines en Guadeloupe, en Guyane et en Nouvelle-Calédonie. Voici ce que lui répond la sécurité sociale, quand elle réclame sa paye : “nous ne connaissons pas à ce jour le tarif des rémunérations pour les aides-soignantes et ne pouvons donc pas procéder au règlement de cette réquisition.

En cause, un arrêté ministériel publié le 17 août dernier au journal officiel, juste après l’appel d’Olivier Véran. Il prévoit l’indemnisation des médecins, des infirmiers et des étudiants en médecine réquisitionnés. Mais rien de prévu pour les aides-soignants, les kinés ou encore les laborantins.

"Que certaines professions soient rémunérées et toujours pas nous, je ne peux pas le comprendre !" se désole l'aide-soignante. "Si on l'avait su à l’avance, on ne l’aurait pas fait, parce que ça nous met dans des situations difficiles."

Plus de 10 000 euros de manque à gagner

Ils seraient ainsi plusieurs centaines de soignants à avoir travaillé gratuitement, faute d’être mentionnés dans l’arrêté ministériel. Abdel Chergui, un autre aide-soignant en intérim, a travaillé 400 heures en renfort Covid, soit plus de 10 000 euros de manque à gagner selon ses estimations.

"Il me reste 82 euros pour vivre jusqu'au mois de janvier. Je ne sais pas comment je vais faire pour payer mon loyer, j'ai peur de me retrouver à la rue ! Les fêtes de fin d'année, je n'y pense même pas : ça va être du café au lait et du pain, et trouver du travail pour espérer avoir un salaire fin décembre. L'Etat me met la tête dans l'eau."

Abdel Chergui, aide-soignant

à France 2

Contacté, le ministère de la santé dit s’être aperçu de cet oubli administratif en octobre. Et même si deux mois et demi après, rien n’a changé, l’administration nous écrit : "le Ministère s’est immédiatement saisi de la question pour trouver une solution rapide pour indemniser ces professionnels. Il tiendra bien évidement son engagement d’indemnisation, en dépit du délai pris."

Un nouvel arrêté, précisant la rémunération de tous les professionnels de santé mobilisés est attendu pour Noël… Maigre consolation sous le sapin, car pour la paye il faudra sûrement attendre janvier, selon le ministère.

Parmi nos sources :

L'appel d'Olivier Véran

Direction générale de la santé

Arrêté du 17 août 2021

Liste non exhaustive.

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