Vote décalé du plan de déconfinement : le député LREM Aurélien Taché est "favorable" à "un délai pour pouvoir regarder les mesures" proposées
Aurélien Taché assure qu'il "comprend la demande" formulée par le député LR Damien Abad qui souhaite un délai de 24 heures entre la présentation du plan de déconfinement et le vote des députés.
Le patron des députés LR Damien Abad a demandé dimanche 26 avril sur franceinfo "un délai de 24 heures" entre le moment où le Premier ministre présentera le plan de déconfinement, le 28 avril, aux députés et le moment où les députés le voteront.
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"Je comprends cette demande", a affirmé sur franceinfo Aurélien Taché, le député LREM du Val-d'Oise. "Je suis très favorable à ce qu'on puisse avoir un débat et un vote différencié sur le traçage numérique. Avoir un délai pour pouvoir regarder les mesures du plan de déconfinement dans son ensemble et se prononcer sur ces mesures me semble de bon aloi." Aurélien Taché estime que "sur des décisions aussi importantes", les députés doivent pouvoir se prononcer "avec le maximum de garanties".
La question du traçage numérique fait débat
La demande de Damien Abad sera examinée lundi 27 avril lors d'une conférence exceptionnelle des présidents des groupes à l'Assemblée nationale. Pour Aurélien Taché, si le gouvernement "trouvait cette demande légitime", décaler le vote lui "semble envisageable". Le député du Val-d'Oise rappelle qu'avec plusieurs collègues de la majorité, ils ont "demandé à ce qu'un délai puisse se tenir entre la déclaration du Premier ministre mardi et le vote. Beaucoup souhaitent que sur la question du traçage numérique, nous ayons un vote et un débat dédié".
Un vote séparé entre le traçage numérique et le plan de déconfinement "était prévu au départ", affirme Aurélien Taché. "C'est extrêmement important" d'y revenir, selon lui. "Nous nous engageons sur une voie nouvelle avec ce traçage numérique. Moi je suis très réservé sur ce principe." Le député de la majorité aurait préféré "sur les sujets d'éthique et du numérique, prendre le temps du débat". Car cela pose "beaucoup de questions", souligne Oliver Taché. "En matière de souveraineté numérique, est-ce que nous devons trouver des alternatives aux Gafam, en investissant par exemple de l'argent public dans les logiciels libres ?" Cela pose également des questions "en matière de propriété des données personnelles. Ces Gafam maîtrisent nos données personnelles. Est-ce que c'est normal", s'interroge le député LREM. "J'aurais préféré que nous puissions avoir un débat de ce type-là. Maintenant, c'est vrai que la crise est là, que le Covid est là, que le confinement est là. Le gouvernement étudie toutes les options, soit. Mais sur un sujet aussi important, un débat parlementaire et un vote sont indispensables. Le Parlement est le gardien des libertés fondamentales. On doit pouvoir se prononcer sur un sujet comme celui-ci."
Retour à l'école : aux élus de "trancher"
Interrogé sur le fait que le Conseil scientifique ait préconisé la fermeture des écoles jusqu'en septembre, alors qu'Emmanuel Macron a opté finalement pour le 11 mai, Aurélien Taché estime que c'est "le rôle de la démocratie et des élus que de trancher après avoir pris connaissance des avis scientifiques". Il faut, selon lui, "éclairer les décisions" des politiques par "des avis scientifiques rendus par les experts". Mais les élus doivent "décider en fonction d'autres considérations". Le député du Val-d'Oise pense que "le confinement devient extrêmement difficile sur le plan social, pour de nombreux Français, qu'il creuse des inégalités et que nous devons être capables de redémarrer l'activité sociale pour y faire face". "Nous avons aussi toutes ces contraintes sociales et démocratiques", ajoute Aurélien Taché.
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