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Ebola : deux médecins américains infectés par le virus sont guéris

Ces miraculés, qui avaient été rapatriés aux Etats-Unis il y a quelques semaines, ont vraisemblablement vaincu la maladie grâce à un sérum expérimental.

Article rédigé par franceinfo
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Kent Brantly et Nancy Writebol, les deux médecins américains qui ont guéri d'Ebola.  (SIM/SAMARITAN'S PURSE / AFP)

Deux médecins américains infectés par le virus Ebola en Afrique et soignés aux Etats-Unis sont guéris. Le second malade va sortir de l'hôpital jeudi 21 août, a annoncé le docteur Ribner, le directeur du service des maladies infectieuses d'Emory (Atlanta) lors d'une conférence de presse. "Après une série de traitements rigoureux et d'analyses, l'équipe de médecins a estimé que les deux patients avaient guéri d'Ebola et pouvaient retourner dans leur famille sans craindre de transmettre l'infection aux autres", a-t-il affirmé. 

"Aujourd'hui est un jour miraculeux. Je suis extrêmement heureux d'être en vie, d'être en bonne santé et de pouvoir retrouver ma famille", s'est réjoui le malade, Kent Brantly, lors d'une conférence de presse donné jeudi.

Le docteur Brantly et la missionnaire Nancy Writebol, 60 ans, ont tous deux contracté Ebola alors qu'ils soignaient des malades au Liberia, l'un des quatre pays d'Afrique de l'Ouest touchés par cette épidémie sans précédent depuis l'émergence du virus en 1976. Nancy Writebol est sortie de l'hôpital le lundi 19 août.

Un sérum expérimenté avec succès

Le Dr Brantly et Nancy Writebol ont commencé à être traités en Afrique avec un sérum expérimental jamais utilisé auparavant sur des humains, avant d'être rapatriés par avion sanitaire aux Etats-Unis.

Développé dans le cadre d'un programme de recherche soutenu depuis dix ans par l'armée américaine et l'Agence publique de santé canadienne, cette molécule expérimentale s'appelle ZMapp. Elle est la propriété du laboratoire californien Mapp Biopharmaceutical Inc.

Ce médicament est le mélange de trois anticorps et d'un principe actif élaboré à partir d'un extrait du tabac, "une plante qui doit naturellement se défendre contre diverses infections virales", rapporte Slate.fr. Selon le communiqué de l'entreprise (PDF, en anglais), il n'avait jamais été testé sur des êtres humains avant les deux médecins américains infectés en Afrique de l'Ouest.

Un traitement qui fait polémique

L'envoi des fioles de ce sérum au Liberia pour les deux médecins américains a posé un certain nombre de questions éthiques. Pourquoi des malades africains ne sont-ils pas cobayes à leur tour ? La question divise le monde médical et certains pointent le risque d'effets secondaires ou tout simplement le risque pour la vie des patients.

"Une situation épidémique ne me semble pas être un cadre adapté pour mettre en place des essais cliniques de large ampleur, estimait début août le médecin le docteur Sylvain Baize, de l'Institut Pasteur, interrogé par La Croix. Aujourd'hui, il ne semble pas éthique de proposer une molécule dont on ne connaît rien des effets secondaires."

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