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Trois graphiques pour comprendre l'épidémie d'Ebola

Le virus aurait touché un quatrième pays, le Nigeria, et l'épidémie, qui ne faiblit pas, est déjà la plus meurtrière depuis la découverte du virus Ebola.

Article rédigé par Louis Boy
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Des travailleurs humanitaire luttant contre Ebola à Monrovia, capitale du Liberia, le 24 juillet. (ZOOM DOSSO / AFP)

Avec 122 nouveaux cas suspectés entre le 24 et le 27 juillet, et 57 décès, l'épidémie d'Ebola progresse vite en Afrique de l'ouest, "plus vite que [les] efforts pour la contrôler" s'est inquiété, vendredi 1er août, la directrice de l'Organisation mondiale de la Santé. La France déconseille à ses ressortissants de se rendre dans les pays touchés.

En près de quarante ans, depuis sa découverte en 1976, jamais le virus ne s'était répandu aussi largement et n'avait fait autant de victimes. Il faut dire que, même si des efforts conséquents sont mis en œuvre pour stopper sa progression, cette fièvre hémorragique est très contagieuse et n'a aucun remède connu. Francetv info revient en trois graphiques sur cette inquiétante épidémie.

Des victimes dans trois, voire quatre pays

Si l’on en croit les données du CDC (Centre for Disease Control and prevention), la principale agence gouvernementale américaine en matière de protection de santé publique, ce n’est que la deuxième fois qu’une épidémie d’Ebola se répand dans plus d’un pays : entre octobre 2001 et mars 2002, la maladie s’était propagée de part et d’autre de la frontière entre le Gabon et la République du Congo. C'est aussi la première fois que le virus touche cette région de l'Afrique, les pays les plus souvent frappés étant le Congo-Brazzaville, la République démocratique du Congo, le Soudan, le Gabon et l'Ouganda.

Cette fois-ci, le virus s'est répandu dans trois et peut-être même quatre pays : le Nigeria a rapporté le 29 juillet ce qui pourrait être le premier cas d’Ebola sur son territoire, après le décès suspect d’un Libérien qui présentait des symptômes à son arrivée au Nigeria, et a transité par le Ghana et le Togo.

Un nombre de décès qui continue de croître

L'épidémie – qui a probablement débuté en janvier 2014 même si les premiers bilans datent du mois de mars – ne montre pas de signes de ralentissement, au contraire. "La tendance de l’épidémie en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone reste instable, pointe l'OMS dans son dernier bilan sur la maladie, la transmission se poursuivant à la fois dans les établissements de santé et dans la communauté." Une lutte d'autant plus difficile que le virus frappe durement les équipes médicales elles-mêmes : plus de 100 membres du personnel médical ont été contaminés, selon l'agence Reuters, et plus de la moitié d'entre eux sont morts.

Ces données incluent les cas confirmés de la maladie, mais aussi ce que l’OMS décrit comme des cas probables ou suspects. Certains malades et même certaines victimes peuvent en effet présenter des symptômes laissant penser qu’ils sont contaminés par le virus d’Ebola sans que l’on en ait la certitude. Par conséquent, certains cas peuvent avoir été réévalués et retirés du bilan après un examen approfondi. Selon le dernier décompte de l'OMS, le 27 juillet, on sait avec certitude que 745 personnes ont été contaminées et 422 tuées par Ebola depuis le début de l'épidémie.

L'épidémie d'Ebola la plus meurtrière de l'histoire

Même en ne prenant en compte que les victimes confirmées d'Ebola (485), cette épidémie est déjà la plus importante de l'histoire de la maladie. Le virus, probablement issu de la chauve-souris, est apparu chez l'homme en 1976 en République démocratique du Congo, et n'avait frappé jusqu'ici que des zones rurales et difficiles d'accès. "Nous n'avions jamais vu le virus se propager dans des zones urbaines", explique une spécialiste américaine interrogée par Libération (article payant), ce qui explique sans doute le nombre important de personnes touchées et provoque l'inquiétude sur la propagation possible de l'épidémie.

On constate, en revanche, que la mortalité liée à Ebola a fortement décliné, malgré l'absence de traitement : en 2002 et 2003, deux épidémies au Congo avaient tué 90% et 83% des personnes infectées, contre "seulement" 55% pour l'épidémie actuelle.

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