Un programme informatique avait prédit l'épidémie d'Ebola
Quatre jours avant l'Organisation mondiale de la santé, un site qui scrute les informations sur le web et les réseaux sociaux avait détecté des cas suspects en Guinée.
Un programme informatique géré par des épidémiologistes de Boston avait alerté les autorités américaines sur les risques d'épidémie du virus Ebola en Afrique de l'Ouest quatre jours avant que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ne publie un premier bilan des victimes, rapporte mercredi 6 août Time (en anglais).
Le site Healthmap.org surveille en temps réel les réseaux sociaux et les sites d'information, sans se limiter à la communication des organismes officiels. Ainsi, le 19 mars, il détecte sur un site kenyan une information primordiale : la mort, en Guinée, de 23 personnes due à une fièvre hémorragique, dans une région où l'on consomme régulièrement de la viande de brousse. Le 23 mars, l'OMS indique que la fièvre Ebola a fait au moins 29 morts et a touché au moins 49 personnes. "Ce programme permet d'obtenir un autre point de vue sur les premiers signes de l'apparition d'une maladie", explique John Brownstein, professeur à Harvard et fondateur de Healthmap.org. Ce site propose une chronologie de la propagation du virus Ebola, basée sur les différents signalements en ligne de la maladie.
Pics sur Google et Wikipedia
Les recherches sur Google peuvent aussi servir d'indicateur à ce type de programme informatique. Ainsi, l'augmentation subite de la recherche des mots "diarrhée" et "grippe" permet de prédire des pics d'infections. Même chose pour la consultation des pages Wikipedia de certaines maladies, qui explosent en cas d'épidémie.
En Chine, lors de l'épidémie de grippe aviaire, en 2013, la diffusion sur Weibo (l'équivalent de Twitter) de la photo du dossier d'un patient mort avait forcé les responsables d'un hôpital à admettre que le malade était bien mort de la grippe H7N9. Mais ce système n'est pas infaillible. Ainsi, Time rapporte que les références au virus Ebola aux Etats-Unis ont explosé ces dernières semaines sur le web et le réseaux sociaux. Mais il ne s'agissait que de partage d'informations ou d'inquiétudes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.