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"C'est une tradition, mais ça va l'être de moins en moins" : la hausse du prix des oeufs et de l'huile menace le mythe de l'"English breakfast"

Entre inflation et surtout grippe aviaire, avec les œufs qui deviennent de plus en plus rares et chers, ce pilier de la culture britannique est menacé.

Article rédigé par franceinfo - Emeline Vin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un petit-déjeuner anglais typique : des œufs, du pain grillé, des pommes de terre, des saucisses et du bacon frit. (BEAUDOIN JEAN / MAXPPP)

Du bacon, un toast, des haricots blancs à la tomate, deux saucisses et surtout, un œuf sur le plat : voilà le menu du traditionnel "English breakfast", servi toute la journée dans les cafés-restaurants, les "greasy spoons"… Mais ce pourrait bientôt n'être qu'un lointain souvenir.

>> Alimentation : la grippe aviaire fait encore progresser le prix des œufs et fait craindre une pénurie

Car, sur les tables en métal du Pop Inn Café, l’un de ces temples londoniens de la cuisine britannique, si on sert l’œuf baveux du petit-déjeuner anglais toute la journée, le chef Cengiz rencontre des difficultés pour s’approvisionner. "Notre fournisseur habituel ne nous livre plus d’œufs de plein air, à cause de la grippe aviaire, soupire-t-il. On a dû changer de fournisseur, mais la qualité est moindre. En plus, le prix a doublé ! Avec l'inflation, il ne reste pas beaucoup de marge de profits."

Douze euros pour un "English breakfast"

D’autres établissements remplacent même l’œuf au plat par des pommes de terre. Cengiz envisage lui de dépasser la barre symbolique des 10 livres, soit 12 euros pour un "English breakfast".

"On aurait aimé garder notre carte plus longtemps, mais on va devoir la changer. Il n’y a pas que les œufs : tout augmente, par exemple l’huile de cuisson… Tout."

Cengiz

à franceinfo

Pour l’instant la clientèle ne déserte pas : Fiona, habituée du Pop Inn, vient par exemple presque tous les jours. "C’est une communauté ici, sourit-elle. Il y a les ouvriers, les gens qui travaillent tôt le matin et qui viennent prendre un bon repas avant de commencer. Ou encore les gens qui viennent le week-end, pour leur petit plaisir… C’est une vraie tradition de l’Angleterre ! Mais ça va l’être de moins en moins… On est en récession, il faut être réaliste." Quant à se faire un petit-déjeuner maison, face à la pénurie due à la grippe aviaire, les supermarchés rationnent déjà le nombre de boîtes par client.

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