Grippe aviaire : 120 millions d'euros de pertes pour la filière foie gras
L'interprofession des éleveurs et industriels de la filière foie gras revoit en nette hausse sa précédente estimation de 80 millions d'euros de perte.
La grippe aviaire va coûter 120 millions d'euros aux éleveurs et industriels de la filière foie gras, soit nettement plus que prévu, indique mercredi 18 janvier à l'AFP le président de l'interprofession, le Cifog.
"Nous constatons des pertes de l'ordre de 120 millions d'euros" pour l'ensemble de la filière "de l'acouvage à la transformation, en passant par les éleveurs et les gaveurs", a déclaré Christophe Barailh, précisant que cette somme incluait "les pertes directes liées à l'abattage et également [celles] liées au vide sanitaire (...) qui a déjà commencé pour certaines zones."
L'épizootie d'influenza aviaire H5N8, qui sévit depuis décembre dans les élevages du Sud-Ouest (136 exploitations infectées mardi, essentiellement dans le Gers et les Landes), a conduit le gouvernement à imposer début janvier des abattages préventifs de centaines de milliers d'oies et de canards, dans une zone étendue deux fois depuis et qui englobe désormais 232 communes.
La filière annonce 15 mesures de prévention
"Du fait de l'extension des zones, avec des abattages supplémentaires programmés", le Cifog a revu en nette hausse sa première estimation des pertes pour la filière, évaluées à 80 millions d'euros au début du mois. Et le coût du virus pourrait encore augmenter. "On était parti sur un volume de 1,3 million" d'animaux à abattre, "on en est à 1,5 million" et "la situation n'est toujours pas stabilisée", a ajouté Christophe Barailh.
Déjà fragilisée par l'épisode d'influenza aviaire H5N1 de l'hiver 2015/16, l'interprofession a adopté un plan pour éviter de prochaines crises constitué de 15 mesures de prévention. Le Cifog envisage notamment de "tester systématiquement" les lots de canards avant l'étape du gavage pour ne pas transporter des volailles contaminées, a expliqué Christophe Barailh. Autre exemple, dès qu'un cas suspect sera détecté par un vétérinaire, un confinement pourrait être imposé "dans un périmètre à définir", sans attendre l'habituel arrêté préfectoral.
Par ailleurs, un audit "à périmètre national" sera réalisé "pour vérifier que les règles de biosécurité sont bien mises en place" par les producteurs, en commençant par la zone de l'épizootie en cours, dès que celle-ci sera terminée.
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