Grippe aviaire : 900 000 animaux ont été abattus en un mois
L'épizootie a connu une accalmie en mars et en avril, avant de reprendre, beaucoup plus tôt qu'à l'accoutumée... Depuis le début du mois de mai 2023, la grippe aviaire a fait une réapparition massive. Près de 60 foyers de contamination ont ainsi été dénombrés entre le Gers et les Landes.
"On est dans la gestion d'une crise énorme, un vrai incendie viral", dépeint le président de la chambre d'agriculture du Gers Bernard Malabirade qui avoue que "la situation est hors de contrôle". D'après le syndicat agricole Modef, 900 000 animaux ont été abattus au total dans les trois départements du Sud-Ouest depuis le début du mois de mai. Un chiffre provisoire : de nouveaux foyers sont recensés régulièrement. Au cours de cette épizootie 2022-23, six millions de volailles ont été abattues en France selon le ministère de l'Agriculture, après l'abattage de 22 millions de volailles en 2021-2022.
"Intervenir en soutien et de manière préventive"
Cette crise arrive au moment où les élevages accueillent les canetons qui servent d’ordinaire à garnir les tables dès septembre et jusqu’aux fêtes de fin d’année. "Les canards du mois de juin sont les canards de Noël. Donc le sujet du canard et du foie gras festif, c’est maintenant qu’il faut le régler", a insisté Arnaud Rousseau, président de la FNSEA mercredi 24 mai sur franceinfo.
Si l’obligation leur est donnée d’abattre leur élevage, la situation financière sera catastrophique à la fin de l’année. En 2022, déjà, le secteur avait connu une baisse de 30% de foie gras dans les rayons de supermarchés.
Pour l’instant, des zones de protection sont mises en place autour de chaque foyer de contamination identifié, en attendant un vaccin que le ministère de l’Agriculture espère déployer avant l’automne. "Un certain nombre d’éleveurs sont frappés pour la deuxième fois, donc on a besoin d’intervenir vite en soutien et de manière préventive", a appelé Arnaud Rousseau qui souhaite que cette vaccination intervienne le plus rapidement possible. Mais se pose la question du financement, "de l’ordre de 30 millions d’euros", selon la FNSEA. "In fine, ça ne peut pas être l’éleveur qui finance à lui tout seul", a observé son président.
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