Grippe aviaire : le gouvernement veut "revisiter le modèle de production" du foie gras
Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a remis en cause, lundi, la segmentation extrême de la chaîne de production de foie gras, qui multiplie les étapes et les transports, ce qui favorise la propagation des maladies.
Alors que la grippe aviaire sévit en France depuis la fin du mois de novembre, Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, a déclaré, lundi 13 février, qu'il était nécessaire de "revisiter le modèle de production du foie gras".
Il va falloir avoir une stratégie pour limiter les transports, on va essayer de signer un contrat avec le Cifog [interprofession du foie gras] pour revisiter le modèle de production.
Stéphane Le Foll, ministre de l'Agricultureà la presse
"Il y a des choses qui se sont passées qui n'auraient pas dû se passer", a souligné le ministre face à des journalistes. "Si on applique des règles de biocontrôle avec un modèle de production inchangé, cela ne servira à rien", a-t-il ajouté, soulignant que "la multiplicité de transport est aussi un vecteur viral". La France recense 231 exploitations touchées par le virus, situées dans neuf départements.
Chaque opération se fait sur des sites différents
Le ministre semble mettre en cause la segmentation de la production dans le Sud-Ouest en matière d'élevage de canards et de production de foie gras. Les animaux passent d'une exploitation hyperspécialisée à l'autre : des fermes de reproduction aux couvoirs, puis aux élevages de poussins, aux élevages en parcours extérieur, aux éleveurs-gaveurs, pour finir par les abattoirs et la transformation.
Et chaque opération se fait sur des sites différents. Des milliers d'animaux doivent donc être transportés à chaque étape, parfois d'un département à l'autre.
Retour à des élevages à l'ancienne ?
La Confédération paysanne (syndicat classé à gauche) critique cette organisation depuis longtemps. Selon elle, "l'industrialisation de la production" "provoque et amplifie les crises sanitaires". Le syndicat plaide pour des élevages à l'ancienne, qu'il qualifie d'"autarciques". Autrement dit, des exploitations où tout est fait au même endroit, ce qui permettrait d'endiguer la propagation des virus.
Le ministre n'a pas voulu commenter l'information judiciaire ouverte la semaine dernière par le parquet de Paris, qui cherche à comprendre comment le virus H5N8 s'est transmis comme une traînée de poudre fin 2016 dans les élevages du sud-ouest de la France.
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