Six questions pour comprendre l'épidémie de grippe
Le pic de l'épidémie n'a pas encore été atteint, mais les services d'urgences sont déjà saturés. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a demandé, mercredi, aux personnels de santé "de tout mettre en œuvre" pour prendre en charge les malades.
Face à un épisode d'épidémie de grippe précoce et virulent, les services d'urgences sont saturés. "Les remontées dont je dispose (...) font état d'une situation préoccupante", a affirmé la ministre de la Santé, Marisol Touraine, mardi 10 janvier.
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Franceinfo revient sur six questions que vous vous posez sur cette épidémie de grippe, qui devrait encore progresser dans les jours à venir.
Cet épisode épidémique est-il exceptionnel ?
Cette épidémie est arrivée plus tôt que les années précédentes. Elle "démarre beaucoup plus précocement. Habituellement, nous avons des épidémies qui se déroulent autour des vacances de février", constatait Claude Leicher, président de MG France, le syndicat des médecins généralistes, le 27 décembre sur franceinfo.
L'épidémie est aussi très virulente : le virus AH3N2, qui sévit cet hiver, est un cousin de celui qui a entraîné une surmortalité de 18 000 personnes il y a deux ans.
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Comment les hôpitaux font-ils face à la situation ?
"Tous les hôpitaux sont prêts et mobilisés pour accueillir, soigner et prendre en charge les personnes qui ont la grippe", annonçait Marisol Touraine, ministre de la Santé, le 27 décembre sur franceinfo. Depuis, le nombre de personnes ayant contracté le virus n’a cessé d’augmenter. Selon le réseau Sentinelles, mercredi, "l'incidence des syndromes grippaux devrait continuer d'augmenter modérément pour atteindre son pic cette semaine ou la semaine prochaine."
Face à cette épidémie, certains services d’urgences sont saturés et débordés. "Les services d'urgence sont particulièrement sollicités, aux limites de leurs capacités", a indiqué Marisol Touraine, mardi 10 janvier. Pour faire face, 142 hôpitaux, sur les 850 du pays, se sont déclarés "établissement de santé en tension", un dispositif qui permet d'ajouter des lits d'hospitalisation, de rappeler du personnel soignant en congés ou de déprogrammer des soins et des opérations non urgentes.
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Quelles mesures ont été prises par le gouvernement ?
La ministre de la Santé a demandé, mercredi 11 janvier, aux services d’urgence "de tout mettre en œuvre" pour "garantir la prise en charge de l'ensemble des patients qui nécessitent d'être hospitalisés". Pour soulager les services d’urgences saturés, Marisol Touraine a appelé l'"ensemble des personnels de santé à s'engager" à recevoir les malades. Elle a également demandé à tous les hôpitaux publics et privés de déprogrammer des opérations et des soins médicaux pour pouvoir libérer des lits.
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Quelles zones sont touchées par l'épidémie ?
L'épidémie est particulièrement étendue cette année : les 13 régions de France métropolitaine sont concernées. Selon le réseau de surveillance Sentinelles, les plus touchées la première semaine de janvier 2017 étaient l'Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur et l'Ile-de-France. L'épidémie devrait atteindre son pic "la semaine prochaine", avant de refluer, d'après l'agence Santé publique France.
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Qui sont les personnes les plus vulnérables face à la grippe ?
Les personnes âgées sont particulièrement vulnérables et sont les plus susceptibles d'avoir des complications. La Direction générale de la santé a estimé que les plus de 65 ans "représentent environ deux tiers des hospitalisations" pour symptômes grippaux.
Autre problème, la vaccination des personnes âgées contre la grippe est loin d’être infaillible : "Les personnes âgées répondent relativement mal à la vaccination. On sait que seulement 35% vont avoir une réponse satisfaisante (...) parce que le système immunitaire des personnes âgées est défaillant", explique le docteur Jean-Daniel Flaysakier, le spécialiste santé de France 2. Treize personnes sont mortes de la grippe dans une même maison de retraite à Lyon, entre le 23 décembre et le 7 janvier. Parmi elles, six avaient pourtant été vaccinées.
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Comment s'en prémunir ?
Pour éviter d’attraper la grippe, le premier bon geste à adopter est la vaccination. "Elle reste le meilleur moyen pour se protéger, protéger son entourage et limiter les risques de complications", rappelait Marisol Touraine, dans un communiqué daté du 21 décembre. En moyenne, il faut compter deux semaines après une vaccination pour être protégé. C'est donc "un peu tard" pour le faire à présent, a commenté le docteur Sylvie Behillil, responsable adjointe du Centre national de référence de la grippe à l'Institut Pasteur, mercredi 11 janvier, sur franceinfo.
>> En savoir plus - "Il faut surtout vacciner le personnel de santé"
Au-delà du vaccin, se laver les mains régulièrement et porter un masque sont aussi des mesures de précaution pour éviter la propagation du virus.
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