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La pandémie de Covid-19 devrait coûter plus de 8 milliards d'euros au football européen

Sur ces deux saisons, l'UEFA évalue à 8,7 milliards d'euros le manque à gagner cumulé au sein de ses 55 championnats.

Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le ballon de match officiel lors du match de football du groupe 4 de l'UEFA Nations League A entre l'Espagne et la Suisse au stade Alfredo Di Stefano de Valdebebas, à Madrid, le 10 octobre 2020. (GABRIEL BOUYS / AFP)

C'est une facture très salée. Selon un rapport de l'UEFA publié vendredi, la crise sanitaire devrait coûter plus de 8 milliards d'euros aux clubs européens de football sur deux saisons, après vingt ans de croissance ininterrompue. Sur ces deux saisons, l'instance européenne évalue à 8,7 milliards d'euros le manque à gagner cumulé au sein de ses 55 championnats, dont 7,2 milliards d'euros pour les 711 clubs les plus importants et 1,5 milliard pour les autres.

Une perte astronomique qui éclaire du même coup le projet controversé de la Super Ligue, tournoi privé censé être très lucratif. Pour cause, la pandémie n'a épargné aucun club : les 12 clubs fondateurs de cette compétition en suspens sont privés "au minimum" de 10% des revenus attendus en 2019-2020 et 2020-2021.

Cette estimation sur 112 pages est de loin la plus précise sur l'impact économique du Covid-19 pour le football professionnel, incluant tous les comptes déjà publiés, ainsi que les renégociations de droits TV et une série de paramètres.

Choc violent en Ligue 1

Parmi les causes de cette perte, le huis clos a lourdement pesé avec une baisse de 3,6 à 4 milliards d'euros des recettes de billetterie sur les 711 clubs de l'élite européenne, explique l'UEFA, à l'heure où le flou demeure encore sur le retour à des stades pleins

Les revenus commerciaux devraient eux diminuer de 2,4 à 2,7 milliards d'euros, tandis que les droits TV seront amputés de 1,2 à 1,4 milliard sur ces deux saisons, avec déjà des renégociations à la baisse "de 700 millions d'euros" au-delà de 2021 pour les diffuseurs de l'UEFA et des cinq grands championnats.

Le choc est particulièrement violent en Ligue 1 à cause du retrait de Mediapro, qui explique la plongée "d'environ 30%" des revenus globaux des clubs français, les plus touchés en Europe avec les clubs écossais.

Les salaires trop élevés

La crise est venue interrompre deux décennies dorées, avec une croissance moyenne de 8,2% par an depuis 1999, jusqu'à atteindre en 2019 un revenu cumulé de 23 milliards d'euros pour les 711 écuries européennes - les clubs anglais caracolant en tête.

Mais pendant ce temps, les salaires ont aussi gonflé au point d'absorber plus de 60% des recettes, un ratio "significativement supérieur à toute autre industrie", observe l'UEFA, "y compris la banque d'investissement" et ses traders couverts de bonus.

Or, les joueurs, au coeur de la rivalité sportive donc en position de force, n'ont consenti qu'un modeste effort face à la pandémie : les clubs ont économisé environ deux milliards d'euros au total, dont un milliard d'euros de salaires sur les deux saisons.

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