Perturbateurs endocriniens : des critères trop restrictifs
L'Union européenne doit tenter une nouvelle fois, fin janvier, de se mettre d'accord sur une définition des perturbateurs endocriniens (PE, voir encadré), ce qui permettrait de prendre des mesures réglementaires pour limiter leur impact sur la santé.
Or, selon la commission sénatoriale, "les critères retenus par la Commission fixent un niveau de preuve difficile à atteindre compte tenu du caractère récent des recherches sur la perturbation endocrinienne et des caractéristiques propres au système endocrinien."
Présidée par Jean Bizet, la commission "déplore" également que les critères proposés ne s'appliquent qu'aux pesticides et "pas aux autres secteurs de l’industrie chimique", notamment aux cosmétiques et aux emballages en plastique.
La commission sénatoriale "encourage la création d’un groupe international de scientifiques indépendants et de haut niveau pour permettre aux décideurs politiques de disposer d’informations objectives". Elle préconise qu'un perturbateur endocrinien puisse être identifié "sur la base d'études reconnues par la communauté scientifique qui ne font pas nécessairement l'objet d'une reconnaissance internationale". Elle suggère enfin de faire des PE un thème de recherche prioritaire dans le cadre des programmes de recherche européens.
Jugeant "inacceptable" la définition proposée par la Commission européenne, la ministre de l'Environnement Ségolène Royal lui avait suggéré fin décembre d'engager "une réflexion globale avec les Etats membres pour la mise en place d'une catégorisation des perturbateurs endocriniens, qu'ils soient avérés, présumés ou suspectés", et pas uniquement pour les pesticides.
Le prochain numéro d'Enquête de santé, diffusé ce 31 janvier à 20h40 sur France 5, sera consacrée aux perturbateurs endocriniens.
avec AFP
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