Santé : "L'ensemble de la communauté scientifique va regarder de près l'évolution de la variole du singe", explique un expert de l'OMS

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché samedi 23 juillet son plus haut niveau d'alerte pour tenter de juguler la flambée de variole du singe, qui a frappé près de 17 000 personnes dans 74 pays, a annoncé son directeur général. "Ce niveau d'alerte signifie que l'ensemble de la communauté scientifique va regarder de très près l'évolution de la maladie et va interagir avec les différents pays pour les inciter à augmenter leurs stocks de vaccin", a détaillé samedi sur franceinfo Jean-Daniel Lelièvre, chef de service des maladies infectieuses de l'hôpital Henri-Mondor à Créteil et expert vaccin auprès de l'OMS.

"Le nombre de cas augmente en Europe et il y a des incertitudes sur la diffusion potentielle de la maladie en dehors de la communauté qui est actuellement touchée", explique-t-il, alors que la variole du singe sévit principalement chez les hommes homosexuels. "C'est aussi un moyen de montrer que l'OMS prend en considération cette maladie même si elle pour l'instant limitée à une seule catégorie de personnes."

Vacciner les populations sensibles

L'expert estime que le nombre de cas actuel est "probablement beaucoup plus élevé" que le disent les chiffres actuels, compte tenu de l'absence de dépistage de certains malades. Il encourage les autorités à permettre l'accès à la vaccination chez les populations sensibles, "les homosexuels ayant des partenaires sexuels multiples, ainsi que les travailleurs du sexe", tout en refusant de stigmatiser ces communautés : "Ce n'est pas parce que ces personnes sont touchées actuellement qu'elles sont responsables de cette épidémie."

Les premiers symptômes de la variole du singe sont l'apparition de fièvre, de ganglions et la survenu de vésicules similaires à ceux qui apparaissent en cas de varicelle.