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Vidéo Christiane, atteinte de la maladie de Charcot, a choisi de se faire euthanasier en Belgique

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Envoyé spécial. Christiane, atteinte de la maladie de Charcot, a choisi de se faire euthanasier
Envoyé spécial. Christiane, atteinte de la maladie de Charcot, a choisi de se faire euthanasier Envoyé spécial. Christiane, atteinte de la maladie de Charcot, a choisi de se faire euthanasier
Article rédigé par France 2
France Télévisions

Le débat à l'Assemblée nationale ce jeudi 8 avril 2021 fera-t-il évoluer la loi sur l'euthanasie ? Interdite en France, il arrive pourtant qu'elle soit pratiquée de manière clandestine. A 71 ans, Christiane, atteinte d'une maladie incurable et à bout de souffrances, a choisi d'y recourir. Avec sa famille, elle a accepté la présence d'une équipe d'"Envoyé spécial", pour témoigner.

Le débat à l'Assemblée nationale ce jeudi 8 avril 2021 autour de la fin de vie fera peut-être évoluer la loi, mais jusqu'à présent, l'euthanasie est interdite en France. Pourtant, certains médecins, citoyens et militants associatifs font appel à des filières clandestines pour permettre à des patients atteints de maladies incurables de ne plus souffrir.

En janvier 2019, une équipe d'"Envoyé spécial" est allée à la rencontre de la famille de Christiane, 71 ans. Son esprit est toujours vif, mais la maladie de Charcot paralyse petit à petit tous les muscles de son corps, entraînant une insuffisance respiratoire qui va irrémédiablement conduire à son décès. Elle a besoin d'un appareil pour l'aider à respirer toutes les dix minutes, jour et nuit. Les douleurs sont insupportables.

Dans un carnet, le seul moyen de communication qui lui reste, elle écrit cette phrase : "Je ne veux pas vivre de cette façon - regarder ma famille souffrir." Christiane a choisi de se faire euthanasier. Le lendemain même, son mari, ses enfants et toute sa famille vont l'accompagner en Belgique, où l'euthanasie est légale.

Ce qui va se passer est strictement interdit en France, mais Christiane l'attend depuis six mois

La veille de sa mort, ils regardent une dernière fois ensemble les photos des jours heureux. Christiane et sa famille ont accepté la présence de l'équipe d'"Envoyé spécial" jusqu'à son dernier souffle, pour témoigner. La journée du lendemain lui fait-elle peur ? Sur une page de son carnet, Christiane se dit "sereine et contente".

Pour cette journée-là, une chambre a été louée dans l'annexe d'un établissement médical qui a accepté d'aider Christiane, près de la frontière belge. Au matin, une infirmière y accueille discrètement deux médecins généralistes belges. Ce sont eux qui vont pratiquer l'euthanasie, en deux injections. Comme l'exige la loi belge, ils ont déjà rencontré Christiane à deux reprises dans leur cabinet.

Ce qui va se passer ensuite est strictement interdit en France. Mais Christiane, souriante, l'attend depuis six mois. L'un des médecins prépare deux produits : un barbiturique pour l'endormir, et du curare, un poison violent qui provoque la mort en quelques minutes. A tout moment, Christiane peut choisir d'interrompre le processus. Conformément à la loi belge, le malade doit confirmer une dernière fois sa volonté de mourir aux médecins. Christiane est prête ; sa famille va lui faire ses adieux avant de l'accompagner dans ses tout derniers instants.

Extrait de "Euthanasies clandestines : le tabou", un reportage diffusé dans "Envoyé spécial" le 8 avril 2021.

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