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Virus en Chine : l’étrange marché de Wuhan où l'épidémie a commencé

L’épidémie du coronarovirus 2019-nCoV est partie du marché Huanan, à Wuhan, qui pourrait être le lieu d’un passage de ce virus de l’animal à l’humain. De nombreux animaux sauvages y étaient en effet illégalement vendus.
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Marché de la ville de Wuhan, en Chine. (Crédits Photo : WikimediaCommons / Vmenkov)

Il est aujourd’hui considéré comme l’épicentre du nouveau coronavirus. Le marché aux fruits de mer de Huanan, à Wuhan, est une sorte de ménagerie où cohabitaient d'étranges espèces. Comme son nom ne l'indique pas, le marché vendait bien d'autres espèces que des produits de la mer, à en croire une brochure publicitaire et une enquête d'un média chinois. Une particularité qui pourrait expliquer le passage d'un nouveau virus de l'animal sauvage à l'humain.

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Rats, crocodiles, salamandres, serpents…

Le site a été fermé en décembre dernier, dès la découverte des premiers cas de maladie chez des commerçants du marché. Des ventes illégales d'animaux sauvages s'y déroulaient, a reconnu le 22 janvier le directeur du Centre national de contrôle et de prévention des maladies, Gao Fu, sans pouvoir dire si du gibier était bien à l'origine de l'épidémie.

"Congelés et livrés à votre porte dès l'abattage", proclamait la brochure, qui offrait à la vente des animaux vivants aussi variés que des rats, des renards, des crocodiles, des louveteaux, des salamandres géantes, des serpents, des paons, des porcs-épics ou encore de la viande de chameau.

Le commerce, baptisé "Gibier et animaux d'élevage pour les masses", n'était pas joignable le 23 janvier pour commenter cette liste ni par téléphone, ni par internet, selon l’AFP. Un quotidien pékinois, Beijing News, cite cependant d'autres commerçants du marché selon lesquels ce dernier vendait bien des animaux sauvages jusqu'à la fermeture du site.

70% des nouvelles maladies viennent d'animaux sauvages

Une telle variété de gibier se justifie culturellement : les Chinois se vantent volontiers de manger "tout ce qui a quatre pattes sauf les tables, tout ce qui nage sauf les bateaux et tout ce qui vole sauf les avions", y compris des espèces rares prisées pour leurs supposées vertus thérapeutiques.

Mais cette gastronomie présente des risques pour la santé humaine, rappelle Christian Walzer, de l'association écologiste américaine Wildlife Conservation Society. Selon lui, 70% des nouvelles maladies infectieuses proviennent d'animaux sauvages et les marchés sont les endroits rêvés pour que les virus se transmettent à l'homme.

La civette à l’origine du Sras en 2002

C’était d’ailleurs déjà le cas pour l'épidémie de Sras (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère), responsable de près de 700 décès en 2002 et 2003. Ce virus, également de la famille des coronavirus, était partie de la civette, un petit mammifère proche de la martre que l'on trouvait couramment sur les marchés de Canton, au sud du pays.

En principe interdit de consommation, l'animal figure pourtant sur une liste de 112 produits offerts à la vente par ce commerçant du marché de Wuhan.

La chauve-souris aujourd’hui en cause ?

Selon une étude génétique publiée le 21 janvier, le nouveau coronavirus qui sévit actuellement a pu prendre naissance chez la chauve-souris. La revue de l'Académie chinoise des sciences relève également que le nouveau virus est très similaire à une souche virale présente chez la chauve-souris.

Cette dernière pourrait ainsi être "le réservoir" du virus, mais cela ne signifie pas qu'elle l'aurait directement transmis à l'homme. Un article du Journal of Medical Virology affirme quant à lui le 22 janvier que le serpent pourrait servir d'intermédiaire avec l'être humain.

Le nouveau coronavirus, qui a contaminé à ce jour plus de 500 personnes et tué 17 patients, provoque une inquiétude à l’échelle mondiale. Wuhan, la ville où le virus est apparu, est aujourd’hui mise en quarantaine pour stopper la diffusion du virus : l’ensemble des transports publics - trains, avions, bus et métros - ont été suspendus et les autoroutes menant à la métropole de 11 millions d’habitants ont été coupées.

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