Doliprane : "On est toujours influents", promet Bpifrance après son entrée au capital d'Opella à hauteur de 2%
"En influence, ça peut avoir une grande efficacité", assure lundi 21 octobre sur France Inter le directeur général de Bpifrance, Nicolas Dufourcq, alors que la banque publique d'investissement va participer au capital d'Opella, filiale de Sanofi, à hauteur de "100 et 150 millions d'euros", ce qui représente 1 à 2% du capital.
Le Dolipane va bien passer sous contrôle du fonds d'investissement américain CD&R. Un accord tripartite entre l'État, Sanofi et CD&R a été trouvé. Le gouvernement assure avoir reçu des garanties "extrêmement fortes", sur la pérennité des sites de production de Lisieux et Compiègne et le maintien du siège et des activités de recherche et développement en France, notamment.
Les doutes des syndicats
Les syndicats doutent de l'influence de l'État sur la stratégie du groupe Sanofi. Avec 2% du capital, "ils n'auront pas vraiment de pouvoir", estime un délégué CGT du site de Lisieux. "On a entre 1% et parfois 20% du capital des entreprises dans lesquelles nous sommes. Dès lors qu'on est à la table du conseil d'administration, on est toujours influents. On est toujours actifs, on est vocaux, on s'exprime. Les conseils sont très préparés et en influence, ça peut avoir une grande efficacité", assure Nicolas Dufourcq.
Bpifrance n'aura pas un pouvoir de blocage au sein du Conseil d'administration. "Juridiquement, vous ne bloquez que si vous avez 50,1% du capital, mais quand vous êtes un administrateur très actif", alors on est "très entendus", assure le directeur.
"La nationalisation n'est absolument pas la solution"
Le groupe pharmaceutique Sanofi va céder 50% de sa filiale Opella au fonds d'investissement américain CD&R. Le président de la commission des finances à l'Assemblée, Éric Coquerel, a plaidé lundi matin pour la nationalisation d'Opella au nom de la souveraineté sur des médicaments essentiels. "Ce n'est pas du tout une bonne idée. On ne va pas nationaliser l'économie française", réagit Nicolas Dufourcq.
"Si vous commencez à nationaliser Opella qui fabrique les gélules de Doliprane sur un principe actif qui est lui-même fabriqué par une autre entreprise dans laquelle nous sommes actionnaires également, il faudrait nationaliser l'autre entreprise. Et puis, de fil en aiguille, vous allez nationaliser la totalité de la filière chimique française", explique-t-il. "Tout ça n'a pas de fin. La nationalisation n'est absolument pas la solution", affirme le directeur général de Bpifrance
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