Doliprane sous pavillon américain : la CGT Sanofi ne se fait "aucune illusion sur les promesses en carton qui vont être faites par les ministres"
"On est surpris de voir deux ministres venir faire le service après-vente de Sanofi", a cinglé le coordinateur CGT du groupe pharmaceutique Fabien Mallet lundi 14 octobre sur franceinfo, alors que le ministre de l'Économie Antoine Armand et son homologue de l'Industrie Marc Ferracci sont à Lisieux (Calvados), sur le site de production du Doliprane.
Sanofi a annoncé en fin de semaine dernière avoir choisi le fonds d'investissement américain CD&R pour lui céder le contrôle de sa filiale Opella, responsable notamment de la fabrication du Doliprane, le médicament le plus vendu en France. L'occasion pour Fabien Mallet de dénoncer "une vente à la découpe" d'un "outil qui a les capacités de soigner au niveau français et européen".
"On n'a aucune illusion à se faire sur les promesses en carton qui vont être faites aujourd'hui aux ministres", a lancé le délégué syndical, déplorant "encore une fois" l'existence d'un "lien assez important et assez incestueux entre la macronie et la direction de Sanofi". "On a quand même deux ministres qui se déplacent pour venir rassurer les salariés de Sanofi sur leur avenir", s'est étonné Fabien Mallet.
Les politiques doivent "prendre leurs responsabilités"
Si le ministre à l'Industrie a déclaré dimanche s'interroger sur une possibilité de bloquer la cession via la procédure de contrôle des investissements étrangers, "la question qu'on se pose c'est pourquoi ce n'est pas déjà fait ?", a interrogé le syndicaliste. "Il faut le faire maintenant", a-t-il poussé, appelant à ce que "les politiques prennent leurs responsabilités".
"Sanofi, c'est plusieurs milliards d'argent public qui lui sont versés par des divers biais, avec comme retour un démantèlement de l'une des plus grosses multinationales du médicament européen."
Fabien Mallet, coordinateur CGTà franceinfo
"Ce qu'on demande et ce qu'on exige, c'est qu'Opella reste dans Sanofi et que Sanofi soit un peu plus contraint aujourd'hui par les autorités, qu'elles soient européennes ou Françaises", a indiqué le délégué syndical CGT, précisant que la nationalité du fonds d'investissement n'était pas en cause. "Tous les fonds d'investissement, qu'ils soient français, américains, allemands, qataris, ont la même méthodologie : faire de l'argent", a-t-il tancé.
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