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Vidéo Pénurie de médicaments : "On ne laisse jamais un patient sans traitement"

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Article rédigé par franceinfo
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Alors qu'un Français sur quatre a déjà été confronté à une pénurie de médicaments, Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine, assure jeudi sur franceinfo qu'en pharmacie, une solution est toujours trouvée pour le patient.

Un Français sur quatre a déjà été confronté à une pénurie de médicaments, alerte jeudi 17 janvier France Assos Santé, qui publie les résultats d’une enquête réalisée par l’institut BVA et que franceinfo dévoile. Par ailleurs, moins d’un Français sur deux (41%) s’estime bien informé des médicaments et vaccins faisant l’objet d’une pénurie. "On ne laisse jamais un patient sans traitement", assure sur franceinfo Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine.

franceinfo : Le manque de médicament est-il fréquent ?

Gilles Bonnefond : C'est notre quotidien, mais on trouve toujours une solution pour les patients. On cherche un autre médicament, une alternative, auprès d'un autre confrère, on appelle le médecin, mais on ne laisse jamais un patient sans traitement. Cela occupe du temps pharmaceutique, médecin. Cela prend à peu près 25 minutes pour traiter un problème comme cela.

Cela concerne tous les médicaments ?

Toutes les cases thérapeutiques sont concernées. Les vaccins ont été concernés dans un période très tendue il y a un an, un an et demi. Ca s'améliore mais cela a été difficile. Il y a beaucoup de causes aux ruptures, je préfère le mot rupture au mot pénurie. On n'est pas approvisionné régulièrement et ce n'est pas normal. Il y a trop de concentration de la fabrication des matières premières dans les pays étrangers. L'Europe n'est plus indépendante de la fabrication. On fabrique beaucoup en Inde ou en Chine, ce n'est pas normal. On devient dépendant de deux pays. Il faut réindustrialiser l'Europe pour avoir un peu plus d'indépendance. Ensuite, l'Agence du médicament impose à des laboratoires d'avoir un stock tampon de six mois minimum quand on est sur des molécules sensibles et qu'il n'y a pas d'alternative thérapeutique. Autre problème, l'approvisionnement par les grossistes répartiteurs des pharmacies d'officine. Les grossistes répartiteurs peuvent vendre des médicaments en Allemagne, en Italie. Les laboratoires, pour éviter qu'il y ait des fuites, contingentent les grossistes répartiteurs et ne leurs donnent que 50 boîtes par mois. S'ils ont besoin de plus ils ne peuvent pas les avoir. Ce sont des choses qui sont anormales.

Que faut-il faire ?

Il y a une solution simple. On a un outil qui nous permet de déclencher une alerte sur les ruptures que l'on a régulièrement. Il ne suffit pas de recueillir les informations, il faut tirer les conséquences des ruptures. Il faut que Mme Buzyn prenne ce dossier pour régler le problème des microruptures et remettre de la fluidité, remettre en responsabilité l'ensemble des acteurs qui doivent avoir une exigence de qualité vis-à-vis des Français. Il y a urgence.

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