Deux Françaises lancent une action en justice contre les implants contraceptifs définitifs Essure
Deux premières assignations en référé ont été déposées vendredi contre les implants contraceptifs définitifs Essure. En cause : des effets secondaires indésirables.
Deux Françaises lancent une action en justice contre le fabricant allemand des implants contraceptifs définitifs Essure, révèle Le Parisien vendredi 9 décembre 2016. Elles dénoncent des effets secondaires dramatiques.
Joint par franceinfo, l'avocat Charles-Joseph Oudin a confirmé qu'il allait déposer deux premières assignations en référé contre le laboratoire Bayer, afin d'obtenir des expertises concernant ces implants contraceptifs.
Effets secondaires indésirables, parfois "dramatiques"
Ce dispositif de contraception définitif, fabriqué par le laboratoire Bayer, est accusé par plusieurs dizaines de femmes d'avoir provoqué des effets secondaires indésirables et parfois "dramatiques", comme de violentes douleurs au ventre, des maux de tête et même des problèmes d'audition voire de dépression.
Au bout d'un an, j'ai commencé à avoir des sinusites récurrentes
À la tête du combat de ces femmes, une mosellane de 38 ans, Marielle Klein. Après 5 grossesses, elle a choisi la solution de cette contraception définitive. Elle témoigne au micro de France Bleu Lorraine Nord : "Très vite c'est devenu problématique au niveau de mes règles, qui ont finies par devenir complètement incontrôlables avec le temps. J'ai commencé à ressentir des palpitations cardiaques. J'ai fait des inflammations intestinales. J'ai eu peur pour ma vie."
Marielle Klein souhaite aujourd'hui, avec l'action en justice, comprendre ce qu'il s'est passé. Selon son avocat le but de cette assignation en référé est de "déterminer si les violents effets secondaires subis par ses clientes sont bien liés à la pose de ces implants Essure, et d'obtenir réparation le cas échéant". D'après lui, une trentaine de dossiers sont en cours de constitution dans un premier temps.
"1,5% des patientes pourraient avoir des symptômes"
Le professeur Israël Nisand, gynécologue obstétricien au CHU de Strasbourg, a estimé sur franceinfo que "sur les 170 000 patientes qui ont été implantées, il y a probablement un pourcentage que nous avons du mal à évaluer qui est entre 1 % et 10 %" de patientes qui souffrent d'effets secondaires. "Nous, les médecins, pensons que c'est de l'ordre de 1,5% des patientes qui pourraient avoir des symptômes en lien avec leurs implants."
Le professeur Israël Nisand n'est pas favorable à un arrêt de l'implantation de l'Essure. "Si on s'aperçoit que le bénéfice risque de cette technique n'est pas valable on arrêtera d'en poser."
Les implants sous surveillance depuis plus d'un an
Le ministère de la Santé rappelle, dans un communiqué, que les implants contraceptifs Essure sont sous surveillance renforcée depuis le mois de juillet 2015 et que rien, "à ce stade", ne permettait de remettre en cause le rapport bénéfices-risques positif de ce dispositif.
Des critères d'encadrement de la pratique de la pose de ces implants Essure ont alors progressivement été mis en place, à partir du mois de novembre 2015, selon le ministère. Il a notamment été demandé au fabricant d'élaborer une notice destinée aux patientes, à leur remettre avant chaque pose, pour leur rappeler notamment la nécessité d'effectuer un contrôle après trois mois. En février 2016, un arrêté a été publié afin de mieux encadrer la pose de ce type d'implants, ajoute le ministère de la Santé.
Une étude épidémiologique menée par l'ANSM, qui vise à évaluer la sécurité de l'implant Essure "en comparaison à la ligature des trompes par voie cœlioscopique" a débuté en avril dernier. Les résultats sont attendus pour le premier trimestre 2017.
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