Mutuelles : agents publics et salariés inégaux face au remboursement
Selon la MFP, alors que tous les salariés du privé bénéficient d'une mutuelle prise en charge a minima à 50% par leur employeur, soit 244 euros par an en moyenne, pour les quelque 5,4 millions d'agents de la fonction publique cette participation employeur, quand elle existe (elle est facultative), est dérisoire voire symbolique : de 60 centimes d'euros par mois à une centaine d'euros par an. "Il y a aujourd'hui une vraie forme de précarité sociale dans la fonction publique", a déploré Serge Brichet, son président, en présentant à la presse la deuxième campagne de sensibilisation de la MFP sur le sujet, lancée à l'occasion de l'élection présidentielle.
Certains agents en dessous du seuil de pauvreté en cas d'arrêt maladie
Et lorsqu'un agent du service public doit subir un arrêt de travail prolongé, il ne perçoit alors qu'un demi-traitement. Dans les catégories les plus modestes (C), un fonctionnaire sur deux peut ainsi basculer sous le seuil de pauvreté, alerte-t-elle, conduisant "quatre agents sur 10" à renoncer à des soins pour des raisons financières. "Quand ils sont malades, le service public est patraque et nous sommes tous malades !", résume un de ses slogans de campagne.
A titre d'exemple, pour les agents de la fonction publique d'Etat (FPE), dont 860.000 enseignants, alors que les cotisations pour une complémentaire santé coûtent "entre 600 et 750 euros par an", les ministères ne prennent en charge que 6 euros par an et par agent (3%), une somme ramenée récemment à 1,60 euro pour les enseignants.
Dans la fonction publique territoriale (FPT), un agent sur trois bénéficie d'une aide financière pour sa couverture santé. La participation de l'employeur représente "entre un euro et 10 à 20 euros par mois" en fonction de la richesse des collectivités et aucune participation de l'employeur ne bénéficie aux retraités. Seulement 20% des grandes collectivités et 12% des petites participent à la cotisation, selon la MFP.
Quant aux agents hospitaliers, ils ne bénéficient d'aucune participation de l'employeur. Les personnels, dont "57% souffrent de troubles musculo-squelettiques", peuvent bénéficier de soins gratuits dans un établissement où ils interviennent, mais quand ils sont dans un Ehpad ou une maison de retraite, cela devient compliqué. En outre, lorsqu'ils partent à la retraite, ils perdent aussitôt l'accès aux soins là où ils travaillaient.
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