Pénurie de sang en Paca : la région subit "l'absentéisme" des donneurs
La docteure Katie Lazegue, responsable de l'Établissement français du sang, était l'invitée de franceinfo samedi pour évoquer la pénurie de don du sang en région Provence-Alpes Côte-d'Azur.
La région Provence-Alpes Côte-d'Azur fait face depuis plusieurs semaines à une pénurie de sang. Pour la docteure Katie Lazegue, responsable de l'Établissement français du sang (EFS) dans la région Paca, invitée de franceinfo samedi 16 décembre, la région, "qui a besoin [de sang] plus que les autres", subit "l'absentéisme" des donneurs, notamment en raison des diverses épidémies hivernales.
franceinfo : est-ce la première fois que les stocks sont aussi bas en France et notamment dans le Sud-Est ? Les gens sont-ils plus frileux à l'idée de donner leur sang ?
Katie Lazegue : Il y a déjà eu des périodes similaires mais c'est particulièrement difficile en ce moment. Chaque année cette période est toujours difficile, mais là cela fait à peu près quatre semaines qu'on n'arrive pas à faire des réserves suffisantes pour passer cette période. C'est surtout une question d'organisation. Nous avons constaté une baisse de fréquentation mais je pense que la conjoncture, comme les aléas météo, a aussi joué. On subit l'absentéisme lié aux épidémies. Cela impacte également les donneurs.
On n'est pas une région qui ne donne pas, on est une région qui a besoin plus que les autres, avec deux gros CHU, et une consommation de produits sanguins qui est à la hausse, notamment au niveau des produits plaquettaires.
la docteure Katie Lazegue, responsable de l'Établissement français du sangà franceinfo
Quelles sont les conséquences pour les Samu, les hôpitaux ? Reporte-t-on les interventions chirurgicales quand on manque de sang ?
On ne prend aucun risque, avec le report des interventions programmées. On compte surtout sur la mobilisation générale. Avec une bonne mobilisation des donneurs, on devrait pouvoir passer cette période. Il y a beaucoup de bruit qui est fait, les gens sont très mobilisés quand on fait appel. C'est ce qui est un peu dommage parce qu'on a en permanence besoin de sang. Le plus prégnant, c'est ce qui concerne les produits plaquettaires. Ils ne durent que cinq jours. Ils sont préparés à la fois par des dons de plaquettes, mais aussi à partir des dons de sang. Il faut qu'on ait énormément de produit pour pouvoir subvenir aux besoins.
La collecte n'est pas ouverte à tous, il y a des contraintes très strictes, notamment pour les hommes homosexuels. Faut-il revoir la réglementation ?
La réglementation a été revue au mois de juillet donc une ouverture a été faite. Évidemment les critères de sélection des donneurs de sang concernent toute la population et visent essentiellement à avoir un niveau de sécurité satisfaisant. Il y a à peu près 10 % des personnes qui se présentent à une collecte qui ne pourront pas donner leur sang. Dans certaines régions c'est un peu plus. C'est lié beaucoup à des problèmes infectieux, à des voyages en pays à risque de paludisme, à un niveau de globules rouges insuffisant. Ce sont les contre-indications majoritaires.
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