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Vidéo Hôpitaux psychiatriques : "Ici, on ne soigne pas les gens, on fait du gardiennage" témoigne un infirmier

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Durée de la vidéo : 1 min
PAC psy teaser
Pièces à conviction. Hôpitaux psychiatriques : "Ici, on ne soigne pas les gens, on fait du gardiennage" témoigne un infirmier PAC psy teaser (PIÈCES A CONVICTION / FRANCE 3)
Article rédigé par France 3
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Délabrement des établissements et suroccupation des locaux, manque de personnel soignant, enfermement et contention des patients… "Pièces à conviction" a enquêté derrière les murs des hôpitaux psychiatriques et révèle une situation d'urgence absolue. Un document à voir le 10 avril sur France 3.

Dépression, bipolarité, schizophrénie, troubles obsessionnels... L’urgence psychiatrique semble devenue un enjeu national, avec chaque année 2 millions de Français soignés pour des maladies mentales. Le 10 avril 2019, "Pièces à conviction" propose une soirée spéciale qui révèle l’état de délabrement de nombreux établissements, le manque de personnel et la pratique de méthodes contestées comme l’isolement et la contention. Des familles et des malades ont aussi eu le courage de parler pour dire leur désarroi et leur colère face à un corps médical qui n’arrive plus à soigner, faute de moyens.

Des patients "à l'isolement" dans un vestiaire de 5 mètres carrés

Pour "Pièces à conviction", le journaliste Rafaël Tresanini a enquêté derrière les murs des hôpitaux psychiatriques. Il a notamment découvert des conditions d'internement indignes : des malades dormant parfois sur un matelas posé à même le sol dans un vestiaire minuscule et sans fenêtre, transformé en espace de confinement, mais aussi des psychiatres et des personnels débordés, qui ont du mal à faire face à des situations d'urgence. "Il faut voir comment on accueille les patients, témoigne un infirmier. Ici, on ne soigne pas les gens, on les garde. On fait du gardiennage !" Les patients prennent également la parole, et racontent leur peur de l'internement.

L’enquête de "Pièces à conviction" montre aussi comment des patients fragiles peuvent devenir les proies de dealers de drogue dans l'enceinte même de certains hôpitaux psychiatriques. "Que des dealers rentrent à l'hôpital, ça, ce n'est pas acceptable…" s'indigne un soignant.

Quand l'isolement et la contention mènent au suicide…

Comment contenir la violence de certains malades quand le personnel est insuffisant ? "Pièces à conviction" révèle la banalisation de l'isolement, mais aussi de la contention, une pratique qui devrait pourtant n'être utilisée qu'en dernier recours et pendant une durée limitée. "Ça n'amuse personne de le faire", "c'est violent, franchement, tu l'attaches et puis tu t'arraches" témoignent des soignants.

"Il est grand temps de dénoncer ces pratiques ! Est-ce que les gens savent ?" s'insurge la maman d'Adrien, 30 ans, schizophrène, qui s'est suicidé à l'hôpital en 2017. Au total, selon son dossier médical, Adrien avait passé 134 jours en chambre d'isolement. Lors de son dernier séjour, de 11 jours d'affilée, Adrien était attaché. Il s'est étranglé avec son pyjama d'isolement…

Extrait de " Psychiatrie : le grand naufrage", une enquête de "Pièces à conviction" à voir le 10 avril 2019.  

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