: Vidéo Urgences psychiatriques : quand le médecin reçoit jusqu'à 20 patients par jour
Aux services psychiatriques de l'hôpital de Mantes-la-Jolie, le docteur Messaoudi n'a jamais de temps à perdre, car les consultations et les interventions d'urgence s'enchaînent à toute allure. Malgré la pression et le personnel pas toujours en nombre suffisant, il fait de son mieux… Extrait de "Psychiatrie, le grand naufrage", une enquête de "Pièces à conviction".
L’urgence psychiatrique semble devenue un enjeu national, avec chaque année 2 millions de Français soignés pour des maladies mentales. Le 10 avril 2019, "Pièces à conviction" propose une soirée spéciale, avec une enquête derrière les murs des hôpitaux psychiatriques. Le magazine donne la parole à des patients et leur famille, mais aussi au corps médical, souvent débordé à cause du manque de personnel.
Quand les proches sont dépassés par la maladie, ce sont les urgences des hôpitaux qui doivent prendre le relais. Tous les jours, au centre hospitalier François-Quesnay à Mantes-la-Jolie (Yvelines) sont admises des personnes au comportement violent, parfois conduites par la police. Le docteur Nassim Messaoudi y est psychiatre, responsable de l'unité de crise et de négociation de soins. Il y alterne les consultations et les interventions aux urgences ; entre les deux services, situés dans deux bâtiments distincts, il n'a pas une minute de répit malgré des journées de travail d'une douzaine d'heures.
Des pathologies multiples et des cas délicats
Avant de décider de l'internement des patients arrivés aux urgences, il doit commencer par un entretien psychiatrique, en respectant des règles de sécurité très précises pour prévenir tout dérapage. Dépression, bipolarité, schizophrénie, troubles obsessionnels… dans ce service d'urgence, les pathologies sont multiples et les situations souvent délicates : il y a les patients violents ou menaçants, ceux qui ont arrêté de prendre leur traitement et qu'il faudra éventuellement hospitaliser, et des cas particulièrement sensibles. Comme une patiente suicidaire, qui a "voulu en finir parce que tout le monde lui a tourné le dos, et disait qu'elle était bipolaire".
"J'espère que je fais bien mon boulot, enfin j'essaie"
Entre les urgences et les consultations, le psychiatre voit de 10 à 20 patients par jour. Pour certains, quelques minutes seront suffisantes, mais pour d'autres, plusieurs heures seront nécessaires, car il lui faudra parfois longuement négocier avec des malades pour leur faire accepter un internement sans contrainte. Le docteur Messaoudi n'a donc jamais de temps à perdre. "J'espère que je fais bien mon boulot, enfin j'essaie", conclut-il. Malgré la pression permanente, il fait de son mieux pour répondre à l'urgence…
Extrait de " Psychiatrie : le grand naufrage", une enquête de "Pièces à conviction" à voir le 10 avril 2019 à 21 heures sur France 3.
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