Trottinette électrique : attention aux accidents !
On ne le dit pas assez, mais la trottinette électrique est un deux-roues dangereux. Avec 284 personnes blessées et 5 tuées l’année dernière, le nombre de blessés a en effet explosé. Plus 23% entre 2016 et 2017.
Luxation de la mâchoire et entorse au poignet
Il suffit d’une voiture, une route coupée, et c’est le choc assuré. Et à 20km, sans protection, il peut être violent. Marie-Charlotte en a fait les frais lors de sa première sortie en trottinette électrique. "J'ai eu une subluxation de la mâchoire. J’ai toujours des séquelles. Je vois le kiné deux fois par semaine pour retrouver ma mobilité d’avant. Un torticolis et une entorse au poignet m’ont aussi valu un mois d’arrêt de travail", raconte la jeune femme de 23 ans.
Elle n’est pas la seule adepte de la trottinette. Pratique et écologique, depuis plusieurs années, le deux-roues a la cote, notamment dans les grandes villes.
En 2017, 100.000 exemplaires ont été vendus en France. Un succès qui se confirme cette année. « J’ai l’impression d’être en sécurité parce que l’accélération est immédiate, le freinage aussi. On a le sentiment que l’on peut à tout moment s’arrêter et cette sensation de glisse c’est plaisant », déclare Xavier Pineau, un utilisateur.
Comment éviter les risques ?
Mais ce sentiment de sécurité peut s’avérer trompeur. Chutes, collision avec une voiture ou avec un piéton… Les accidents se multiplient, et les urgences reçoivent de plus en plus de patients. « Il y a surtout des accidents traumatologiques avec des fractures des membres supérieurs -le coude, les poignets-, des entorses aussi. De nombreuses personnes font de la trottinette sans gants, on a le réflexe de mettre les mains en avant quand on tombe, ce qui implique de belles plaiens aux mains. Et puis nous avons une autre catégorie de patients plus compliquée à gérer : les patients non casqués qui ont des traumas crâniens sévères, détaille Anthony Chauvin, urgentiste à l'Hôpital Lariboisière à Paris.
S'équiper d'un casque et de protections
Pour éviter les blessures, « il faut choisir un engin qui ne va pas plus vite que 20km/h, ce qui est déjà l’équivalent d’une chute d’un étage. S’équiper d’une trottinette avec éclairage et sonnette, d’un casque, de protections pour les mains, les coudes et les genoux. Sans oublier le brassard et le gilet jaune, pour être vus par les autres usagers de la route » recommande Christophe Ramond, directeur des études et de la recherche à la Prévention routière.
Reste à régler la question des voies de circulation. Aujourd'hui, la loi ne dit rien. Si les trottinettes restent tolérées au pas sur le trottoir, mieux vaut favoriser les pistes cyclables et les zones limitées à 30 km/h.
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