Hausse du nombre d’agressions contre les médecins : "Je me suis posé la question de tout arrêter"
Invité mercredi sur franceinfo, le docteur Pierre-Yves Goidin, médecin généraliste à Dunkerque (Nord) raconte avoir été agressé en avril 2017 devant son cabinet. En 2017, plus de 1 000 médecins ont été agressés en France.
En 2017, plus de 1 000 médecins ont été agressés en France, selon le conseil national de l'Ordre des médecins. Du jamais-vu depuis la création de son observatoire de la sécurité en 2003. Les femmes médecins sont désormais les plus agressées, et les deux départements les plus touchés sont le Nord (108 agressions en 2017) et les Bouches-du-Rhône (107 faits recensés).
"Ça a été très difficile pendant un mois"
Invité ce mercredi sur franceinfo, le docteur Pierre-Yves Goidin, médecin généraliste à Dunkerque (Nord) raconte avoir été agressé en avril 2017 devant son cabinet : "J'ai eu une fracture du plateau tibial et des complications médicales. Devant le cabinet médical, des jeunes faisaient du bazar, je leur ai demandé d'arrêter et ils s'en sont pris à moi. Ça a été très difficile pendant un mois mais je n'ai pas arrêté de soigner mes patients. J'ai travaillé avec une paire de béquilles pendant un mois et demi. J'arrêtais et le cabinet médical fermait."
En tout, le docteur a porté plainte sept fois : "La dernière fois c'était au mois de janvier, date à laquelle on a détruit ma boîte aux lettres." Pour Pierre-Yves Goidin, "il y un manque de respect, d'éducation en générale". "Les barrières sont rompues, les digues ont été franchies. Quand on dit 1 000 agressions, combien qui n'ont pas été répertoriées ?" Le médecin questionne : "Où commence l'agression ? Quand un patient nous agresse verbalement, l'agression commence. Après il y a des degrés, une escalade jusqu'à l'agression physique qui se voit."
"La mairie m'a enlevé la caméra sans me prévenir"
"Pour lutter contre ces violences, moi j'ai simplement demandé à ce qu'on mette une caméra sur le square en face de mon cabinet médical", raconte le docteur qui ajoute : "Mais la mairie m'a enlevé la caméra au mois de décembre sans me prévenir, sans rien me demander. Il y a un manque de considération des politiques vis-à-vis de nous." Pierre-Yves Goidin possède un bouton d'alerte sous son bureau, "au cas où j'appelle et puis c'est tout." Et à la question de savoir s'il a déjà failli arrêter d'exercer il répond : "Je me suis posé la question de tout arrêter. Si ça avait été un de mes patients, je pense que je serais peut-être parti."
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