Nouvelle convention médicale : il y a encore "des points bloquants" malgré "des avancées", regrette le syndicat de médecins MG France

Les médecins et l'Assurance-maladie se sont retrouvés jeudi et vendredi pour une ultime séance de négociations tarifaires. Selon le projet d'accord, le tarif de la consultation chez un médecin généraliste passera à 30 euros en décembre.
Article rédigé par franceinfo
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Un médecin (illustration). (KETTY BEYONDAS / MAXPPP)

Il y a encore "des points bloquants" malgré "des avancées", a estimé ce samedi sur franceinfo Agnès Giannotti présidente du syndicat des médecins MG France. Le tarif de la consultation chez le médecin généraliste passera à 30 euros en décembre, selon un projet d'accord finalisé par l'Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux.

 "Il y a des avancées, ça c'est sûr", mais "on est loin du choc d'attractivité dont la population a besoin pour que les jeunes aient envie de s'installer", a-t-elle expliqué. Le texte doit être maintenant validé par un groupe suffisamment représentatif de syndicats pour entrer en vigueur. Le syndicat MG France interrogera sa base en fin de semaine prochaine après avoir consulté le texte final lundi ou mardi.

"Il faut quand même préciser que 30 euros, c'est la valeur que devrait avoir notre consultation juste pour compenser l'inflation. Ce n'est pas une augmentation, c'est une remise à niveau pour tenir compte de l'inflation", a précisé Agnès Giannotti. Mais "on connaît aussi l'état des finances du pays, on est des citoyens comme les autres", a-t-elle ajouté.

"Il faut vraiment lever les blocages"

Ce projet d'accord représente un effort de 1,6 milliard de la part de l'État. Parmi les nouvelles mesures, la consultation longue pour les personnes âgées, dès 2026, au tarif de 60 euros : "C'était effectivement une de nos demandes principales qui n'est pas tout à fait à la hauteur", réagit-elle. "Nous sommes déçus", car "on voulait au moins une fois ou deux fois dans l'année pouvoir faire cette consultation pour les plus de 80 ans, voire les plus de 75 ans. Là, c'est uniquement si le patient sort de l'hôpital ou alors s'il a plus de dix médicaments sur son ordonnance", a-t-elle expliqué.

Pour MG France, l'un des "points bloquants" importants est la non-obligation de repasser par le médecin généraliste quand un spécialiste redirige le patient vers un autre spécialiste : "C'est la possibilité pour que le deuxième spécialiste ait une valeur de consultation qui fait deux fois la nôtre, c'est-à-dire à 60 euros. Ca veut dire que ça met quasiment de façon automatique la consultation des autres spécialités à deux fois la valeur de celle des généralistes." Selon elle, le risque c'est que "demain, plus jamais aucun jeune ne voudra être médecin généraliste, vous n’aurez que des spécialistes" craint-elle. En 2023 "on a perdu 500 médecins généralistes, on a gagné 1 300 autres spécialistes. Le gap risque de s'accentuer", prévient Agnès Giannotti.

La présidente de MG France constate "des avancées vraiment intéressantes dans cette convention", notamment sur l'allégement des lourdeurs administratives. Mais "il faut vraiment lever les blocages", explique-t-elle. "On espère que dans le texte final, il y aura une version qui pourra être validée par les membres du syndicat, mais à ce stade, on ne sait pas", a-t-elle indiqué.

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