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A 98 ans, un journaliste américain prend (enfin) sa retraite

David Perlman met fin à 77 ans de carrière, notamment au sein du "San Francisco Chronicle", où il travaillait dans la rubrique sciences.

Article rédigé par franceinfo
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David Perlman porte un toast pour célébrer les 150 ans du "San Fransisco Chronicle", le 16 janvier 2015.  (DAVID R. BAKER / TWITTER)

Le journaliste américain David Perlman est né en 1918. Il aurait donc pu prendre sa retraite dans les années 1980, mais il a décidé de travailler une bonne trentaine d'années de plus. Agé de 98 ans, il vient de prendre sa retraite : son dernier article en tant que membre du staff du San Francisco Chronicle a été publié samedi 5 août.

"Soyez reporter, c'est le meilleur métier au monde", conseille-t-il après 77 ans de carrière dans une interview à la Columbia Journalism Review (en anglais). Et de justifier sa décision d'arrêter le journalisme : "Je suis en train de devenir trop vieux pour faire une journée de travail décente. C'est juste l'effet du temps, mes genoux deviennent grinçants."

Un spécialiste des sciences

"Depuis l'âge de mes 12 ans, je savais ce que je voulais faire, et je me baladais au collège et au lycée avec une fausse carte de presse", raconte-t-il à la radio californienne CBC. Le journal de son collège puis celui de son lycée lui permettent d'assouvir ses ambitions précoces. Il obtient ensuite son premier contrat professionnel dès l'âge de 18 ans.

Tout au long de sa carrière, David Perlman a publié des milliers d'articles. Il s'est spécialisé dans les sujets scientifiques et a couvert la découverte de Lucy, le clonage de Dolly, l'identification des exoplanètes et l'épidémie du sida. Il se souvient encore de son premier titre à ce sujet : "Une pneumonie frappe les hommes homosexuels". Selon le SFGate, il a été le premier journaliste à couvrir l'épidémie. 

Il reste éditeur émérite 

Ses collègues rendent hommage à son "esprit curieux" et à un journaliste pointilleux. "David a une capacité rare d'expliquer des choses très compliquées à des gens ordinaires d'une manière qui rend évident pourquoi la science est importante dans leurs vies", a témoigné Dennis Bartels, ancien directeur de l'Exploratorium, un musée de San Francisco consacré à la science et à la technologie. "Il garde toujours à l'esprit de faire primer le lecteur – pourquoi ce sujet est concernant pour eux ?"

Si David Perlman est prêt à se ménager davantage, il n'est tout de même pas prêt à ranger définitivement sa plume. Il va rester éditeur émérite de la rubrique sciences, explique le San Fransisco Chronicle (en anglais). Il garde ainsi son bureau, aura encore accès au système informatique de sa rédaction, et prévoit même de publier occasionnellement des articles en freelance. "Je vais rester dans les parages", a-t-il soufflé au Columbia Journalism Review. "La seule chose qui sera différente, c'est que je n'aurai pas de salaire." 

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