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Plan de transformation d'Orpea : "C'est bien le moins qu'on puisse attendre après tout ce qui s'est passé", estime une association

Le groupe Orpea a dévoilé, mardi, un plan pour assainir sa situation financière qui menace son avenir.

Article rédigé par franceinfo
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Le groupe Orpea est dans la tourmente depuis les révélations, en janvier 2022, du livre-enquête "Les Fossoyeurs". Photo d'illustration. (LOIC VENANCE / AFP)

Près d'un an après la publication du livre-enquête Les Fossoyeurs, dénonçant des situations de maltraitance dans ces Ehpad, le groupe Orpea a annoncé mardi 15 novembre un plan de transformation"C'est bien le moins qu'on puisse attendre après tout ce qui s'est passé", déclare sur franceinfo Claudette Brialix, présidente de la Fédération nationale des associations de personnes âgées en établissements et de leurs familles (Fnapaef). Le groupe Orpea annonce notamment vouloir "fidéliser" son personnel et investir dans la formation continue, afin d'assurer "une meilleure qualité" des soins.

franceinfo : Est-ce une bonne chose que le groupe annonce une "transformation" et de la "transparence" ?

Claudette Brialix : Ce ne peut être qu'une bonne chose, après tout ce qui s'est passé et tous les constats qui ont été faits, je dirais que c'est bien le moins qu'on puisse attendre. Quand j'entends qu'ils parlent d'améliorer la plateforme de signalement, permettez-moi de sourire, car lorsqu'une famille voulait faire un signalement, elle se heurtait à de très nombreux barrages. Ça voudrait dire qu'il y a une volonté, j'espère réelle, de changement profond de culture d'entreprise et du cœur de métier.

Vous accueillez ces mesures avec prudence ?

Oui, parce que malheureusement, ce ne sont pas les premières fois où beaucoup de promesses sont faites et les moyens n'y sont pas forcément. Il est vrai qu'il va y avoir, sur les problèmes de personnel, de réelles difficultés à recruter. Pourquoi ne restent-ils pas ? Il y a probablement eu des abus de CDD et une insuffisance de rémunération, mais le personnel a avant tout besoin d'un climat de travail favorable. 

"Il y a un changement profond de culture d'entreprise qui doit s'effectuer et pas seulement chez Orpéa."

Claudette Brialix, présidente de la Fnapaef

à franceinfo

Les signaux envoyés par Orpea vous semblent-ils satisfaisants ?

Il y a un signal qui manque, c'est que les tarifs d'hébergement qui sont pratiqués par Orpea et le secteur privé en général sont extrêmement élevés. Il manque à mon avis l'aspect de modération des tarifs d'hébergement. Certes, l'énergie et les prix alimentaires augmentent, mais Orpea avait largement de la marge en matière de tarifs d'hébergement. Rien n'a été dit en ce sens.

Le groupe évoque une piste de maisons de retraite plus petites, cela vous semble-t-il judicieux ?

Tout à fait, c'est une chose avec laquelle nous sommes en phase. Nous sommes demandeurs de petits établissements, parce que plus l'établissement est gros, plus la relation humaine de proximité est limitée. Il faut repenser les modalités d'accueil. Je pense qu'il faut repenser effectivement aussi la capacité des établissements pour les ramener à une échelle permettant une relation humaine plus favorable.

Demandez-vous des points d'étape au groupe ?

Il faut suivre. On parle beaucoup d'Orpea, mais il y a d'autres groupes privés qui ont malheureusement les mêmes pratiques et ne sont pas mis en cause. Il faut aussi qu'il y ait de la part des pouvoirs publics un regard plus approfondi. Il a été dit qu'il y aurait des contrôles renforcés, notamment financiers, donc c'est bien. Il faut maintenant que tout cela fasse ses preuves et que les pouvoirs publics aussi s'y tiennent. 

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