Baisse de l'utilisation des préservatifs chez les jeunes : un phénomène lié à la baisse "d'interventions auprès des élèves" selon le syndicat SNIES-UNSA
La secrétaire générale du SNIES-UNSA (Syndicat national UNSA des infirmiers et éducateurs en santé), Gwenaëlle Durand, estime jeudi 29 août sur franceinfo que la baisse de l'utilisation des préservatifs chez les adolescents peut s'expliquer par la baisse "d'interventions auprès des élèves". "Normalement, dans la loi, c'est trois interventions par niveau et par an. On est loin de ce nombre d'interventions, faute de moyens humains ou faute de temps", détaille la secrétaire générale, également infirmière dans un lycée professionnel de l'académie de Lyon. Gwenaëlle Durand réagit au rapport de l'OMS publié jeudi et qui indique que l'utilisation du préservatif parmi les adolescents sexuellement actifs a baissé significativement en Europe depuis dix ans, avec des proportions de rapports sexuels non protégés "inquiétantes".
La secrétaire générale souligne également que "ces interventions [dans les établissements scolaires] ont été beaucoup critiquées, parfois par des groupes de parents, parfois par des associations", alors qu'elles sont "cadrées" et que les professionnels sont "formés pour ça". "On est un peu sous pression, voire beaucoup", regrette l'infirmière qui explique que ses collègues "y vont donc à tâtons". "On prévient toujours les familles qu'on interviendra [...] On a même des parents qui n'acceptent pas et qui retirent leurs élèves lors de ces interventions".
Pourtant, Gwenaëlle Durand assure que "l'éducation à la sexualité ce n'est pas le sexe, ça va bien au-delà. C'est aussi l'égalité filles-garçons, le consentement, le corps en général. Après, s'il y a une question sur la pose du préservatif, on accède à leur demande".
Également questionnée sur le sida et sur la vision de cette maladie par les jeunes, elle répond que c'est "une maladie comme les autres pour eux". "Les générations des années 80-90 en avaient très peur. Aujourd'hui, c'est un peu banalisé. Ils répondent qu'il y a des médicaments et qu'on peut avoir une vie normale, ce qui est vrai, mais on n'en guérit pas et avoir une maladie à vie, c'est terrible et on le dit". La secrétaire générale confirme qu'il y a "vraiment un changement" et qu'il y a "moins de vigilance sur cette maladie". Un discours qui "inquiète" la professionnelle.
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