Papillomavirus : un collectif appelle à une vaccination universelle
Cinquante organisations médicales ont lancé un appel aux pouvoirs publics pour une "vaccination universelle gratuite ou remboursée, sans distinction de sexe ou de risque" contre les papillomavirus humains (HPV) responsables de nombreux cancers et d'autres maladies. L’objectif ? "Organiser un dépistage efficace".
L'appel rendu public mercredi réunit des académies (médecine, chirurgie, pharmacie, sciences infirmières), des collèges et syndicats professionnels (infirmiers, de sages-femmes, CSMF, etc.), des institutions (Ligue contre le Cancer, agence de l'OMS pour le cancer/CIRC/IARC) et des personnalités.
Une couverture vaccinale qui avoisine les 20%
Actuellement, en France, Cervarix et Gardasil sont les deux vaccins disponibles et remboursés dans le cadre de la vaccination contre le HPV, indique la Haute Autorité de Santé, dans un communiqué publié en 2017. Et pourtant, en 2017, "la couverture vaccinale contre les HPV des jeunes filles de 16 ans était de 21,4 %", note l’Inca. Le taux est malheureusement "loin de l’objectif fixé par le plan Cancer [2014-2019] (60%)", regrette les cinquante organisations médicales.
En France, la vaccination est recommandée et remboursée pour trois populations : les jeunes filles de 11 à 14 ans (rattrapage possible jusqu'à 19 ans révolus) ; les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH) jusqu'à 26 ans, et les patients immunodéprimés.
Malgré une légère hausse depuis deux ans, le taux de couverture vaccinale en France reste très faible par rapport à certains pays, d’après l’Inca. C’est notamment le cas de l’Australie, qui invite les filles, mais aussi les garçons à se faire vacciner contre le HPV.
Près de 6 000 cancers par an
Les HPV constituent une importante famille de virus (60 types), "dont certains sont à l’origine de tumeurs malignes sur le col de l’utérus ou dans la gorge", rappelle l’Institut National du Cancer (Inca), dans un rapport publié en février 2019. Plus de 6 300 cancers par an seraient liés, en France, aux papillomavirus : col de l'utérus (2 900), pharynx (amygdales, 1 400), anus (1 512), vulve, vagin, pénis (500).
La HAS a été saisie par la Direction général de la santé sur la question de la vaccination contre les HPV des garçons. Elle devrait rendre un avis sur la question, cette année.
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