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Lutte contre le sida : "On avance" mais "il faut mettre encore plus d'énergie et d'argent", lance Yazdan Yazdanpanah

L'Agence nationale de recherche sur le sida mène "des études sur le vaccin" contre le VIH, rappelle son directeur. "On va y arriver mais c'est long", explique-t-il.
Article rédigé par franceinfo
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Yazdan Yazdanpanah, directeur de l'ANRS, invité de franceinfo, jeudi 1er décembre. (CAPTURE D'ECRAN FRANCEINFO)

En cette journée mondiale de lutte contre le sida, le professeur Yazdan Yazdanpanah, directeur de l'ANRS (Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales) salue jeudi  1er décembre sur franceinfo des avancées menées par la recherche, mais il estime qu'il "faut mettre encore plus d'énergie et d'argent là-dessus". Il rappelle que la PrEP (traitement préventif contre le VIH) est aussi "une arme très efficace" de prévention tout en regrettant qu'il ne soit pas assez relayé auprès des femmes et des migrants.

franceinfo  : L'Organisation mondiale de la Santé se donne une décennie pour faire disparaître le sida de la planète. Ça fait quarante ans que les chercheurs du monde entier cherchent ce vaccin contre le sida, est-ce qu'on avance ?

Yazdan Yazdanpanah : Oui, on avance. Ce n'est pas aussi simple que pour le Covid car ce n'est pas le même virus. Il y a une vingtaine d'études en cours dans le monde. En France, l'ANRS mène des études sur le vaccin. On est encore dans des phases précoces, mais on avance. Il y a beaucoup d'argent qui a été mis, mais il faut mettre encore plus d'énergie et d'argent là-dessus. Cet objectif est ambitieux, on va y arriver mais c'est long.

Les scientifiques cherchent aussi à comprendre pourquoi certains malades guérissent sans traitement. Que pensez-vous de cette piste ?

Après les transplantations ou greffes de moelle on a eu des guérisons de VIH. Cela représente moins de 10 personnes dans le monde. On ne peut pas transplanter des gens pour les guérir du VIH, c'est trop lourd. En revanche, ça nous permet de comprendre les mécanismes qui sont derrière la guérison. C'est un des axes de recherche très importants. Aujourd'hui on a un traitement très efficace, la trithérapie, qui empêche la transmission. Le VIH est une maladie chronique, c'est à vie donc il faut essayer de la guérir.

Il existe également depuis plusieurs années un traitement préventif, la PrEP. Où en est-on de sa diffusion ?

Actuellement en France on a environ 60 000 personnes qui ont au moins pris une fois ces comprimés. C'est une arme très efficace pour prévenir, ça a sauvé des vies mais pour qu'on puisse vraiment contrôler le virus avec la PrEP il faut augmenter le nombre de prescriptions.

Actuellement, seulement 4% des femmes ont commencé la PrEP, chez les migrants aussi c'est très faible, il faut donc probablement élargir un peu.

Yazdan Yazdanpanah

franceinfo

Pour lutter contre l'infection par le VIH et l'ensemble des maladies sexuellement transmissibles, il y a un ensemble d'outils. La PrEP fait partie de ces outils, mais il ne faut pas oublier les autres, comme le port du préservatif.

Après deux années consécutives de baisse, le dépistage est revenu à la hausse en France l'an dernier. C'est encore un point qu'il faut améliorer selon vous ?

C'est vraiment un point sur lequel il faut beaucoup insister. Un tiers des personnes qui arrivent avec le VIH sont dépistées tard. Le fait de se faire dépister tôt c'est bien pour la personne car cela empêche la progression de la maladie. Mais c'est aussi bien pour les autres parce qu'en traitant tôt on arrête la transmission et c'est un outil de prévention.

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