"Passeur", "engagé", "innovant", "entrepreneur brillant" : les hommages se multiplient après la mort de Pierre Bergé
Des hommes politiques, des personnalités de la mode et de la culture, du monde associatif et de la lutte contre l'homophobie, mais aussi des hommes d'affaires saluent la mémoire de Pierre Bergé.
Après l'annonce de la mort de Pierre Bergé, à 86 ans, vendredi 8 septembre, à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), plusieurs personnalités ont rendu hommage à l'homme d'affaires et mécène, ex-compagnon d'Yves Saint-Laurent.
François Hollande : "Je perds un ami"
"Pierre Bergé était une personnalité exceptionnelle, réagit François Hollande dans un communiqué. Avec Yves Saint Laurent, il a contribué au rayonnement de l’excellence française. Brillant chef d’entreprise, Pierre Bergé était aussi un homme de grande culture."
"Je perds un ami", indique l'ex-président de la République, pour qui Pierre Bergé était "un homme de caractère". "Il a contribué à embellir par son action la vie de ses concitoyens", estime François Hollande, qui a reconnu que Pierre Bergé "pouvait être intransigeant et parfois excessif, mais il était toujours généreux et profondément attaché à la dignité humaine".
Avec la disparition de Pierre Bergé, je perds un ami. >>> https://t.co/pVBVeF8IgS
— François Hollande (@fhollande) 8 septembre 2017
L'ancien chef de l'État salue aussi en Pierre Bergé un militant de la lutte contre le sida, un "homme de convictions" qui "a porté de grandes causes tout au long de sa vie", défendant "l'idée que tous puissent avoir accès aux mêmes droits". Pour François Hollande, Pierre Bergé "est parti avec un seul regret : ne pas avoir achevé le projet d'un musée Dreyfus, qui lui tenait à cœur. Il nous reviendra de le réaliser".
Emmanuel Macron : "Un passeur"
Dans un tweet, le président de la République, Emmanuel Macron, a salué "un passeur, un militant, une mémoire du siècle".
Il fut du côté des artistes, des opprimés, des minoritaires. En Pierre Bergé disparaît un passeur, un militant ; une mémoire du siècle.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 8 septembre 2017
Jean-Luc Mélenchon : "Le patrimoine moral de l'insoumission"
Sur Twitter, le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a salué les combats de Pierre Bergé qui ont, selon lui, "contribué au patrimoine moral de l'insoumission".
Pierre Bergé nous a quittés. Ses luttes ont contribué au patrimoine moral de l'insoumission. https://t.co/W66c4LtrPH pic.twitter.com/tJDZZV515E
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 8 septembre 2017
Jack Lang : un homme de "combats"
"Pierre Bergé était engagé sur toutes sortes de fronts, des combats pour la culture, pour la liberté. Son œuvre est immense", a déclaré Jack Lang, l'ancien ministre de la Culture, sur franceinfo, saluant "un homme à la langue vive, brillante, intelligente, acérée, drôle, parfois cruelle, mais souvent tendre".
Jean-Jacques Aillagon : "Il a toujours été au centre des choses qui ont marqué notre siècle"
Pour Jean-Jacques Aillagon, l'ancien ministre de la Culture, vendredi sur franceinfo, Pierre Bergé "a toujours été au centre des choses qui ont marqué notre siècle, notre temps", citant "la grande révolution de la mode qu'a été l'avènement du prêt-à-porter, l'avènement de la modernité dans les expressions artistiques et les révolutions du goût".
Surtout, Jean-Jacques Aillagon salue un homme qui a "sans cesse pratiqué les chemins de la liberté", menant des "combats pour l'égalité des droits entre les femmes et les hommes, entre tous les êtres humains quel que soit leur sexualité".
Pierre Bergé est de ceux qui ont marqué leur temps par leurs passions et leurs engagements. Merci Pierre. JJA / @afpfr
— J-J. Aillagon (@aillagon) 8 septembre 2017
Christophe Martet (Act up) : il a "fait le job" pour la défense des droits des homosexuels
Christophe Martet, l'ancien président d'Act-up de 1994 à 1996, a estimé, sur franceinfo, que Pierre Bergé avait "fait le job" pour la défense des droits des homosexuels et que, sans être un précurseur, il avait "apporté son argent, son carnet d'adresses".
Pierre Bergé ne cachait pas son homosexualité et sa relation avec Yves Saint Laurent : "C'était très fort parce qu'on avait besoin que des personnalités puissent le dire simplement et sans détour", a rappelé Christophe Martet.
Pierre Bergé "a été un porte-voix de la lutte contre le sida", rappelle @MartetChristoph , ancien président d'Act Up pic.twitter.com/mjK1yphZ3u
— franceinfo (@franceinfo) 8 septembre 2017
Jean-Luc Roméro : un homme "innovant" et "courageux"
Un homme "constant", "innovant", "courageux", se souvient Jean luc Romero, sur franceinfo. Le conseiller régionale d'Île-de-France et militant contre le sida rappelle les luttes de Pierre Bergé pour les homosexuels et auprès de SOS Racisme. "Est-ce que vous voyez beaucoup de chefs d'entreprise qui, durant les vingt dernières années, on été des militants de l'égalité, des militants contre l'homophobie ? Je ne sais même pas s'il y en a d'autres", a déclaré Jean-Luc Roméro.
Mort de Pierre Bergé : "Vous en voyez beaucoup, des chefs d'entreprise militants de l'égalité, contre l'homophobie ?" @JeanLucRomero pic.twitter.com/Ireb2O3hRi
— franceinfo (@franceinfo) 8 septembre 2017
Pigasse et Niel : "Un entrepreneur brillant"
Matthieu Pigasse et Xavier Niel, actionnaires avec Pierre Bergé du Monde et de L'Obs, disent avoir appris avec "tristesse la disparition de leur ami et associé (...) un homme engagé et un ami cher". Dans un communiqué, les deux hommes d'affaires saluent "un entrepreneur brillant, un lecteur exigeant mais aussi et surtout un homme de culture et de conviction."
Françoise Nyssen : "Il a placé sa vie au service de la culture"
La ministre de la Culture, Françoise Nyssen, a, elle aussi, tweeté un hommage à Pierre Bergé, un homme qui a fait "grandir" la culture avec "passion, audace" et "générosité"
Hommage à Pierre Bergé, un homme engagé qui a placé sa vie au service de la culture et qui l'a fait grandir avec passion, audace, générosité
— Francoise Nyssen (@FrancoiseNyssen) 8 septembre 2017
Florence Thune : Il "ne supportait pas l'injustice", "il était tout le temps révolté"
Pierre Bergé "a très vite compris que la lutte contre le sida était une lutte politique et que pour cela il fallait rassembler le plus grand nombre d'acteurs possibles : des médecins, des chercheurs, des associations, etc. Il a permis de ramener tout le temps la question du VIH sur la table à un moment ces dernières années où l'on parle moins de la question du VIH", a estimé Florence Thune, la présidente de Sidaction, vendredi sur franceinfo.
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